Le Stade Rennais a acté lundi 25 mars la prolongation de contrat de son entraîneur Julien Stéphan de deux saisons supplémentaires, soit jusqu’en 2026. Le timing est précoce, mais la décision logique : la saison n’a pas encore rendu son verdict sportif, mais le club a besoin d’avancer dans son organisation interne pour préparer la suite, et le rebond impulsé par Stéphan a été spectaculaire depuis trois mois.
La deuxième vie de Julien Stéphan au Stade Rennais ira donc au-delà du mois de juin. Annoncée précédemment dans nos colonnes, la prolongation de contrat du technicien de 43 ans a été actée ce lundi par le club, avec lequel Stéphan a trouvé un accord portant sur deux saisons supplémentaires. En fonction des résultats futurs, le contrat pourrait même comporter une saison supplémentaire en option.
Engagées depuis quelques semaines, les discussions s’étaient accélérées avant la trêve internationale. Restait à formaliser les termes par écrit, ce qui est chose faite.
Du côté de la direction, de l’actionnaire et du coach, il n’était pas question d’attendre davantage. Le principe de continuité a prévalu, aussi parce que le Stade Rennais a besoin d’avancer dès maintenant sur la préparation de la saison prochaine, avec deux plans distincts (avec et sans Coupe d’Europe), autour du président Olivier Cloarec et de Florian Maurice : en l’état actuel des choses, le directeur sportif restera aussi. Il sera présent avec ses deux acolytes ce mercredi, lors de la conférence de presse d’annonce du nouveau contrat de Stéphan.
Il l’a joué intelligemment
Mi-novembre, quand ce dernier avait été propulsé par l’actionnaire en remplacement d’un Bruno Genesio parti sans crier gare, le pari était pourtant loin d’être gagné, et rien n’indiquait que sa mission irait au-delà de juin. Dans le foot, les retours en arrière sont rarement couronnés de succès, mais Stéphan l’a joué plutôt intelligemment, en retenant aussi quelques leçons du passé.
Avec Maurice et Cloarec, qui ne l’avaient pas choisi, il a su trouver un équilibre de fonctionnement, en restant globalement dans sa sphère d’influence, malgré quelques soubresauts au mercato d’hiver et certaines divergences de points de vue.
Mais c’est évidemment les résultats qui ont fait foi : 14 matches remportés sur 22 depuis son arrivée, le statut de meilleure équipe de Ligue 1 en 2024, avec 20 points engrangés sur 27 possibles, l’espoir d’une qualification en Coupe d’Europe redevenu d’actualité, et une nouvelle place en finale de Coupe de France à aller chercher, après avoir ramené le trophée en 2019.
Le plus difficile sera de durer
À Rennes, la légende Stéphan s’était bâtie sur la Coupe, qui avait créé aussi entre le coach et les Pinault un lien de confiance fort, renforcé plus tard par le fait que l’intéressé avait quitté son poste sans réclamer la moindre indemnité.
Les premières semaines de « l’ère Stéphan II » furent pourtant laborieuses, le coach donnant l’impression au départ de naviguer à vue, parant au plus pressé avec notamment une défense à trois guère convaincante. Pour mieux souligner la valeur du rebond qu’il a bien contribué à initier, le coach aime à répéter que son équipe était à un point de la place de lanterne rouge, le 20 décembre, à la mi-temps du match à Clermont…
Le fameux « Stéphan a un plan » a donc fait des émules. Il n’aime guère l’expression, mais elle dit des choses sur la manière assez minutieuse dont son équipe est préparée sur le plan tactique.
Les productions sont moins brillantes et spectaculaires qu’à la belle époque de Genesio, mais la cohérence collective de l’équipe et son pragmatisme sont rarement pris en défaut. « J’ai déjà dit que j’étais très heureux d’avoir retrouvé un banc, a fortiori ici à Rennes, disait l’intéressé juste avant la victoire contre l’OM. Je suis épanoui avec les joueurs, la direction, l’actionnaire et le staff, donc les conditions sont bonnes pour moi aujourd’hui. » Il espère qu’elles le resteront, et le Stade Rennais aussi : dans le foot, il l’a déjà expérimenté, le plus difficile est de parvenir à durer.