Revenu plus affirmé après ses soucis à un genou en janvier, l'attaquant international algérien peut peser dans le sprint final des Rennais et entretenir leurs espoirs d'Europe.
Stoppé dans son élan contre Lorient ce week-end (1-2) après trois mois sans revers en L1, Rennes s'efforcera de rebondir à Lille, dimanche, dans un choc "européen" qui précédera celui contre l'OM, une semaine plus tard. Après 9 matches en 29 jours, l'équipe de Julien Stéphan aura peut-être repris des forces. Sans Désiré Doué, suspendu, il lui faudra notamment convier si possible la réussite offensive qui l'a fui contre les Merlus, dimanche, à l'image d'un duo Terrier-Kalimuendo éreinté. Lancé à vingt bonnes minutes de la fin, Amine Gouiri, lui, a réduit le score d'un bel enchaînement une semaine après son bijou à Paris, quand il avait mystifié quatre Parisiens et conclu extérieur du droit (1-1).
À nouveau titulaire à Saint-Étienne face au Puy (N2, 3-1, le 29 février), en ayant vendangé cette fois une occasion de 3-0, Stéphan avait préféré le ménager contre Lorient. "Il a débuté les quatre derniers matches, a rappelé le coach rennais. J'ai des organismes à gérer. Il est sorti d'un mois et demi d'arrêt. Quand il a repris, il a eu des petites alertes à la cheville et au mollet. Tout ça, il faut le prendre en compte."
Insuffisant, son but face aux Merlus a néanmoins confirmé son retour en forme, dans le jeu et la finition, après un début d'année qui a vu Terrier, Kalimuendo, Benjamin Bourigeaud et Désiré Doué redresser une équipe mal en point. Blessé à un genou fin décembre et donc privé de la CAN après avoir choisi l'Algérie cet automne, Gouiri s'est greffé à l'élan rennais avec un doublé à Sochaux (N) en Coupe de France (6-1, le 2 février), une entrée remarquée à Milan en barrages de la Ligue Europa (0-3, le 15) et un match plein au retour (3-2, le 22), côté droit.
Le voilà à cinq buts en Championnat, comme Kalimuendo et Terrier, c'est à la fois peu et loin de ses 15 buts en L1 de la saison passée (sans penalty) mais sa première partie de saison avait collé à celle de son équipe, décevante. "Il n'a pas assez profité l'an passé de l'absence de Terrier et du départ de Jérémy Doku pour avoir plus de poids dans cette équipe, avec un Désiré Doué qui s'est aussi installé, estime Frédéric Piquionne, l'ex-attaquant rennais, aujourd'hui consultant sur Prime Video. Quand on voit son match à Paris, c'est le Gouiri qu'on aime, très fin techniquement, qu'on a vu par séquences à Nice, mais on le voit trop peu."
À tout juste 24 ans, l'attaquant formé à lyon doit pouvoir accentuer son empreinte sur Rennes, qui avait déboursé 28 M€ en 2022 pour l'attirer. Jusque-là, il en est à 26 buts et 7 passes décisives en 72 matches toutes compétitions confondues sous le maillot rennais, moins que les 28 buts et 18 passes en 84 rencontres avec l'OGCN, mais le jeu niçois reposait peut-être plus sur lui qu'à Rennes. "C'est allé vite pour lui la première année à Nice (2020-2021), observe l'ex-directeur du football du Gym, Julien Fournier, qui l'avait recruté à l'OL à 20 ans pour 7 M€. Ça a créé des attentes décalées car il faut parfois le temps d'arriver à maturité, comme ce fut le cas pour Terrier. Mais même s'il a eu un développement moins supersonique que ce que les gens pensaient, il progresse. Dans son langage corporel, je le vois plus mature. Je le vois faire plus d'efforts à la perte de balle, et physiquement, il s'est étoffé. Bien sûr, il doit continuer à faire évoluer sa palette, son jeu de tête, son pied gauche. Mais il est dans le bon club avec le bon entraîneur, je n'ai pas de doute sur lui."