La LFP a décidé d'augmenter le pourcentage du droit au pari qu'elle perçoit, une décision qui ne passe pas chez les sociétés qui gèrent cette activité.
Voilà un nouveau contentieux qui se profile pour la Ligue de football professionnel (LFP). Alors qu'elle est empêtrée dans une procédure devant le tribunal des activités commerciales de Paris intentée par DAZN, son diffuseur principal (8 matches sur 9 de L1) qui lui réclame 573 millions d'euros pour « tromperie sur la marchandise » et « manquement observé au contrat », la LFP se retrouve en bisbilles avec les opérateurs de paris sportifs.
La raison ? Elle a décidé à partir de la saison prochaine d'augmenter le droit au pari de 1 à 2 %. Chaque société de paris sportifs reverse ainsi 1 % des mises engagées sur le foot, sport numéro un en France. Et la Ligue 1 est le terrain privilégié des parieurs. Cela permet à la LFP d'empocher chaque année entre 8 et 9 M€, rien que sur ce droit au pari.
Un chiffre d'affaires qui a explosé en dix ans pour les sociétés de paris en ligne
Dans un courrier du 14 avril adressé aux opérateurs, la LFP avait justifié sa décision par divers éléments : aucune augmentation de cette redevance depuis son lancement, augmentation des coûts relatifs à la lutte contre la fraude, augmentation des coûts relatifs à la lutte contre le jeu illégal, rémunération de la valeur incorporelle du droit d'organiser les paris sportifs et valeur de droits supplémentaires accordés par la LFP. La Ligue argue aussi de la bonne santé des sociétés de paris en ligne dont le chiffre d'affaires est passé de 382 M€ en 2012 à 1,4 milliard d'euros en 2023. Enfin, elle s'appuie également sur le précédent du comité d'organisation des Jeux Olympiques de Paris qui a bénéficié d'un droit au pari à 2 %.
Les opérateurs de paris en ligne, qui se basent sur l'article 63 codifié sous l'article L 333-1-2 du code du sport, s'opposent à cette « hausse de 100 % » (dixit une société de paris en ligne) du droit au pari et contestent les arguments avancés par l'instance, notamment celui de la lutte contre les paris illégaux qui n'est pas, d'après eux, du ressort de la LFP mais de celui de l'Autorité nationale des jeux (ANJ). Ils s'étonnent aussi de l'argument de l'augmentation du droit au pari par la valeur incorporelle de ce droit alors que le Championnat a perdu de sa valeur et risque même de ne « plus trouver de diffuseur », selon la même source. Pour eux, la LFP, en difficultés financières, cherche simplement à trouver de l'argent facilement. L'association des opérateurs de paris craint aussi qu'une telle décision soit copiée par les autres fédérations et ligues sur lesquelles il est possible de miser.
Face à cette situation, les sociétés de paris en ligne réfléchissement aux suites à donner. Elles espèrent pouvoir trouver un terrain d'entente avec la LFP, qui a évoqué le sujet mercredi lors de son conseil d'administration, sinon elles pourraient saisir l'autorité de la concurrence ou les tribunaux.