Il fut sans doute l’un des plus brillants footballeurs rennais, de ces dix dernières années. Venu de son nord natal, Benjamin Bourigeaud est devenu le plus Breton des ch’tis. Il a enflammé le Roazhon park par son engagement, ses exploits, son attachement aux Rouge et Noir.
Sur la pelouse de la route de Lorient, il fut un feu-follet aux passes décisives et aux illuminations de génie. Même dans le dur, il savait retrouver dans ses entrailles footballistiques l’envie, la détermination pour briller devant des supporters qui le lui rendaient bien. Cet homme-là était une légende. Il était capable de mettre trois buts au Milan AC. Il était capable de flamboyer devant Arsenal.
Sans doute, Benjamin aurait pu faire la joie d’un club anglais, d’une grosse cylindrée italienne. Mais son cœur battait en rouge et noir. Son maillot était celui de la ville d’Odorico (ancien président du Stade rennais). Lors des clappings, lors des rencontres endiablées, son nom était scandé par des milliers de supporters et par le Kop diablement admiratif.
Devenu Rennais, "Bourige" rendait heureux le public breton. Il proposait un beau et total football avec son fidèle Hamari Traoré et son attaquant Martin Terrier. Il aurait pu évoluer en Bleu. Mais Didier Deschamps n’a pas su reconnaître sa virtuosité. Tant pis pour les Français et tant mieux pour les Bretons. On a conservé rien que pour nous son talent brut qui nous a offert de belles campagnes européennes et le plus étincelant des joyaux : la coupe de France.
Avec 66 buts, presque tout autant de passes décisives, Benjamin Bourigeaud était un joueur attachant, polyvalent et diablement actif. Il restera gravé dans la mémoire des Rennais qui aimaient le voir faire des tours d’honneur avec son fils dans les bras. Benjamin Bourigeaud était humain, mais sur le terrain, il tutoyait parfois les étoiles. Il quitte la terre bretonne pour un pays lointain : le Qatar. Adieu l’artiste.