Moins décisif, l’attaquant du SRFC connaît une période de creux naturelle dans sa phase de reprise, d’autant plus avec l’enchaînement terrible de matches en février. Dimanche, après une première semaine à un seul match depuis un moment, il devrait être titulaire, pour affronter son club formateur de Lille.

Le sourire avant la grimace. Dimanche, en préambule de la défaite face à Lorient (1-2), Martin Terrier a reçu son prix de "joueur du mois de janvier". C’est la troisième fois qu’il décroche cette distinction, preuve que l’attaquant est sur le chemin de la plénitude de ses moyens physiques et du niveau qui lui faisait survoler la Ligue 1 avant sa blessure au genou, le 2 janvier 2023.
En chemin seulement, car le mois de février a été plus compliqué pour le numéro 7 du Stade Rennais. Il y a d’abord eu Milan et une prestation indigne de son niveau, lui qui pourrait prétendre enfiler la tunique des Rossoneri à son meilleur niveau. Bien qu’il s’en défende, arguant un gros volume de courses, il est passé à côté de son match.
Il y a ensuite eu le rebond contre Clermont avec un doublé. L’orgueil du champion. Mais depuis, au gré des matches, Martin Terrier confirme qu’il est moins bien. Peu influent contre Le Puy, une équipe de N2, on l’a surtout senti très émoussé face aux Merlus, incapable d’accélérer ou de donner le coup de reins nécessaire pour être à la réception des ballons dangereux. "Martin est dans son sixième mois de reprise après une longue coupure, l’enchaînement pèse un peu plus sur les joueurs qui ont été blessés", déclarait Julien Stéphan à l’issue de la rencontre.
Forme ondulatoire du joueur en reprise
"C’est génial que son coach parle comme ça, insiste Alexandre Dellal, docteur en science du sport, ancien préparateur physique de l’OL et l’OGC Nice. Il y a toute une phase où il faut être attentif, car un joueur en reprise n’est pas un joueur normal de l’effectif."
Ainsi, rien d’étonnant, après ses dix mois d’absence et son retour le 5 octobre à Villarreal, à ce que Terrier subisse une forme de contrecoup. "On constate que la durée nécessaire à un joueur pour retrouver toutes ses sensations et pouvoir répéter les efforts sur la durée, est équivalente à la période d’éloignement des terrains", ajoute Alexandre Dellal. C’est d’ailleurs pour cela qu’il existe des débats sur la durée d’indisponibilité après une opération d’un ligament croisée antérieur (LCA). "En Angleterre, c’est quasi systématiquement un an."
D’autant que si la reprise de Terrier s’est faite progressivement, celui-ci a finalement beaucoup joué depuis l’automne en raison de l’enchaînement des matches en février (neuf en 29 jours). Il a pris part à 26 rencontres et cumule un temps de jeu équivalent à 18 matches complets.
"Il faut prendre en compte la répétition des matches, l’intensité, les voyages, le stress, l’état des terrains, les différences de températures, ajoute le préparateur physique. D’autant que c’est un joueur tonique, qui ne s’économise pas et participe aux transitions offensives et défensives."
Enfin, dernier facteur de cette baisse de régime, durant les mois qui suivent la reprise, la forme n’est pas linéaire. "C’est ondulatoire, avec des hauts et des bas. L’objectif étant de réduire l’amplitude entre les deux et que les ondulations soient des moins en moins prononcées avec le temps", confirme Alexandre Dellal.
Le retour à un match par semaine devrait y aider. ON pourra en juger dimanche face à Lille son club formateur, car en raison de la suspension de Desiré Doué, l’attaquant sera très certainement aligné d’entrée.