Habib Beye a été présenté à la presse ce vendredi comme nouvel entraîneur du Stade Rennais trois mois après avoir échangé avec les dirigeants qui lui avaient préféré Jorge Sampaoli. Le club breton a finalement décidé d’opter pour l’ancien technicien du Red Star qui se satisfait de ce timing.
Après Julien Stéphan et Jorge Sampaoli, Habib Beye est devenu jeudi le troisième entraîneur de la saison du Stade Rennais. Il a été présenté ce vendredi face à la presse en compagnie d’Arnaud Pouille, président du club, et Frederic Massara, directeur sportif. Cela aurait pu se produire en novembre quand le club avait déjà discuté avec lui avant de choisir pour Jorge Sampaoli. L’Argentin a été débarqué trois mois plus tard sans parvenir à faire remontre la pente à l’équipe bretonne, désormais barragiste.
Les gens disent que j’ai un ego, mais je suis allé en National chez le 15e
Interrogé sur le choix d’avoir opté pour Sampaoli plutôt que Beye en novembre dernier, Arnaud Pouille a assumé. "A cette époque, on sortait d’une défaite cinglante contre Auxerre (4-0), on avait décidé d’analyser le marché et il nous fallait une solution "plug and play" avec un coach et un staff qui étaient prêts", a-t-il confié. "On avait beaucoup échangé avec Habib qui n'a pas changé de philosophie sur ses idées et approches du jeu. On avait été séduit. L'heure est à aujourd'hui parce qu'il a pris le temps de constituer un staff de qualité", répond Arnaud Pouille.
On a trouvé que c’était l’heure. Il avait un staff bien constitué et on trouvait que c’était le bon timing aujourd’hui.
Beye, libre depuis l’été dernier après avoir fait monter le Red Star de National vers la Ligue 2, ne s’offusque pas d’avoir été écarté de la course au banc rennais il y a quelques mois. Selon lui, le timing est même meilleur aujourd’hui après avoir été courtisé par plusieurs clubs (dont le voisin nantais). "C'est un privilège d'être au Stade rennais, ça montre la reconnaissance du club", s’est-il réjoui.
"Je voudrais remercier la famille Pinault. On s'était rencontré il y a quelques mois et on avait eu un échange extrêmement intéressant, c’était une première prise de contact"
Il poursuit. "Je veux remercier la direction parce qu'on a travaillé conjointement pour qu’on ait un alignement dans le souhait de travailler ensemble. C'est un privilège pour un coach de se sentir désiré, ça a failli arriver il y a quelques mois. C'est maintenant et c'est le bon moment pour tout le monde, pour moi. Qu'on ait parlé de moi sur plusieurs projets, j'ai eu huit mois de vacances pour faire décharger ce que j’avais vécu émotionnellement avec mon club anat, une introspection sur le travail qu'on a fait et à l'adapter tout en étant à l'écoute des opportunités. A un moment, on prend l’opportunité qui arrive et qui est magnifique pour moi."
Débordant d’énergie et très positif sur la qualité de l’effectif, Habib Beye a tenu un discours volontaire face à la presse en insistant sur sa volonté de mettre en place une identité au sein de l’équipe. Il a aussi balayé les questions sur son manque d’expérience et sur l’apport de ses activités de consultant sur Canal+. "Je me suis construit pour aller au très haut niveau, c'est le cas à Rennes", a-t-il déclaré. "J'ai travaillé dans un club en difficulté (Red Star). Pendant ce parcours de trois ans, j’ai eu des opportunités pour des clubs au niveau supérieur. C’était important d’honorer mes engagements et d’aller au bout de ma mission et mes trois ans de contrat. On a rempli les objectifs."
"Je suis au très haut niveau et je dois montrer mes capacités et mes compétences à diriger un club comme le Stade rennais, j'en suis convaincu", a-t-il insisté. "Le rôle de consultant n'a pas d'impact sur ce choix et sur la position où je me trouve. C’est le cheminement que j’ai eu en tant qu’homme après ma carrière de footballeur, ça (son activité de consultant) a été exceptionnel. C’est une base de données exceptionnelles, j’ai commenté des matchs hors norme mais j’ai surtout échangé avec des joueurs et entraineurs de grande qualité, ça permet d’emmagasiner énormément de confiance. En parallèle, j’ai passé les diplômes, j’ai pris le temps de ce cheminement, je n’ai pas brûlé les étapes. Je me suis construit dans l’humilité même si les gens disent que j’ai un ego mais je suis allé en National chez le 15e. On a mis les mains dans le cambouis, on a travaillé en équipe comme on va faire au Stade rennais."