Pour ses déplacements en Ligue 1, le Stade Rennais alterne entre plusieurs moyens de transport en fonction de la distance. L’avion reste la solution privilégiée.
À l’heure de la sobriété énergétique, le sujet est sur toutes les lèvres des acteurs du football français. Après le bad buzz provoqué par Christophe Galtier, l’entraîneur du PSG, et Kylian Mbappé en conférence de presse cette semaine, la problématique des déplacements des clubs de football professionnels est revenue au centre du débat. Si la situation de chaque club de Ligue 1 est différente, le Stade Rennais est en tout cas loin d’être le plus mauvais élève de la classe.
Depuis plusieurs années, le club se déplace systématiquement en bus pour ses déplacements dans la zone Grand Ouest - c’est-à-dire à Angers, Lorient, Brest et Nantes en ce qui concerne la saison 2021/22. Grâce à la ligne à grande vitesse qui rallie, depuis 2017, la capitale française en 1 h 26, les Rouge et Noir s’organisent également pour prendre le train jusqu’à Paris. Une véritable singularité à ce niveau puisque sur l’ensemble de la saison 2019/2020 en Ligue 1 et en Ligue 2, 65 % des trajets des équipes ont été effectués en avion, 31 % en bus et seulement 4 % en train.
Le TGV pose plusieurs difficultés
Il faut dire que malgré les appels du pied de la SNCF, ce mode de transport présente plusieurs écueils pour les clubs professionnels. « Le premier problème qu’on rencontre, c’est le calendrier qui tombe seulement trois semaines à l’avance », explique le Stade Rennais. « C’est très compliqué de bloquer une rame pour 40 personnes dans un laps de temps aussi court. Ensuite, il faut aussi pouvoir repartir après la rencontre… et quand on joue à 21 h, ça n’est pas possible. La dernière fois, on avait dû rentrer de Paris en bus ».
Autre dossier assez épineux : la sécurité des joueurs et les troubles à l‘ordre public que peut générer l’apparition de toute l’équipe dans une gare. « Il y a des joueurs comme Steve Mandanda qu’on peut difficilement amener à la gare sans une organisation millimétrée en amont ».
Le transport aérien plébiscité par les clubs
En ce qui concerne les déplacements plus longs, c’est l’avion qui est privilégié. Un mode de transport difficile à remplacer, surtout au regard du calendrier surchargé d’un club qui dispute une Coupe d’Europe. « Quand on joue tous les trois jours, il faut faire très attention au temps de récupération pour éviter les blessures », précise le SRFC. « Si on se rend à Bordeaux en bus sur un match qui se dispute à 21 h, les joueurs vont rentrer à 6 h du matin. Ce n’est pas envisageable de perdre une journée de soins ou de récupération quand on fait du sport de haut niveau ».
Mercredi 7 septembre, le Stade Rennais a effectué plus de 4 h d’avion pour se rendre à Chypre pour son entrée en lice jeudi en Ligue Europa face à l’AEK Larnaca. Les joueurs rentreront en Bretagne dans la foulée de ce périple qui devrait être leur plus long déplacement de la saison.
Si le transport aérien semble encore avoir de beaux jours devant lui pour les déplacements des clubs de Ligue 1, le Stade Rennais tente néanmoins de limiter le bilan carbone liées à toutes ses activités. Presque un devoir d’exemplarité à une période ou chacun est appelé à faire des efforts en matière de sobriété énergétique.
Des alternatives pour limiter le bilan carbone
Cette année, le club a notamment signé un partenariat avec une société qui encourage les supporters à se rendre au Roazhon Park en covoiturage. L’objectif étant de limiter le nombre de voitures à circuler les soirs de match. Dans un rapport qui date de 2020, l‘Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie avait constaté que plus de 80 % des émissions de gaz à effet de serre liées à une manifestation sportive sont dues au transport des personnes.
À Rennes, si l’arrivée de la ligne B du métro devrait avoir un impact positif sur la réduction du nombre de voitures en circulation à chaque rencontre, le club essaye depuis plusieurs années de proposer des alternatives. En 2015, un service de navettes de bus longue distance avait notamment été lancé afin de relier le Roazhon Park à une trentaine de communes aux quatre coins du département. Peut-être trop en avance sur son temps, le service n’avait pas connu un franc succès.
« On doit se pencher sur ces problématiques car elles sont très importantes », insiste le SRFC. « Au-delà des pratiques difficiles à modifier sur le transport, on doit avoir des comportements irréprochables à côté ». Preuve que le sujet n’est vraiment pas pris à la légère, une responsable RSE a intégré l’organigramme du Stade Rennais en 2019 pour travailler au quotidien sur la diminution de l’empreinte carbone du club.