Le Stade Rennais a présenté les contours de son futur centre d’entraînement agrandi et modernisé, ce vendredi 24 juin 2022, lors d’une conférence de presse. Les premiers projets avaient été abandonnés face aux oppositions d’associations de riverains, de défenseurs de l’environnement, et des élus écologistes. Celui-ci prévoit une extension de 3,6 ha, pour un coût d’au moins 35 millions €.
Le Stade Rennais a revu sa copie. Le club de football présentait ce vendredi 24 juin 2022 le projet de son futur centre d’entraînement agrandi et modernisé à la Prévalaye, en bordure de rocade. Un « Village du football », qui doit regrouper le groupe professionnel, les amateurs femmes et hommes, l’académie, le siège et l’administratif.
Un projet de longue date, que le club estime comme indispensable à son développement sportif. « Le Stade Rennais est dans une belle dynamique, pour se développer, on a besoin des outils adéquats. Il faut se projeter, il est urgent qu’on avance », a expliqué ce vendredi Jacques Delanoë, président du conseil d’administration du Stade Rennais, lors d’une conférence de presse aux côtés d’Olivier Cloarec, président exécutif et directeur général du club, et de la maire de Rennes, Nathalie Appéré.
Bétonisation et artificialisation, dénoncent les associations
Depuis l’annonce du projet, en 2020, des riverains, usagers de la Prévalaye et défenseurs de l’environnement, dénoncent une « bétonisation » et une « artificialisation » de ces espaces naturels aux portes de Rennes. Ils ont multiplié les rassemblements sur site, et devant la maire de Rennes. Obtenant du club qu’il revoit sa copie et renonce finalement à son extension au sud du chemin de la Taupinais, en avril dernier.
Une extension de 3,6 ha
Un nouveau projet était donc présenté ce vendredi, dans les salons du Roazhon Park. Il prévoit tout de même une extension du site actuel de 3,6 ha, qui passera ainsi de 11,4 à 15 ha. « Dans un monde idéal, on aurait souhaité une surface plus importante de 20 à 25 ha, reconnaît Olivier Cloarec, président exécutif du Stade Rennais. Mais on doit faire avec les contraintes ». Le début des travaux est prévu pour septembre 2023, pour une livraison à l’été 2025.
Un projet guidé par « la préservation de la Prévalaye, promet Olivier Cloarec. Avec des bâtiments intégrés à leur environnement et 450 arbres de plantés. » Les plans veulent « éviter la bétonisation », ils mettent l’accent sur « une architecture bio climatique » avec façades en ossature bois, toitures végétalisées, matériaux bio-sourcés, stores de façades pour limiter l’usage de la climatisation et du chauffage, récupération des eaux de pluie, etc. Concernant la restauration, le centre de La Piverdière promet de s’approvisionner en circuits courts.
Éviter, réduire, compenser
Jacques Delanoë souligne les efforts engagés par le club pour « optimiser notre politique environnementale, avec un triptyque : éviter, réduire, compenser. » Selon lui, cet engagement en faveur du développement durable ne date pas d’aujourd’hui, « la politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) est très développée chez nous. »
Le centre d’entraînement va passer de 7 à 8 terrains, avec un demi-terrain supplémentaire et une zone d’entraînement des gardiens. S’y ajoutent trois terrains sur le site actuel de Moulin-du-Comte, dont un synthétique dès l’été 2023..
35 millions d’euros
Le coût du projet est évalué à au moins 35 millions d’euros. « Tout cela ne coûtera rien au contribuable, tient à souligner Jacques Delanoë, l’investissement est pris en charge par le club et son actionnaire principal », la famille Pinault.
La maire de Rennes, Nathalie Appéré, s’est dite « heureuse de voir ce projet aboutir, et qui confirme l’ancrage du Stade Rennais à Rennes », alors que le club avait envisagé, à un moment, de déménager ses structures à Liffré, pour obtenir l’espace souhaité. « On est très contente de rester à la Piverdière », a d’ailleurs redit le président du club, Olivier Cloarec.
Une force à Rennes, en Bretagne et même au-delà
Jacques Delanoë rappelle l’histoire du club, créée en 1901. « Ça lui donne une force à Rennes, en Bretagne et même au-delà. » Le Stade Rennais, c’est aussi une PME de 220 salariés, 250 footballeurs, avec 750 personnels les soirs de match. « La saison dernière, le Roazhon Park a vu passer 612 000 spectateurs, sans compter la communauté qui gravite autour du club, avec 1,5 million de personnes sur les réseaux sociaux. »
Pour le président du conseil d’administration, le Stade Rennais « est un formidable outil de lien social, un vecteur d’image pour la ville et la Région. » Et Jacques Delanoë d’ajoute, en parlant de l’actionnaire du club : « l’obsession de François Pinault, c’est de donner du plaisir aux gens de son territoire d’origine. »
Un vote en conseil municipal, lundi
Le projet présenté ce vendredi sera de nouveau soumis au vote des élus, lors du prochain conseil municipal, lundi 27 juin. Un conseil où ont déjà prévu de manifester les opposants au projet, lors d’un banquet, place de la mairie, lundi à 16 h 30.