Le milieu de terrain du Stade Rennais Benjamin Bourigeaud pourrait avoir joué son dernier match et inscrit son dernier but avec son club ce dimanche face à Lyon en Ligue 1.
Son attitude à la fin de la rencontre et les propos qu'il a tenu ensuite ne laissent que peu de place au doute. Mais la direction et le staff du Stade Rennais ne semblent pas l'entendre de cette oreille.
Il n'a pas fait ses adieux, mais c'était tout comme. Dimanche soir, après le coup de sifflet final du beau coup d'éclat du Stade Rennais face à l'Olympique Lyonnais (3-0) en clôture de la première journée de Ligue 1, Benjamin Bourigeaud a tout fait pour étirer le temps sur la pelouse du Roazhon Park. En profiter le plus possible, du moins.
"Je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait", a-t-il essayé d'apaiser au micro de DAZN, à chaud. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. Faire le tour du terrain en compagnie de son fils, et lancer le clapping alors même que son départ est évoqué depuis plusieurs jours en font partie. Le Roazhon Park ne s'y est d'ailleurs pas trompé, et a offert une standing ovation à l'une des, si ce n'est la, coqueluche du stade lors de sa sortie en fin de match.
Il faut dire qu’à froid, ses idées semblaient bien plus claires : "J’ai toujours espéré avoir un challenge différent, a-t-il confirmé en zone mixte un peu plus tard. Je ne sais pas si c’est vraiment le moment, mais j’y ai réfléchi longuement, il y a aussi l’aspect familial. C’est une décision qui n’est pas simple, après sept ans ici." Bourigeaud devrait ainsi se diriger vers le Qatar, et son champion en titre Al-Duhail, selon L'Equipe. Il y retrouverait l'ancien coach du Paris Saint-Germain Christophe Galtier, actuellement entraîneur principal du club.
Je ne veux pas le vendre
Pourtant, aucune offre ne serait arrivée sur le bureau de Frédéric Massara, le directeur sportif de Rennes, qui ne compte pas le brader. "J’ai essayé de le signer dans des clubs où j’étais. Alors ici, je ne veux pas le vendre", avait-il même déclaré lors de son intronisation début juillet. Les dirigeants du club rennais compteraient sur leur milieu offensif, leader créatif depuis plusieurs saisons et quasiment déjà promu au rang de légende locale.
Son coach aussi aimerait le retenir : "Je ne le souhaite pas, en tout cas, a répondu ce dimanche soir l'entraîneur du SRFC au sujet d'un potentiel départ de Benjamin Bourigeaud. On construit des choses avec certains joueurs, j'espère qu'on pourra le faire dans la continuité. Maintenant, je ne suis pas maître du mercato." Certainement connaît-il les ambitions de son joueur, qu'il a réitéré quasiment en parallèle.
"J’ai des envies, des choix à faire, s'est avancé à tâtons l’intéressé, toujours en zone mixte. Dans ma tête, des décisions sont prises, mais dans le football tant qu’il n’y a pas d’accord, on ne sait pas de quoi est fait demain…" Dans le grand jeu de communication qu'est devenu le mercato moderne, Benjamin Bourigeaud sait qu'il marche sur des œufs, et que chaque mot à un poids. "J’ai des réflexions depuis des mois, l’avenir dira si c’est la bonne décision, mais aujourd’hui clairement, rien n’est fait, a-t-il poursuivi. Je n’ai pas mon destin entre les mains."
J'aime le Stade Rennais
Le sujet pourrait ainsi devenir de plus en plus gênant en Bretagne. "Moi, l'impression que j'ai c'est que j'ai envie de parler du match, a vite tenté d'évacuer Julien Stéphan dimanche soir. J'ai une question sur 'Bourige' (Benjamin Bourigeaud), que j'adore. Je vous l'ai dit plein de fois." La dernière décision reviendra au club, comme toujours, mais les derniers étés ont prouvé qu'il était de plus en plus difficile de retenir un joueur quand il veut vraiment partir.
"J’aime le Stade Rennais au plus profond", a juré Benjamin Bourigeaud après la rencontre, comme pour montrer patte blanche et faire comprendre qu'il ne compte pas faire trop de vagues. Mais en parlant de "décisions prises", il a aussi rappelé qu'il était déterminé. 311 matches et une Coupe de France plus tard, l'histoire est bien trop belle pour être gâchée.