Les négociations entre la LFP et son principal diffuseur DAZN doivent finalement s'achever mardi après-midi. Pour l'instant, la baisse des droits TV envisagée par la plate-forme est tellement importante qu'elle est inacceptable pour les clubs.
La médiation entre la Ligue de football professionnel (LFP) et DAZN, son premier partenaire audiovisuel, repart pour un tour. Initialement, elle devait s'achever le 31 mars, au terme d'un mois de discussions tendues. Puis il a été décidé de la prolonger, avec une issue envisagée ce vendredi. Mais comme il n'y avait pas la moindre fumée blanche, le médiateur mandaté par la justice (DAZN réclame un total de 573 millions à la LFP « pour manquement observé » et « tromperie sur la marchandise ») a décidé d'attendre mardi prochain pour clôturer définitivement les pourparlers.
Réunis ce vendredi en collège en présence du médiateur, les clubs de Ligue 1 n'ont pas eu à trancher entre les trois différentes options : accepter l'une des proposions de DAZN avec un montant revu à la baisse pour trois, quatre ou cinq années de contrat ; une séparation à l'amiable ; ou enfin acter un contentieux avec le diffuseur en activant les garanties financières données l'été dernier à la signature du contrat.
Les clubs suspectent DAZN de provoquer la rupture
Au vu de la baisse considérable des droits imaginée par DAZN (chiffrée en dizaines de millions d'euros) pour poursuivre la diffusion de la L1, aucun accord n'est possible aujourd'hui. Mais il reste encore quatre jours pour voir si la plate-forme, qui diffuse 8 matches de L1 sur 9 pour un montant annuel moyen de 375 M€ (la dernière affiche étant sur beIN Sports), peut rehausser ses offres pour tenter d'obtenir un deal. Pour l'heure, l'optimisme n'est pas de mise, mais tout est possible jusqu'au dernier moment, c'est-à-dire mardi après-midi (une réunion avec les clubs puis un conseil d'administration de la LFP sont prévus). Car le médiateur a prévenu qu'il n'y aura plus de report.
Du côté du football français, on suspecte DAZN de mettre sur la table des montants très faibles, inacceptables pour les clubs, afin de provoquer la rupture. Et expliquer ensuite avoir souhaité trouver des solutions dont la Ligue n'a pas voulu. Mais au vu des pertes abyssales de DAZN depuis qu'il diffuse la L1, il est sans doute prêt à un bras de fer judiciaire plutôt que de continuer sur les bases actuelles.
Comme l'a révélé L'Équipe, le médiateur a en effet prévenu les clubs que la situation était très compliquée car DAZN enregistre des pertes comprises « entre 200 et 250 millions d'euros cette saison ». Et elles seront encore plus importantes en 2025-2026, car le montant versé par DAZN augmente de 50 millions d'euros, comme le prévoit le contrat évolutif signé l'été dernier pour une période de cinq ans (avec une clause de sortie au bout de deux saisons, activable en décembre prochain si DAZN n'atteint pas le seuil de 1,5 million d'abonnés). Désormais, la chaîne a dépassé le seuil des 550 000.