En signant un troisième succès d'affilée contre Monaco (4-1), le Stade Rennais se hisse ce dimanche matin dans le top 5. Ce n'est plus le même qu'il y a encore un mois, quand Habib Beye avait été en grand danger.
Ça ressemble à une métamorphose. En trois journées et autant de succès, Rennes a quitté le milieu du classement pour le top 5, en attendant les résultats de Lille et Lyon aujourd'hui. Surtout, l'équipe d'Habib Beye a laminé deux gros, Strasbourg (4-1, le 2 novembre) et Monaco samedi soir (4-1 également), en ayant vaincu entre-temps dans la douleur le Paris FC avant la trêve (1-0).
Elle ressemble davantage à la meilleure version d'elle-même, loin de celle qui avait été incapable de trouver des solutions contre Lens à dix contre onze (0-0, le 28 septembre) ou qui avait mené 2-0 pour se faire rejoindre à Nantes, au Havre ou encore à Toulouse. Samedi soir, elle a d'abord subi, mais il y a eu un éclair d'Abdelhamid Aït-Boudlal (20e) qui a changé le rapport de force. « Parfois, ça tourne quand on ne lâche jamais rien et qu'on reste positif, relevait samedi Valentin Rongier. On a changé quelque chose dans l'exigence qu'on met sur le terrain, c'est la victoire d'un groupe et d'un club, malgré la fausse note du but monégasque. »
Le film du match
Rennes a été dans le creux de la vague, désemparé et plein de crispations quand il a aligné six matches sans succès de Nantes (2-2, le 20 septembre) à Toulouse (2-2, le 29 octobre). La défaite à domicile contre Nice (1-2, le 26 octobre) avait failli coûter sa place à Beye, qui s'est sauvé sur deux matches « couperets » à Toulouse et surtout contre Strasbourg, où son équipe avait encore mené 2-0. Mais, au lieu d'être dans la gestion, elle était allée chercher le troisième, puis le quatrième... comme samedi soir.
« Cette période nous a rendus plus forts, ajoutait Breel Embolo. On savait marquer, on savait défendre, mais on prenait des buts trop simples. » « Quand on ne faisait pas des matches aboutis, il y avait quand même de la qualité dans notre jeu, rappelait Beye. Il fallait aussi un vécu commun positif et négatif pour avoir des automatismes. Et puis, quand vous êtes presque en train de toucher le fond avec des scénarios qui se répètent, comme à Toulouse, il faut se dire que les solutions étaient à l'intérieur de nous-mêmes. Et quand vous produisez du foot, vous savez que la réussite va basculer à un moment donné, et parfois sans que vous sachiez pourquoi. Le match du Paris FC était moins abouti que certains qui ont fini à 2-2. »
Camara et Rongier se réveillent, Jacquet et Aït-Boudlal se révèlent
La réussite bretonne tient aussi à des changements, à des choix et à la forme des hommes. Beye a installé un 3-5-2 avec Musa al-Tamari piston gauche qui fonctionne. Il peut compter sur trois attaquants (Lepaul, Embolo, Meïté) qui sont tour à tour décisifs. Et sur des recrues qui ont trouvé leur vitesse de croisière. Comme Mahdi Camara, impliqué samedi sur trois buts rennais. Comme Rongier, qui donne de la fluidité. Et puis la jeunesse pousse fort, également, à l'image de Jérémy Jacquet et d'Ait-Boudlal, 19 ans, qui a donc ouvert le score en s'offrant une chevauchée savoureuse, pour conclure de la cuisse droite en se demandant presque ce qui lui arrivait, ou en attendant que ses coéquipiers, qui n'en croyaient pas leurs yeux, viennent célébrer.
Le classement de la Ligue 1
Il y a eu aussi depuis quelques matches la mise en place d'une opposition réduite juste avant le coup d'envoi de la seconde période, pour réveiller les ardeurs, alors que Rennes peinait encore dans un passé récent dans le quart d'heure après la pause. Et une fois que Mahdi Camara a doublé la mise (48e), Monaco a complètement lâché. Les Bretons sont donc un peu plus en ligne avec leurs aspirations avant de se déplacer à Metz, vendredi. « On est une équipe sérieuse et, actuellement, c'est difficile de nous battre », pouvait résumer Rongier.














