Dans un communiqué cinglant, le CIO appelle à annuler ou relocaliser les événements sportifs prévus en Russie. Du ski à la natation, en passant par la Formule 1, les échecs ou le football, la mobilisation des fédérations sportives contre la guerre en Ukraine prend une ampleur inédite. Les Jeux de Sotchi et la Coupe du monde 2018 semblent loin.
Au-delà des sanctions diplomatiques qui ont rythmé cette fin de semaine, la mobilisation du monde sportif contre la guerre en Ukraine prend de l’ampleur. En attaquant jeudi 24 février, la Russie a brisé la trêve olympique (les Jeux paralympiques de Pékin finissent le 13 mars). Le site de la chaîne américaine ESPN, spécialisée dans le sport, rappelle que c’est “la troisième violation russe de la trêve olympique au cours des quatorze dernières années. La Russie a envahi la Géorgie lors des Jeux olympiques d’été de 2008 à Pékin et annexé la Crimée peu après la fin des Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi.”
Le CIO (Comité international olympique) n’a pas tardé à réagir et “fermement condamné” l’intervention en Ukraine vendredi après-midi. “Le jour où le sport international a désavoué la Russie”, titrait hier le journal suisse Le Temps, qui note que dans son communiqué “cinglant”, le CIO “lance à ‘toutes les fédérations sportives internationales’ un appel clair à ‘annuler ou relocaliser les événements sportifs prévus en Russie et en Biélorussie’ et demande que les drapeaux des deux nations ne soient pas montrés lors des compétitions à venir”.
PDG de la fédération de foot… et de Gazprom
Un peu plus tôt dans la journée, c’est l’UEFA qui décidait de déplacer la finale de la Ligue des champions, prévue le 28 mai prochain, de Saint-Pétersbourg à Paris. Une décision qui a fait réagir le président de la fédération russe de football, Alexander Dyukov, “qui est également PDG de Gazprom et membre du comité exécutif de l’UEFA”, rappelle la Gazetta dello sport. Le quotidien sportif italien cite un Dyukov particulièrement courroucé : “Nous pensons que la décision est dictée par des raisons politiques. Le principe du maintien du sport doit prévaloir hors de la politique et pour cette raison je ne peux pas soutenir la décision.”
Gazprom est par ailleurs sponsor de la compétition. L’UEFA – comme le club allemand FC Schalke 04 qui a supprimé le 24 février le logo de la société de gaz russe de son maillot