Pendant le match Rennes-Angers (1-1) ce dimanche 31 août, des supporters du Stade Rennais présents dans les travées du stade Raymond-Kopa ont été expulsés. Ils disent pourtant qu'ils ne portaient pas de vêtements ou d'accessoires aux couleurs du club Rouge et Noir.
"On a payé 18 euros le billet, pour voir 18 minutes de match. C'est un peu abusé". Au téléphone, Vincent rit jaune. Ce supporter du Stade Rennais depuis 20 ans, habitué à faire "un ou deux déplacements par an", avait pris sa voiture avec un ami pour aller à Angers ce dimanche 31 août 2025 et assister au match de la troisième journée de Ligue 1 entre le SCO et Rennes. Un déplacement qu'il ne risque pas d'oublier. Pas pour le score ou le contenu de la rencontre, franchement triste, mais plutôt pour le traitement qui lui a été réservé à lui, et à "une vingtaine" d'autres supporters.
On lui demande d'enlever son maillot caché sous une chemise
Vincent n'avait pas réussi à obtenir une place dans le parcage des supporters rennais. Alors, bien décidé à venir supporter son équipe à Raymond-Kopa, il a acheté une place en tribune. "On était placés à côté du parcage rennais, en tribune Coubertin. La même que celle du kop angevin. Mais il n'y avait aucune animosité", raconte le supporter de 31 ans. Arrivé au stade, maillot du SRFC caché sous sa chemise à manche longue, un membre de la sécurité lui demande de le retirer pendant la fouille. Ce que Vincent comprend : lors de l'achat de son billet, un mail lui avait signalé l'interdiction de porter des vêtements ou accessoires aux couleurs de Rennes. "Je suis retourné à ma voiture pour l'enlever et je suis retourné m'asseoir à ma place."
Expulsés à la 18eme minute
Le match commence. "Quelques chants rennais ont été lancés donc on a applaudi, sur des actions angevines on s'est levés car on ne voyait pas", se rappelle Vincent. "À la 18e, un membre du service de sécurité du SCO d'Angers vient me voir et me demande, à mon ami et moi, de le suivre. On va derrière les tribunes et il nous dit :"Pour vous deux, le match est terminé." Je pensais qu'en applaudissant et qu'en chantant discrètement, il n'y aurait pas de soucis." Une fois en dehors du stade, "trois autres Rennais, puis une dizaine, puis une vingtaine sortent de la même tribune que nous."
Je ne ferai plus de déplacement à Angers
Résultat, ils regardent la fin du match dans un bar du centre-ville, dégoûtés. "C'est la pire expérience de déplacement que j'ai pu avoir, et j'en ai fait une dizaine ces quinze dernières années", soupire-t-il. "C'est triste de voir des politiques de stade comme ça. Je ne ferai plus de déplacement à Angers s'ils restent en Ligue 1. L'accueil, c'est zéro, alors que l'on vient avec un esprit bon enfant. Si on avait pu boire des coups avec des Angevins, on l'aurait fait, mais dans le stade, on n'est pas les bienvenus. C'est la première fois que je me fais virer d'un stade. Je n'ai jamais eu de problème de débordement ou quoi."
Contacté par ICI Armorique, le club d'Angers SCO a rappelé ses conditions générales de vente : "Toute personne se présentant au stade Raymond-Kopa, avec des signes distinctifs d'une autre équipe (maillot, écharpe, sweat, etc...) se verra refuser l'accès en porte." Précisément, pour la tribune Coubertin, où était placé Vincent, "toute personne manifestant ouvertement son soutien à l'équipe adverse par des chants, cris ou célébrations sera immédiatement expulsée de l'enceinte." Le club de l'Anjou précise aussi qu'aucun remboursement ou replacement ne sera effectué pour les contrevenants.
Le Stade Rennais est l’un des rares clubs de Ligue 1 à ne pas posséder de section féminine. Seize d’entre eux ont une équipe évoluant en D1F ou en D2F. Cette incongruité devrait s’achever dès la saison prochaine.
