Des mesures de sécurité importantes avaient été prises pour éviter que les supporters rennais et nantais se croisent aux abords du Roazhon Park, vendredi 18 avril, dans le cadre de la 30e journée de Ligue 1. Mais c’est finalement à Nantes, devant le local de la Brigade Loire, que certains se sont retrouvés pour se bagarrer à l’issue du match.
Une grosse rixe en pleine nuit, au beau milieu de la route, une photo souvenir des Rennais devant le Saint-Georges (QG de la Brigade Loire) pour la provocation… C’est finalement dans la cité des Ducs que les supporters rennais sont venus se battre, vendredi 18 avril 2025, quelques heures après le match de Ligue 1 qui opposait le Stade Rennais au FC Nantes (2-1), au Roazhon Park.
Un match à risques
Ce derby entre les deux clubs avait été élevé au niveau 4 sur 5 par la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, a annoncé Pierre Larrey, secrétaire général de la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Il présentait "un risque élevé de troubles à l’ordre public, liés à un contexte dégradé et un contentieux entre supporters", qui avait conduit le préfet d’Ille-et-Vilaine à prendre des mesures de sécurité.
Deux cents policiers ont été mobilisés aux abords du stade, dont une compagnie républicaine de sécurité (CRS) et un canon à eau. Si, quelques heures avant le début du match, les Nantais ont fait monter la pression en annonçant refuser la jauge à 500 supporters imposée par le préfet, les autorités rennaises ont relâché la pression en permettant à 300 personnes supplémentaires d’entrer dans les tribunes.
La police arrive après la bagarre
Des incidents se sont finalement déclarés, un peu plus tard dans la soirée, vers 3 h, à Nantes, où des dizaines de Rennais se sont déplacés pour en découdre. Quelques images circulent sur les réseaux sociaux, ils montrent une grosse bagarre sur les voies du tramway, avenue de la Gare de de Saint-Joseph. Selon une source proche de la Brigade Loire, les Rennais, renforcés par des supporters d’autres équipes, étaient environ 90. Ils auraient affronté environ 70 Nantais à mains nues pendant quelques minutes. L’hôtel de police de Nantes a reçu un appel au 17 signalant la rixe, mais les deux camps s’étaient déjà dispersés à l’arrivée de la première patrouille. Il n’y a pas de plainte, ni de blessés portés à la connaissance des autorités.
Un antagonisme endémique
En décembre 2024, lors du match aller, le préfet de Loire-Atlantique évoquait "un antagonisme endémique existant entre les groupes de supporters de deux équipes". Le 1er octobre 2023, selon ce même arrêté, "quelques jours avant la rencontre, les ultras rennais ont proposé un fight à leurs homologues nantais qui l’ont décliné ; malgré ce refus, le jour du match, ces supporters à risque rennais ont sillonné la ville à la recherche de leurs homologues afin d’en découdre, en vain". En avril 2024 à Nantes, "une soixantaine d’ultras rennais, malgré l’annonce d’un boycott de la rencontre, s’est regroupée à la limite du périmètre d’interdiction fixé par arrêté préfectoral dans la commune de Treillières, où se trouvait également le chef des ultras nantais, pour évaluer les ultras rennais présents dans le but d’organiser un fight." La gendarmerie avait fait en sorte que les deux groupes ne se rencontrent pas.