Le Stade Rennais traverse une période particulièrement délicate à l’approche de son déplacement à Toulouse.

La tension monte au sein du club breton, où des décisions fortes ont été prises par l’encadrement. Selon plusieurs sources concordantes, deux figures majeures du vestiaire, Seko Fofana et Ludovic Blas, ont été écartées du groupe pour des motifs officiellement sportifs. Cette mise à l’écart, loin d’être anodine, révèle un malaise profond qui s’installe dans l’effectif rennais.
Ni blessés ni suspendus, Fofana et Blas ne participeront pas au voyage en Haute-Garonne. La direction du club évoque des choix "tactiques", mais la réalité semble plus complexe. Habib Beye, sous pression après une série de cinq rencontres sans victoire, affirme son autorité en sanctionnant deux de ses cadres. Ce geste est interprété comme une tentative de reprendre la main sur un vestiaire qui lui échappe peu à peu.
Le rendement de Seko Fofana, arrivé avec un statut de leader, interroge depuis plusieurs semaines. Plusieurs voix internes estiment que le joueur peine à retrouver l’influence qu’il exerçait à Lens. Jimmy Cabot, ancien partenaire de Fofana, a pris publiquement sa défense sur les réseaux sociaux : "À Lens, il faisait partie d’une chaîne exceptionnelle. Il y avait huit leaders potentiels dans cette équipe, des joueurs comme Leca, Gradit, Sotoca, des mecs de vestiaire. L’environnement était unique, soudé, cohérent. À Rennes, ce contexte n’existe pas. Seko peut faire mieux, mais il ne peut pas porter à lui seul une équipe qui ne fonctionne pas".
Crise de confiance et tensions internes
Le malaise ne se limite pas à Fofana. Ludovic Blas, autre joueur d’envergure, a manifesté son mécontentement après son remplacement lors du match nul contre Auxerre (2-2). "Je me sentais bien, je gagnais mes duels… c’était le moment d’appuyer", a-t-il lâché, adressant un message à peine voilé à son entraîneur. Ces réactions publiques traduisent une perte de repères et une fracture grandissante entre le staff et certains cadres.
En interne, des doutes émergent quant aux méthodes de travail de Beye et à la direction prise par le club. Le technicien sénégalais peine à convaincre et à maintenir l’adhésion de ses joueurs. Les résultats décevants accentuent la pression sur un groupe déjà fragilisé par les attentes élevées du début de saison.
Habib Beye face à l’urgence sportive du Stade Rennais
En conférence de presse, Habib Beye a tenté de rassurer sur la cohésion du groupe : "Le soutien de mes joueurs, je l’ai toujours senti", a-t-il affirmé, tout en reconnaissant l’importance capitale du déplacement à Toulouse pour son avenir. Cette rencontre pourrait s’avérer décisive, non seulement pour le classement du club, mais aussi pour la stabilité de l’encadrement technique.
Le Stade Rennais, actuellement dixième de Ligue 1, se trouve loin de ses ambitions européennes. La fragilité du vestiaire et la succession de résultats en demi-teinte menacent sérieusement l’équilibre du club. Face à cette situation, Beye joue sans doute sa dernière carte. Le déplacement à Toulouse s’annonce comme un tournant majeur, où bien plus que trois points seront en jeu pour l’avenir du club et de son entraîneur.



