Le groupe du Stade Rennais, qui était invité ce mardi soir à un dîner d’au revoir par Bruno Genesio et devra attendre ce jeudi pour voir revenir tous ses joueurs internationaux, avait appris avec surprise le départ impromptu de l’entraîneur le week-end dernier. Depuis lundi, ils découvrent ou redécouvrent son successeur Julien Stéphan.
En apprenant le départ de Bruno Genesio par la bande samedi dernier, les joueurs du Stade Rennais ne sont pas tombés des nues, mais presque. Dans la semaine, l’ex-coach n’avait pas une seule fois évoqué sa situation personnelle auprès d’un groupe réduit par l’absence de la dizaine d’internationaux partis rejoindre leurs sélections respectives.
Vendredi dernier, Genesio avait animé la séance matinale comme si de rien n’était. Quelques heures plus tard, il tranchait dans le vif… "Après la défaite contre Lyon, les joueurs savaient que c’était chaud, qu’il y avait de la tension, glisse un proche du vestiaire rouge et noir. Mais s’il devait se passer quelque chose, ils imaginaient plutôt que Bruno soit licencié. Pas qu’il s’en aille de lui-même…"
Ils ont probablement eu des explications de l’intéressé ce mardi soir, lors d’un dîner d’au-revoir organisé sur Rennes par Genesio lui-même. Son départ n’est pas neutre au sein d’un groupe qui, dans sa globalité, le soutenait toujours. Mais le pragmatisme faisant foi dans ce milieu, ils ont bien compris la nécessité de très vite basculer.
Nombreuses discussions informelles
La première prise de contact avec Julien Stéphan, lundi, a été particulière. Aussi parce que le nouveau coach doit encore gérer un groupe réduit à une quinzaine d’éléments. Gouiri, Kalimuendo ou Belocian sont rentrés depuis, mais il faudra attendre jeudi pour voir tout le monde revenir, et probablement vendredi pour la première véritable séance d’entraînement à effectif complet de Stéphan. Trois jours avant la réception de Reims…
En attendant, Stéphan reprend ses marques à la Piverdière, où il a ouvert les séances de lundi et mardi aux médias. Cet habile communicant doit mener aussi une opération séduction globale.
Il n’aurait pas encore tenu de discours solennel devant tout le groupe. Plutôt procédé à des discussions informelles avec plusieurs joueurs, dont les cadres Mandanda, Bourigeaud, Matic ou Terrier, qu’il va devoir ranger de son côté.
Lors de sa première vie rennaise, Stéphan n’avait côtoyé que Bourigeaud, Terrier, Truffert, Omari et Assignon. "Il faut prendre un petit peu de temps pour échanger avec tout le monde, je pense que c’est important de bien sentir dans quel état est le groupe", disait-il lundi en conférence de presse.
A-t-il notamment déjà évoqué avec Bourigeaud la question du capitanat ? Au sein du groupe, on ne serait pas convaincu qu’il change la décision prise en début de saison par Genesio. "Il y a forcément quelques modifications à apporter pour redynamiser et essayer d’inverser le cours des choses, mais il n’y a pas de révolution à attendre non plus", disait Stéphan lundi. "Sur le plan du travail tactique, c’est un très bon entraîneur, assure un autre proche du vestiaire rennais, après il faudra voir comment il va gérer l’humain et sa propre remise en lumière, sans tomber dans le piège de tout vouloir contrôler. Mais quelque part, il arrive au meilleur moment : deux victoires en douze matches, c’est difficile de faire pire !"