La fin de mercato d’été a été plutôt calme au Stade Rennais, ce qui n’a pas empêché certaines tractations de se poursuivre jusqu’aux derniers jours. La question du recrutement en défense et du cas Arthur Theate, finalement prolongé, ont notamment été au centre des débats internes.
Trois mois de mercato, une trentaine de mouvements, et des petites histoires en coulisse qui ont alimenté la chronique ou les rumeurs…
Après les renforts du milieu suisse Fabian Rieder et de l’attaquant turc Bergut Yildirim, le Stade Rennais a plutôt fini son marché en douceur. Sans recruter personne dans le secteur défensif notamment. Éléments d’explication.
Confiance maison en la défense
Aguerd, Lenglet, Saïss, Sanchez, liste non exhaustive… le Stade Rennais aura activé plusieurs pistes de renforts potentiels en charnière. Certaines sont allées plus loin que d’autres : Saïss et Sanchez surtout, pour Aguerd l’affaire était injouable financièrement. Mais au club, on l’assure : les démarches avaient été menées uniquement pour anticiper un départ possible d’Arthur Theate, convoité par Leipzig et la Fiorentina notamment.
Leipzig, qui proposait à Rennes un prêt avec option d’achat, aurait surtout offert un gros contrat à l’international belge… qui n’aurait pas donné suite. À l’arrivée, Theate prolonge d’une saison en Bretagne (jusqu’en 2027), avec évidemment revalorisation à la clé. Et Rennes n’a recruté personne, y compris sur les postes de latéraux. Un choix en partie subi à droite par l’échec de la quête d’un n° 1 bis (Centonze notamment).
Le SRFC va donc tenter d’assouvir ses ambitions avec son ADN (la formation) en étendard et une ligne arrière où aucun joueur n’a plus de 23 ans. « Il faut leur laisser un peu de temps, mais je suis persuadé qu’ils vont y arriver, insiste le directeur sportif Florian Maurice. Il faut leur montrer de la confiance, de la détermination, on sait qu’ils ont des qualités et ils l’ont déjà montré. » Sauf que du temps, il y en a moins quand on veut jouer tout en haut… Une part de risque que le board se dit prêt à assumer.
La question du grand attaquant
Rennes a-t-il vraiment tenté Olivier Giroud ? Par acquit de conscience alors, au travers d’un coup de fil du directeur sportif Florian Maurice à son agent, qu’il connaît bien, mais qui n’aurait duré que quelques secondes… car le SRFC ne se faisait guère d’illusion : il n’avait pas les moyens de faire un aussi gros dossier, et le joueur n’a jamais envisagé de rejoindre la Bretagne.
Le directeur sportif disait aussi cet été qu’il ne « prendrait pas pour prendre » au poste de « 9 », où confiance veut être donnée à Kalimuendo : on attendra de voir si l’athlétique Turc de 21 ans Bergut Yildirim, sans grande référence à très haut niveau, sera une réelle plus-value. En tout cas, son profil va trancher avec le reste d’une ligne offensive où le retour prochain de Terrier est espéré.
De grosses ventes, oui mais…
Jamais sur un mercato le Stade Rennais n’avait affiché une balance des transferts aussi positive : plus de 140 millions d’indemnités de vente auraient été récoltées, notamment avec la cession record de Doku à Manchester City (66 millions d’euros), pour un peu moins de 60 millions dépensés…
Alors pourquoi la direction n’a-t-elle pas davantage réinvesti ? Il ne s’agit pas de liquidités immédiatement disponibles, déjà, puisque les paiements dans les transferts s’effectuent quasiment toujours en plusieurs traites. Existent aussi certaines créances héritées des saisons précédentes. Mais surtout, Rennes n’échappe pas aux règles européennes du fair-play financier, qui interdit notamment aux clubs de dépenser plus de 60 % de ses recettes dans la masse salariale.
Concrètement, impossible pour un club qui ne figure même pas dans le top 5 des plus grosses masses salariales de Ligue 1 de payer un joueur 700 ou 800 000 euros par mois… les émoluments supposés de Giroud à Milan par exemple. Même Lenglet à Barcelone toucherait bien plus que ce qu’a exigé Matic, pour lequel Rennes a déjà fait un gros effort sur sa grille salariale…
Bref, malgré ses ambitions, Rennes doit aussi jongler avec des contraintes qui le renvoient à sa condition de club encore émergent, où même un actionnaire puissant ne peut pas tout résoudre. Comment augmenter et diversifier ses recettes, pour devenir encore plus grand ? Sûrement pas un hasard si la question de l’agrandissement du Roazhon Park s’est par exemple posée ces derniers mois…