Au terme d’un match héroïque à Brest et surtout d’un sprint final remarquable, les Rouge et Noir ont décroché une quatrième place aussi inespérée que méritée. Analyse.
Le Stade Rennais jouera la Ligue Europa la saison prochaine après avoir terminé 4e de Ligue 1, à l’issue d’une folle dernière journée et d’une fin de saison ébouriffante et haletante. C’est historique car c’est la 6e fois de suite, c’est jubilatoire pour les supporters du club.
On n’a toujours que ce qu’on mérite
Cela pourrait ressembler à une pièce de théâtre : ils partirent 5es et finirent 4es, pour regagner les beaux rivages de la Ligue Europa, alors qu’ils n’avaient plus connu cette position depuis la 19e journée.
Si cette qualification inespérée incite au lyrisme, elle ne doit pas seulement aux défaillances grandiloquentes, elles aussi, de Lille à Troyes et de Monaco depuis son élimination en Coupe d’Europe. On ne bat pas son record de points (68 contre 66 l’année dernière) par hasard. Si la saison a été compliquée, chaotique parfois, elle va prendre place, comme la précédente au rayon des plus belles de l’histoire du club. Mais dans un registre différent. « Je dirais que sur la saison, c’est mérité, estime Bruno Genesio. Face à toutes les difficultés qu’on a eues à surmonter, on ne s’est pas plaint. Lorsque vous avez six joueurs blessés entre trois et huit mois, dont votre meilleur joueur, votre meilleur buteur, il faut avoir beaucoup de qualités d’abord et une sacrée force de caractère. »
Cela s’est concrétisé jusqu’à la 95e minute de cette 38e journée, où les Rouge et Noir ont dû ferrailler contre des Brestois qui leur menaient la vie dure. D’où aussi cette magnifique explosion de joie au coup de sifflet final.
Une fin de saison exceptionnelle
Quatre victoires de suite, cinq en six matches. Le Stade Rennais vient de réaliser une fin de saison remarquable, retrouvant la régularité qui le fuyait depuis sa série record de l’automne de 17 matches sans défaite. Après la Coupe du monde, les hommes de Genesio ne sont parvenus qu’une fois à enchaîner deux victoires avant ce sprint. C’était en février, contre Clermont et Nantes.
Évidemment, Rennes a surtout battu des équipes de bas de tableau. Oui, mais encore faut-il le faire quand Lille, son concurrent direct à la qualification, tombait à Angers et concédait le nul à Troyes. Rien n’est anodin.
Et le 5-0 à Ajaccio a sans doute aidé à construire la victoire contre Monaco, en gonflant la confiance des attaquants redevenus prolixes et de la défense à la solidité retrouvée. Avant cette série de quatre matches, au lendemain de la défaite à Nice, Rennes pointait à huit points de Monaco et trois de Lille.
Quatre victoires plus tard, le SRFC devance Monaco de trois points et Lille d’un point.
Genesio bien évidemment
C’est un faiseur d’Europe. Quatre qualifications avec Lyon, en voilà une troisième avec Rennes. Bruno Genesio a un truc que les autres n’ont pas. Le tacticien a su se remettre en question, revenir au 4-3-3, replacer Bourigeaud dans le cœur du jeu, relancer Majer, fixer Gouiri à gauche, se passer de Theate puis le relancer…
C’est aussi un manager hors-pair. Ainsi sa comparaison des trois derniers matches à un enchaînement quart, demie et finale s’est avérée bénéfique pour motiver son groupe, puisque cela s’achève en apothéose. Du management de haut vol, que ne renierait pas son idole en la matière, un certain Carlo Ancelotti.
Âge d’or
Il n’y a désormais plus aucun doute, nous vivons actuellement la plus belle période de l’histoire du Stade Rennais, n’en déplaise aux nostalgiques. Avec six qualifications européennes de suite et une Coupe de France, le club est entré dans une nouvelle sphère. Et cela sans Martin Terrier. Vivement la saison prochaine, que Rennes retrouve son meilleur joueur pour rêver plus grand encore.