International espoir, souvent surclassé, l’attaquant de 22 ans a tardé à se détacher de l’étiquette de « nouveau Benzema ». Après deux saisons à Nice, il arrive à Rennes avec l’ambition de poursuivre sa progression et de se rapprocher de l’équipe de France qu’il convoite.
En ce dernier jour de mercato, le Stade Rennais se montre très actif sur le marché des transferts. Arrivé ce jeudi matin à l’aéroport de Rennes, Amine Gouiri va en effet s’engager dans les prochaines heures avec les Rouge et Noir, en provenance de Nice. Quelques éléments de portrait concernant la prochaine recrue rennaise, qui va devenir le transfert le plus cher de l’histoire du Stade Rennais avec une transaction estimée à 28 M€ (2M€ de plus que Doku).
1. Un homme réservé, qui mène une vie simple
Troisième d’une famille de cinq enfants, Amine Gouiri est le fils d’une mère au foyer et d’un chauffeur. Il passe son enfance à L’Isle-d’Abeau (Isère), au sud-est de Lyon. Pas très scolaire, il arrête l’école en troisième, sans pour autant être un agitateur en classe. Timide, réservé quand il n’est pas avec les siens, il s’épanouit sur les terrains de foot, où il est le premier arrivé, le dernier parti. C’est sur le gazon qu’il force sa nature et se révèle expressif… uniquement quand il marque, ce qui arrive souvent. Une fois sa carrière professionnelle lancée, le Franco-Algérien (son père est né sur l’autre rive de la Méditerranée) garde son caractère. Encore aujourd’hui, il mène une vie simple, est volontiers casanier. Selon son propre aveu, il n’est d’ailleurs jamais sorti en boîte de nuit.
2. Longtemps surnommé « le nouveau Benzema »
Après avoir fait ses classes à Bourgoin-Jallieu (Isère), le club voisin de son lieu d’habitation, il est repéré par plusieurs clubs, mais finit par choisir l’Olympique Lyonnais, en raison de la proximité géographique. Le meilleur buteur de la Danone Nations Cup (coupe nationale U13) y franchit les paliers à vitesse grand V, régulièrement surclassé. Il fait sa première apparition en CFA (ex-N2) à 16 ans, en Ligue 1 et en Ligue Europa à 17 ans. De quoi lui attribuer rapidement le surnom de « nouveau Benzema » : même poste, même club, même temps de passage, même origines algériennes. Une dénomination dont il s’est rapidement détaché. « Au début, quand on me comparait à lui, j’étais trop content, c’est un des meilleurs attaquants du monde quand même. Mais au bout d’un moment, c’est bon, chacun est différent, chacun son parcours. Les gens disaient tout le temps “le nouveau Benzema, le nouveau Benzema”, c’était un peu lassant à la longue, j’avoue. Ils disaient ça parce qu’on avait un peu le même style de jeu, il sortait du centre de formation de l’OL aussi. Lui, c’est Karim Benzema, et moi, je suis Amine Gouiri », cadre-t-il dans un entretien fleuve à Onze Mondial .
3. Deux saisons pleines avec Nice
Sa rupture des ligaments croisés en 2018 marque un tournant dans sa carrière. Durant son année loin des terrains, il prend du recul sur sa situation, de la maturité aussi. Après 15 matches disputés en trois ans avec l’équipe A de l’OL, il est transféré à l’été 2020 pour sept millions d’euros à Nice. En Côte d’Azur, un nouveau statut l’attend. Il s’y impose rapidement comme titulaire, s’associe plus ou moins bien avec Andy Delort et Kasper Dolberg. Et surtout, affiche des stats impressionnantes : 12 buts, 8 passes décisives en 36 matches la première saison, 12 buts, 10 passes décisives en 43 matches la saison suivante. Il participe même à chacun des 38 matches de Ligue 1 en 2021-2022. Il est uniquement écarté du groupe en cette fin août 2022, et ne participe pas aux rencontres contre Marseille et Lille, en raison de son instance de transfert.
4. Un pilier des équipes de France jeunes
Amine Gouiri n’a cessé de répéter qu’il souhaitait porter le maillot de l’équipe de France. Pour le moment, il n’a jamais été convoqué en A mais a fait les belles heures des sélections jeunes, d’U16 à espoirs. Avec là aussi des statistiques marquantes : 46 buts en 64 matches. Ses prestations (mais aussi celles de son nouveau coéquipier Arnaud Kalimuendo) ont participé à la qualification des Bleuets pour l’Euro espoirs 2023. Il ne pourra cependant pas y participer, car trop vieux au moment de la compétition. Ses prestations restent très suivies en Algérie, où les suiveurs espèrent un changement d’avis de sa part au cas où Didier Deschamps ne tarde trop à le sélectionner.
5. Un leader technique sur le terrain
Si Rennes n’en manquait pas forcément (Doku, Sulemana, Kalimuendo, Terrier), sa nouvelle recrue est un joueur technique, même un leader dans ce domaine. Capable de jouer à gauche ou dans l’axe, son gabarit et sa fréquence d’appui rapide lui permettent d’ajuster son orientation et de déclencher des frappes dans de multiples situations. Bon dans les petits espaces, capable de prendre la profondeur, il possède également une vraie intelligence de jeu. Inspiré par Benzema, Firmino, Lewandowski et Kane, il a cependant des difficultés à défendre. Et manque encore d’expérience européenne (9 matches, 4 buts).