Le Stade Rennais va jouer son premier match à domicile dans cette nouvelle campagne de Ligue Europa jeudi face à Fenerbahçe. Alors que seules 15.000 places ont trouvé preneur pour l'instant, plusieurs questions se posent avant ce match. Voici nos éléments de réponse.
Ce samedi 10 septembre, à cinq jours de la réception de Fenerbahçe en Ligue Europa, et à deux jours de l'ouverture supposée de la billetterie grand public, le Stade Rennais a vendu environ 15.000 places à ses supporters, via les packs Europe et les priorités pour les abonnés et partenaires. Soit à peine un peu plus que la moitié de la capacité du Roazhon Park. Comment expliquer ce relatif engouement, et de fait la possible venue massive de supporters du club turc dans les tribunes rennaises ?
La vente des packs Europe avant le tirage au sort : un pari risqué
Pour la première fois, le Stade Rennais avait décidé cette année de mettre en vente auprès de ses abonnés des packs 3 matchs pour la Ligue Europa, avant même le tirage des groupes. Avec un prix d'entrée légèrement supérieur à 60 euros pour les abonnés en Mordelles, soit un peu plus de 20 euros par match, et plus proche des 95 euros en moyenne pour les autres. Le prix d'entrée était de 30 euros il y a trois ans en Ligue Europa. 8.500 packs environ ont été acheté cette saison par les 15.000 abonnés rennais.
Manque de chance, les Rouge et Noir n'ont pas tiré les clubs les plus prestigieux de la Ligue Europa. Pas d'Arsenal, d'AS Roma, de Manchester ou de Betis Séville. Et une fois les packs vendus, impossible de pratiquer des tarifs moins chers que le prix moyen au match du pack aux autres spectateurs. Face à Fenerbahçe, au Dynamo Kiev et à Larnaca, cela pose problème. C'est un pari perdu par le club. Mais le prix du pack aurait sans doute posé moins de problèmes, voire aurait pu paraître attractif, si les Rouge et Noir avaient tiré les clubs les plus huppés de la compétition dans leur poule.
Au club, on rappelle aussi que l'augmentation des prix est inéluctable pour que le Stade Rennais reste dans les clous du fair-play financier, quelque soit son actionnaire. Sans augmenter les recettes, difficile de prolonger et de revaloriser des joueurs comme Martin Terrier ou Benjamin Bourigeaud. D'autres raisons, comme le Space, le match à 21h en semaine toujours délicat pour les familles avec enfants, et les incidents récents à Nice sont également évoquées pour justifier l'engouement relatif sur la billetterie de Rennes-Fenerbahçe.
Une réflexion en cours pour les personnes ayant un compte billetterie
Pour attirer un maximum de supporters rennais et éviter que le Roazhon Park soit aux couleurs de Fenerbahçe jeudi, le club doit donc se débrouiller autrement. Une priorité abonnés a déjà été lancée, qui leur permet d'acheter une dizaine de places pour les revendre à des supporters rennais non-titulaires d'un abonnement. Sur les réseaux sociaux, un "marché noir" légal s'est déjà mis en place. Mais les abonnés qui prennent des places doivent se débrouiller seuls pour trouver des acheteurs. Bonne nouvelle, le club réfléchit depuis plusieurs semaines à créer une plateforme de revente sur son site, à l'image de ce qui se fait à Lens, Strasbourg ou Paris, trois clubs qui jouent presque tous leurs matchs à guichets fermés depuis plusieurs saisons. Si cette plateforme voit le jour elle permettra à l'avenir plus de fluidité pour les achats/reventes entre supporters des Rouge et Noir. Mais elle ne sera pas en place d'ici jeudi.
Autre piste en réflexion au club : celle de décaler l'ouverture grand public, prévue lundi à 15h, et d'ouvrir la vente aux non-abonnés titulaires d'un compte billetterie et ayant déjà effectués un ou plusieurs achats depuis le 1er janvier dernier. Un temps envisagée, cette solution a été écartée ce lundi et la priorité abonnés sera finalement prolongée d'un jour. La vente grand public qui devait débuter mardi 13 septembre n'aura finalement pas lieu.
Sécurité : match classé à risque et "no man's land" prévu à côté du parcage visiteurs
Reste qu'au rythme actuel de vente des places, de nombreux supporters turcs pourraient se rendre au Roazhon Park. Pour assurer la sécurité de ses supporters, le Stade Rennais a déjà prévu de créer un "no man's land" en tribune Ville de Rennes à côté du parcage visiteurs qui sera rempli (1.350 places). 1.000 places ne seront ainsi pas mises en vente du tout pour éloigner visiteurs et supporters rennais, et éviter les incidents comme ceux qui se sont produits à Nice jeudi dernier.
Des incidents qui ont accentué l'inquiétude côté Stade Rennais, après ceux qui avaient éclaté au Vélodrome avec les supporters de Galatasaray la saison dernière, et ceux qu'avaient connu Bruno Genesio lors de la réception de Besiktas par l'OL en 2017. Le match de jeudi a été classé à risque par l'UEFA. Une nouvelle réunion est prévue en préfecture rapidement pour évoquer le maintien de l'ordre public sur cette rencontre.