Parfois décevant l’an dernier, Ludovic Blas affiche enfin des statistiques dignes de son talent et, surtout, une attitude combative.
Il incarne le virage pragmatique du Stade Rennais. Que ce soit dans le 4-4-2 avec un milieu en losange du début de saison ou le 3-4-3 qui semble devoir perdurer désormais, Ludovic Blas est une des rares satisfactions totales chez les Rouges et Noirs. Plus combatif, le milieu est aussi plus efficace.
Julien Stéphan, qui lui avait demandé, en mars dernier, "d’être plus exigeant avec lui-même", note les progrès : "Il a fait cinq matchs, cinq matchs réguliers, ça commence à compter. Et s’il en enchaîne encore quelques-uns de ce calibre-là, on pourra dire que ça va vraiment dans le bon sens", a commenté l’entraîneur mercredi.
Blas n’a rien sacrifié sur le plan offensif. Deux fois buteur, deux fois passeur, il est aussi le joueur qui a éliminé le plus d’adversaires (17) - par un dribble, une course ou en provoquant une faute - en L1 cette saison, avec un taux de réussite de 68 %, dépassé seulement par Evann Guessand, l’attaquant niçois.
Beaucoup d’erreurs au niveau du langage corporel
"C’est ma qualité première de provoquer et de faire jouer l’équipe", a-t-il rappelé mercredi, mais il reconnaît qu’aujourd’hui, il se "livre plus pour l’équipe et (fait) beaucoup d’efforts, surtout". Il estime pourtant ne pas courir davantage… mais mieux.
L’an passé, pour sa première saison rennaise, il avait "beaucoup de volume, mais je pense qu’il y avait des courses qui étaient à retardement, donc qui ne servaient pas à grand-chose. Maintenant, j’essaie de faire les efforts le mieux possible, au bon moment", a-t-il expliqué. Blas admet également avoir travaillé pour se défaire d’une nonchalance de façade parfois interprétée comme un manque d’engagement, voire d’ambition.
"Il a toujours eu son talent et ses qualités. La question qu’on pouvait se poser, c’était qu’est-ce qu’il voulait en faire, a même relevé Stéphan. Il montre, depuis le début de la saison, une implication totale dans tous les secteurs de jeu : avec le ballon, sans le ballon, dans les courses, même sur le plan mental." "J’ai fait beaucoup d’erreurs dans le passé au niveau comportement, enfin langage corporel, je veux dire", a reconnu le principal intéressé.
Un des plus beaux souvenirs de ma carrière
Mais à "26 ans, si mon année de confirmation et d’explosion, c’est cette année, je signe", a-t-il confirmé. Stéphan voit même en lui un leader potentiel : "ça fait 10 ans qu’il joue en Ligue 1, il a plus de 300 matches, il a vocation en tout cas à montrer l’exemple."
Ce vendredi face à Paris, le Martiniquais, qui a grandi en région parisienne, aura l’occasion de confirmer cette maturité nouvelle dans le stade de ses rêves. "C’est un match spécial parce qu’il y aura ma famille au stade, et puis c’est un stade où j’allais quand j’étais plus jeune. Mon rêve, c’était de jouer au Parc des Princes", a-t-il reconnu.
Le premier but qu‘ il y a inscrit avec Guingamp en 2018 (2-2), d’une frappe fouettée de l’extérieur du gauche en pleine lucarne, fait même partie des plus beaux souvenirs de sa carrière.