Après la débâcle subie dimanche 3 novembre à Auxerre (0-4), le point de rupture est atteint au Stade Rennais, qui s’active en coulisse sur le dossier d’un nouvel entraîneur. Une short-list de cinq à six noms a été établie et les prochaines heures devraient être décisives, alors que le directeur sportif Frederic Massara n’échappe pas non plus aux critiques.

Ce mardi matin, le Stade Rennais vit dans une sorte d’entre-deux nébuleux. Cela dit beaucoup aussi sur l’état de crise dans lequel le club breton s’est empêtré, après un enchevêtrement de mauvaises décisions aux responsabilités partagées à tous les étages de l’institution Rouge et Noir, depuis plusieurs mois.
Auxerre a marqué dimanche un spectaculaire point de rupture. Elle semble nécessiter une sorte d’électrochoc que n’a, évidemment, pas été la mise à l’écart surprenante du président exécutif Olivier Cloarec, début octobre.
L’entraîneur Julien Stéphan, qui donne l’impression d’avoir perdu le fil et d’avoir perdu ses joueurs, est forcément le fusible désigné. Alors que l’idée de lui rajouter un adjoint lui aurait été proposée il y a quelque temps, sans qu’il n’y adhère, sa position est devenue intenable.
Toulouse arrivera dimanche 10 novembre (17 h) dans un Roazhon Park qui menace de faire rébellion, et les prochaines heures devraient être décisives, alors que les joueurs ont rendez-vous ce mardi après-midi à la Piverdière pour les retrouvailles après Auxerre.
Depuis la fin du match dans l’Yonne, la réflexion s’est accélérée autour du cas Stéphan. Une source interne nous indiquait que des décisions allaient être prises rapidement, compte tenu de la manière dont les Rennais ont été giflés par un promu après de piètres prestations contre Brest et Le Havre, de la déflagration que cela a causé en interne et dans l’environnement du club.
Des choix de recrutement aussi en questions
Comme révélée lundi dernier dans nos colonnes, le président Arnaud Pouille avait lancé un audit sur les cellules de performance du club, via Grégory Dupont. La durée de cet audit (15 jours, jusqu’au match de Toulouse) semblait indiquer que le club souhaitait attendre la prochaine trêve internationale pour arrêter éventuellement une série de décisions de réorganisation. Ce qui s’est passé à Auxerre culbute le timing.
Après la défection inattendue de Bruno Genesio fin novembre 2023, Stéphan avait été rappelé puis prolongé (jusqu’en 2026) dès le mois de mars et confirmé juste avant l’été, à chaque fois par le propriétaire.
Cela avait aussi provoqué le départ tardif de Florian Maurice, puis l’arrivée de Frederic Massara à la direction sportive : un choix du duo Alban Gréget - François-Henri Pinault - à l’origine aussi de l’éviction de Cloarec - qui a opéré une sorte de reprise en main.
Aujourd’hui, Gréget et François-Henri Pinault sont en première ligne aux côtés du nouveau président Arnaud Pouille, alors que les choix de recrutement menés cet été par Massara suscitent aussi des crispations dans les hautes sphères.
Le directeur sportif franco-italien, apparu pour la première fois face aux micros en zone mixte à Auxerre, dit assumer ses responsabilités. Logiquement, si le départ de Stéphan se matérialise, il devrait être écouté dans le choix du nouveau coach.
Dans la short-list figurent cinq ou six noms, libres ou sous contrats. Certains ont déjà été auditionnés, d’autres devraient l’être dans les prochaines heures.
La piste Rudi Garcia, qui avait connu Massara quand il avait coaché l’AS Rome et Naples, ne serait pas privilégiée.
Le nom d’Habib Beye (qui aurait pu remplacer… Genesio en 2023, notamment si le Red Star avait accepté de le libérer à l’époque) a de nouveau circulé. Comme celui de Patrick Vieira, ou du Portugais Sergio Conceiçao : une option a priori hors de prix, même si son entourage aurait fait passer le message qu’il était intéressé par le projet rennais. La piste menant au Croate Igor Tudor, elle, aurait été écartée.
Une option francophone serait plutôt privilégiée. Pour une « pige » de huit mois en attendant de voir, ou pour un bail plus long, avec l’idée de construire ?