Formé auprès du jardinier star du PSG, Jonathan Calderwood, le Dijonais Loïc Bodereau, 32 ans, à la mission de bichonner la pelouse du Roazhon park pour le Stade Rennais depuis quatre saisons.
Dans l’ombre des projecteurs, entre les chants des supporters et les dribbles des joueurs, Loïc Bodereau œuvre avec une dévotion que peu imaginent. Technicien de sols sportifs, comme il aime se définir, ce Dijonnais de 32 ans a troqué les vignes de sa Bourgogne natale pour les terres bretonnes.
Depuis quatre saisons, il est l’homme à qui le Stade Rennais confie son joyau : la pelouse du Roazhon Park.
Les ambitions m’ont donné envie de m’investir
Formé à la rigueur et à l’exigence au Paris Saint-Germain, sous la direction de Jonathan Calderwood, maître incontesté des pelouses françaises (élu quatre fois d’affilée meilleur jardinier de Ligue 1), Loïc a appris à forger sa science. ;C’est là-bas que j’ai tout appris;, confie-t-il.
Fort de cette expérience, il poursuit son aventure au Paris FC avant de se lancer dans un nouveau défi : le Stade Rennais. Le projet, le club, les ambitions m’ont donné envie de m’investir ici. Sous sa houlette et celle de son équipe de six jardiniers, la pelouse du Roazhon Park se transforme en véritable chef-d’œuvre d’ingénierie. ;C’est un outil de travail pour les joueurs, c’est leur bureau, leur scène;. Pour parvenir à cette excellence, des terrains hybrides - un mélange subtil de gazon naturel et de fibres synthétiques - ont fait leur apparition au Stade Rennais afin de renforcer la structure pour éviter les blessures et améliorer la fluidité du jeu.
La science du gazon m’attire
Mais le défi ne s’arrête pas là. L’exposition du stade complique encore la tâche. ;D’octobre à mars, une grande partie de la pelouse ne voit pas le soleil;, précise-t-il. Qu’à cela ne tienne, Loïc et son équipe redoublent d’ingéniosité en utilisant de la luminothérapie pour recréer des conditions d’ensoleillement.
Les rigueurs de l’hiver breton ajoutent une nouvelle pression. En hiver, rien ne pousse, tout s’arrête.; Grâce à un système de régulation thermique (chauffage), la pelouse reste à une température entre 8 et 10° ce qui permet aux racines de continuer leur croissance. ;La science du gazon m’attire. Je suis fier de ce métier noble mais méconnu.
Derrière chaque tacle, chaque but inscrit au Roazhon Park, il y a l’engagement d’un homme qui veille, silencieux, à ce que le terrain soit toujours parfait. Loïc Bodereau est le garant de l’excellence du Stade Rennais, un artisan de l’ombre qui fait briller le jeu et les joueurs.
Un amour partagé
Lorsque Loïc Bodereau parle du Stade Rennais, son regard s’illumine. Il y a une atmosphère les jours de match, une âme dans ce stade. Un club qu’il chérit autant que son club de cœur : l’AJ Auxerre. S’il devait choisir entre les deux lors d’un affrontement, un nul m’irait très bien, plaisante-t-il.