L'écran noir est confirmé. Le "Netflix du sport" jette l'éponge avec effet immédiat et laisse des milliers d'abonnés dans le flou total. La catastrophe industrielle continue.
L’onde de choc est immense et la nouvelle est tombée comme un couperet ce mardi midi. Le diffuseur a décidé de tout arrêter. Après des mois de tensions, de rumeurs et de désaccords financiers, la plateforme de streaming a officiellement notifié la résiliation de son contrat de diffusion. C’est un véritable séisme pour les abonnés qui se réveillent avec la perspective d’un écran noir pour les matchs du week-end à venir. Le groupe britannique justifie cette décision radicale par une situation financière devenue intenable, affirmant qu’il est impossible de continuer à « opérer à perte ». Le modèle économique du « tout streaming » semble avoir atteint ses limites, laissant les fans et les instances sur le carreau.
La Belgique touchée, l’Europe concernée
Si les amateurs de football français ont encore en mémoire le feuilleton interminable des droits TV, c’est cette fois chez nos voisins que la foudre s’est abattue. C’est bien en Belgique que DAZN a claqué la porte. Le groupe ne diffusera plus la Jupiler Pro League, actant un divorce brutal avec le football belge quelques mois seulement après s’être retiré du marché français de la Ligue 1. Massimo D’Amario, le patron de la branche belge, ne tourne pas autour du pot : « Aucune entreprise ne peut être contrainte de fonctionner à perte. » Une déclaration qui résonne comme un aveu d’échec cuisant pour la stratégie d’expansion du groupe sur le Vieux Continent.
Pour les consommateurs belges, c’est la douche froide, mais le gouvernement a réagi vite. Rob Beenders, le ministre de la Protection des consommateurs, a arraché une garantie essentielle : les abonnés peuvent résilier leur contrat immédiatement et sans frais. C’est la moindre des choses quand le produit phare disparaît de l’étalage. Mais cela ne règle pas l’urgence sportive : des affiches comme Malines-Standard ou Anderlecht-Union prévues ce week-end se retrouvent orphelines de diffuseur. La Pro League doit trouver une solution miracle en quelques heures pour éviter le blackout total.
DAZN, un désengagement progressif du foot européen ?
Le coup est rude pour les clubs belges qui voient s’envoler un contrat vital estimé à 84 millions d’euros par an. DAZN se dit « ouvert aux discussions » pour un nouvel accord (comprenez : moins cher), mais le mal est fait. La confiance est rompue. Ce nouvel épisode pose une question plus large sur la viabilité de DAZN dans le football européen. Après avoir perdu la Ligue 1 en France faute de rentabilité et lâché la Belgique en cours de route, la stratégie du groupe semble claire : couper les branches mortes, quitte à déstabiliser des championnats entiers.
On peut légitimement se demander si DAZN ne prépare pas un repli stratégique global. À force de constater que l’équation économique des droits du football européen est impossible à résoudre sans pertes colossales, le géant britannique pourrait bien finir par se désengager totalement de ces compétitions. Pour les fans, le message est inquiétant : la bulle des droits TV n’en finit plus d’éclater, et ce sont toujours eux qui trinquent à la fin.



