Une vaste enquête sur le terrain du piratage en France a permis de constater les dégâts à ce niveau pour les détenteurs de droits. La Ligue 1 et sa chaine vont beaucoup en souffrir.
Mauvaise image, faible nombre d’abonnés et pertes colossales, DAZN a jeté l’éponge après seulement un an de diffusion du championnat de France. La plateforme britannique a bien voulu reconnaitre quelques erreurs stratégiques, mais a aussi dénoncé le manque de moyens des instances pour lutter contre le piratage, qui a explosé ces dernières années.
Si de nombreuses actions ont eu lieu contre les sites de streaming, c’est bien l’ITPV qui est la principale menace des détenteurs des droits TV, qui payent très cher pour pouvoir les diffuser, et voient ces boitiers se développer à profusion sans réel frein.
Et l’ampleur des dégâts est colossale, comme l’atteste une enquête menée sur plusieurs mois à la demande de DAZN, sur la réalité du piratage en France. Interrogé à ce sujet, l’un des spécialistes qui a mené l’enquête s’est confié à L’Equipe sur l’importance de l’IPTV en France, et le coût que cela représente en manque à gagner pour le football tricolore.
Un business de 400 millions d'euros
"Les chiffres dont on dispose aujourd'hui montrent qu'il y a à peu près 8 millions de boîtiers en circulation en France et qu'on atteindra probablement les 9 millions à la fin de l'année, parce que la période de Noël favorise une vente extrêmement soutenue. Avec 8 millions de boîtiers en circulation à 50 euros par an, on parle d'un business de 400 millions d'euros annuels, c'est-à-dire du même ordre de grandeur que la valeur des droits de la Ligue 1 lorsqu'ils étaient vendus à DAZN", a livré l’un des enquêteurs. Ces derniers sont allés sur le terrain pour comprendre comment fonctionnait ces réseaux, souvent proches de ceux qui gèrent les trafics d’autres produits.
Le passage à Ligue 1+ n’a pas vraiment changé la donne, et risque de peser sur l’avenir de la chaine de la LFP, qui va avoir du mal à atteindre ses objectifs sur le long terme avec un tel manque à gagner en terme d’abonnés et de rentrées d’argent.



