L'entraîneur rennais Habib Beye a eu des mots très forts contre son équipe après la défaite à Toulouse (1-2), ce samedi.
Comment expliquez-vous cette défaite ?
En première période, on n'a rien produit en termes d'agressivité, de personnalité. On n'est pas rentrés dans le match et on les a laissés nous dominer, alors qu'il y avait un rapport d'un pour un sur le terrain, où l'on aurait dû prendre le dessus par cette intensité. Il n'y a rien eu sur ces 45 premières minutes, c'est ce que j'ai dit à mon équipe. J'ai vu une équipe complètement amorphe, sans réaction.
On a changé un petit peu les choses en deuxième période, à travers l'intensité que l'on a mise, à travers les changements aussi. Le changement de système (du 3-4-3 au 4-4-2) nous a peut-être forcés à être plus agressifs. Mais ça ne suffit pas. Le deuxième but est un peu à l'image du match. On manque d'agressivité dans un duel, on est pris et on subit tout ce qu'il se passe. On ne peut pas espérer mieux. Ça fait deux fois de suite et c'est très frustrant. (...) On se rend compte aujourd'hui que plusieurs joueurs sont touchés par cette fatigue mentale et montrent un investissement moins important. On doit être les garants de ça. Mais la réalité, au fil des matches, ce n'est pas le cas.
De quels leviers disposez-vous pour tenter d'inverser la tendance lors des deux derniers matches ?
Ce qui m'inquiète et j'en suis le premier responsable, c'est que cette équipe ne ressemble pas à ce qu'on voudrait qu'elle soit. Si je voulais être dans une logique un peu plus personnelle, l'équipe ne me ressemble pas. En tant que coach, c'est moi qui dois assumer ça. Depuis deux matches, ce que dégage l'équipe ne me plaît pas du tout. En termes d'état d'esprit, je ne parle même pas en termes de qualité. Aujourd'hui, je leur ai dit : ''On a le droit de rater des passes, d'être moins bien dans un match, mais dans l'intensité et sur les attitudes, ça ne me plaît pas.''
Si on veut finir le Championnat en roue libre, alors on doit continuer avec cet état d'esprit
On n'est pas invités en ce moment sur l'intensité, sur l'état d'esprit pour gagner un match de Ligue 1. Il va falloir vite se réveiller, parce qu'on a Nice et Marseille. Les montagnes vont s'élever avec deux équipes qui ont des objectifs qui sont très très élevés. Et si nous, on ne met pas l'état d'esprit, on risque de vivre une fin de saison qui va être difficile et qui gâchera sûrement tout ce qu'on a fait jusqu'à maintenant pour remettre le club là où il devait être.
Qu'avez-vous dit à vos joueurs à la mi-temps ? Avez-vous essayé de toucher leur orgueil ?
Je leur ai dit que j'avais eu une équipe morte, cliniquement morte. C'est un mot fort, mais c'est ça que j'ai eu. Avec aucune intensité, aucune intention, aucune envie d'avancer. Et jusqu'à maintenant, depuis que je suis arrivé, j'ai toujours été très protecteur avec mes joueurs. Et si je dis ça aujourd'hui, c'est parce que ces attitudes-là, je les ai vues contre Lyon (1-4, samedi dernier) et je les vois encore ce (samedi) soir. Si on veut finir le Championnat en roue libre, alors on doit continuer avec cet état d'esprit. Si on veut aujourd'hui être le Stade Rennais, avoir une identité forte et montrer aux supporters qu'on est investis malgré le fait qu'il n'y ait plus d'objectif à jouer, alors il va falloir changer d'état d'esprit.
Quand on était dans la peur et dans la crainte, il y avait une autre attitude. Aujourd'hui, on est tranquilles parce qu'on pense que ça y est, on est onzièmes et que tout se passe bien pour le Stade Rennais. Si certains sont contents de ça, pas moi. Donc je le dis haut et fort, qu'ils l'entendent, puisque je sais que mes joueurs m'écoutent.