La statue de Raymond Kéruzoré sera inaugurée dimanche 24 octobre à Carhaix, en présence de l’ancien joueur, icône du football breton. Laëtitia-May Le Guélaff, qui a co-réalisé la sculpture avec Kere Dali, revient sur cette aventure.

Comment vous êtes-vous retrouvée à réaliser la statue de Raymond Keruzoré ?
J’ai eu vent du projet via les Sculpteurs de Bretagne dont je fais partie. J’ai été tout de suite très intéressée par l’appel à projet de la Ville de Carhaix et j’ai proposé à mon collègue Kere Dali (nous donnons des cours au même endroit à Rennes) de travailler ensemble sur le projet. Un premier dossier administratif a été transmis il y a tout juste un an. Fin novembre 2020, nous avons été sélectionnés pour l’étape suivante et nous nous sommes alors réparti les tâches. Pendant que je me chargeais des dossiers administratifs, Kere réalisait la maquette. Nous avons appris que notre projet était retenu vers la mi-mars 2021. À partir de là, nous avons travaillé à quatre mains sur la sculpture.
Comment vous êtes-vous organisés ?
Nous nous sommes chargés de toutes les étapes : le modelage en argile, le moulage en silicone et les cires. L’essentiel du travail sur le bronze a ensuite été réalisé au sein de l’atelier du fondeur à Blain (44). Kere s’est plus particulièrement focalisé sur l’anatomie, les mains et le visage et moi sur le ballon, les chaussures, les vêtements et la chevelure arrière. Au final, la réalisation de la statue a représenté plus de cinq mois de travail.
Pourquoi avoir choisi de représenter Raymond Kéruzoré en action ?
C’était un choix. Nous avons souhaité axer sur la particularité du joueur qui était connu pour ses tirs de l’extérieur du pied. La sculpture qui mesure 2, 30 mètres de haut pour une envergure de bras de plus d’1,70 m, n’est attachée que par le bout du pied. Elle fait un peu penser à un envol, à quelque chose de très aérien.
Raymond Kéruzoré a-t-il été associé à la réalisation de sa statue ?
Nous l’avons rencontré une première fois chez lui pour lui demander des photos d’époque et lui présenter la maquette. Il nous a aiguillés sur le choix de la tenue, sur l’extérieur du pied, nous montrant qu’il fallait qu’on penche un peu plus… Il est ensuite venu nous voir lorsque nous avions quasiment terminé le modelage. On n’a pas souvent l’occasion de réaliser une statue de quelqu’un qui est toujours vivant, c’était donc important pour nous d’avoir son aval.
La statue sera inaugurée dimanche, que ressentez-vous ?
Je suis hyperfière d’avoir participé à ce projet. L’inauguration sera forcément un grand moment d’émotion, pour Kere et moi-même bien sûr, mais aussi pour Raymond et toute sa famille, sa femme, ses enfants, qui ont été impliqués tout au long du processus. Rares sont les personnes vivantes qui ont une sculpture monumentale à leur effigie…