Vincent Labrune s’est fixé un objectif très ambitieux pour le montant des prochains droits TV de la Ligue 1, dont l’appel d’offre sera lancé à la rentrée.

En septembre prochain, la Ligue de Football Professionnel lancera les appels d’offre pour les droits télévisuels de la Ligue 1 à compter de la saison 2024. Le flou demeure sur la participation de Canal + et d’Amazon, actuels diffuseurs du championnat de France, à ce nouvel appel d’offre. Du côté de la LFP en revanche, l’optimiste règne. Dans une interview accordée au journal L’Equipe, le président de l’instance Vincent Labrune a fait savoir qu’il espérait une somme avoisinant le milliard d’euros pour l’appel d’offre de la rentrée avant d’atteindre 1,6 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Une ambition totalement assumée par l’ancien président de l’Olympique de Marseille dans les colonnes du quotidien national. "Avec CVC, on travaille depuis septembre dernier sur l'appel d'offres qui sera lancé cet automne, vraisemblablement en septembre. On est relativement sereins. Notre objectif est 1,6 milliard d'euros de revenus annuels en 2027. Le vrai objectif pour la L1 est celui-là" a détaillé Vincent Labrune, avant de poursuivre.
Vincent Labrune voit grand pour la Ligue 1
"Pour celui-là (l’appel d’offre de la rentrée), on s'en tient au plan d'affaires élaboré en compagnie de CVC avec des revenus audiovisuels globaux (domestiques et internationaux) aux alentours du milliard d'euros. On vise aux alentours du milliard d'euros, même si le contexte macro-économique et financier est délicat. C'est peut-être un peu optimiste mais on a une marge de progression importante sur l'international. En France, c'est un peu plus compliqué, surtout quand l'acteur majeur, Canal+, ne souhaite pas participer. Mais on travaille, on voit des gens" a indiqué Vincent Labrune. Le président de la LFP se veut relativement optimiste sur le montant des droits télévisuels de la Ligue 1 pour les saisons à venir. Et cela malgré le flou total au sujet de la participation de Canal +, acteur majeur des droits TV du championnat de France depuis des années et qui a été très vexé par la gestion des droits depuis les épisodes Covid et Médiapro.
Le directeur sportif rennais Florian Maurice a fait le point sur la saison rennaise avec le président Olivier Cloarec, lundi. Ravi d'avoir décroché la quatrième place, il ne s'est pas privé d'épingler les critiques qui l'ont heurté cette saison.

Bruno Genesio avait fait le bilan de la saison rennaise, voilà un an, après avoir assuré la quatrième place à Lille (2-2). Lundi, en fin d'après-midi, c'était au tour du président Olivier Cloarec et du directeur sportif Florian Maurice, après la quatrième place arrachée à Brest (2-1), samedi, qui a de nouveau qualifié Rennes pour la Ligue Europa, quand Lille et Monaco ont lâché.
La pression retombée, Maurice était à la fois comblé par un dénouement final qui a notamment validé son recrutement et en rogne contre ceux qui ont questionné ce recrutement ou constaté des insuffisances en cours de saison, une drôle d'idée. Dans sa ligne de mire, les médias, les critiques lues ici et là durant le printemps, de Twitter à L'Equipe. "On a atteint l'objectif, donc je suis très content, ça se voit non ?, a-t-il lancé, très contrarié. Je suis très fier de ce qu'on a fait, grâce à nous, personne d'autre, grâce à nous, au groupe qu'on a, au groupe qu'on a composé, ceux qui ont peu joué, ceux qui n'ont pas joué, ceux qui ont tout joué, staff, tout le monde, donc très fier de ça, encore plus que la saison passée. On a un groupe très fort. Je vous ai entendu : manque d'expérience, pas de caractère, pas tout ça, aujourd'hui on est là, ils ont montré qu'ils en avaient, il ne faut pas l'oublier."
Le bilan est clairement positif. Rennes s'est rétabli de façon spectaculaire, sur la fin, malgré tous ses blessés depuis janvier, a battu son record de points, et reste la quatrième force française, malgré douze revers et en terminant quand même à 16 points de Lens. "On y a cru, il n'y a qu'à l'extérieur qu'on n'y croyait pas", a appuyé Maurice. "On entend les critiques mais elles ont peut-être été un peu exacerbées", a ajouté Cloarec. "Je vous ai trouvé très sévères, même méchants parfois, certains se prenant pour des entraîneurs, pour des directeurs sportifs, pour des recruteurs, ce n'est pas votre métier", a repris Maurice.
"Vous avez le droit de critiquer, on a le droit d'être critiqués, mais pas semaine après semaine, franchement, j'ai trouvé que c'était disproportionné, certains ont eu des jugements hâtifs. Les bilans, on les fait à la fin de saison. J'ai vu un bilan à la 29e journée, ça sert à quoi ?" C'était chez nous, et c'était plus un sujet sur les choix de recrutement de Maurice depuis trois ans, avec ses réussites et ses déceptions. Mais en tout cas, en s'imaginant un adversaire, les médias, ou peut-être en corrigeant des défauts pointés aussi par les médias, Rennes a su s'élever.
Au terme d’un match héroïque à Brest et surtout d’un sprint final remarquable, les Rouge et Noir ont décroché une quatrième place aussi inespérée que méritée. Analyse.
Le Stade Rennais jouera la Ligue Europa la saison prochaine après avoir terminé 4e de Ligue 1, à l’issue d’une folle dernière journée et d’une fin de saison ébouriffante et haletante. C’est historique car c’est la 6e fois de suite, c’est jubilatoire pour les supporters du club.

On n’a toujours que ce qu’on mérite
Cela pourrait ressembler à une pièce de théâtre : ils partirent 5es et finirent 4es, pour regagner les beaux rivages de la Ligue Europa, alors qu’ils n’avaient plus connu cette position depuis la 19e journée.
Si cette qualification inespérée incite au lyrisme, elle ne doit pas seulement aux défaillances grandiloquentes, elles aussi, de Lille à Troyes et de Monaco depuis son élimination en Coupe d’Europe. On ne bat pas son record de points (68 contre 66 l’année dernière) par hasard. Si la saison a été compliquée, chaotique parfois, elle va prendre place, comme la précédente au rayon des plus belles de l’histoire du club. Mais dans un registre différent. « Je dirais que sur la saison, c’est mérité, estime Bruno Genesio. Face à toutes les difficultés qu’on a eues à surmonter, on ne s’est pas plaint. Lorsque vous avez six joueurs blessés entre trois et huit mois, dont votre meilleur joueur, votre meilleur buteur, il faut avoir beaucoup de qualités d’abord et une sacrée force de caractère. »
Cela s’est concrétisé jusqu’à la 95e minute de cette 38e journée, où les Rouge et Noir ont dû ferrailler contre des Brestois qui leur menaient la vie dure. D’où aussi cette magnifique explosion de joie au coup de sifflet final.
Une fin de saison exceptionnelle
Quatre victoires de suite, cinq en six matches. Le Stade Rennais vient de réaliser une fin de saison remarquable, retrouvant la régularité qui le fuyait depuis sa série record de l’automne de 17 matches sans défaite. Après la Coupe du monde, les hommes de Genesio ne sont parvenus qu’une fois à enchaîner deux victoires avant ce sprint. C’était en février, contre Clermont et Nantes.
Évidemment, Rennes a surtout battu des équipes de bas de tableau. Oui, mais encore faut-il le faire quand Lille, son concurrent direct à la qualification, tombait à Angers et concédait le nul à Troyes. Rien n’est anodin.
Et le 5-0 à Ajaccio a sans doute aidé à construire la victoire contre Monaco, en gonflant la confiance des attaquants redevenus prolixes et de la défense à la solidité retrouvée. Avant cette série de quatre matches, au lendemain de la défaite à Nice, Rennes pointait à huit points de Monaco et trois de Lille.
Quatre victoires plus tard, le SRFC devance Monaco de trois points et Lille d’un point.
Genesio bien évidemment
C’est un faiseur d’Europe. Quatre qualifications avec Lyon, en voilà une troisième avec Rennes. Bruno Genesio a un truc que les autres n’ont pas. Le tacticien a su se remettre en question, revenir au 4-3-3, replacer Bourigeaud dans le cœur du jeu, relancer Majer, fixer Gouiri à gauche, se passer de Theate puis le relancer…
C’est aussi un manager hors-pair. Ainsi sa comparaison des trois derniers matches à un enchaînement quart, demie et finale s’est avérée bénéfique pour motiver son groupe, puisque cela s’achève en apothéose. Du management de haut vol, que ne renierait pas son idole en la matière, un certain Carlo Ancelotti.
Âge d’or
Il n’y a désormais plus aucun doute, nous vivons actuellement la plus belle période de l’histoire du Stade Rennais, n’en déplaise aux nostalgiques. Avec six qualifications européennes de suite et une Coupe de France, le club est entré dans une nouvelle sphère. Et cela sans Martin Terrier. Vivement la saison prochaine, que Rennes retrouve son meilleur joueur pour rêver plus grand encore.
Ce dimanche 28 mai, la LFP et Kipsta, la marque football de DECATHLON, ont dévoilé les ballons officiels 2023-2024 de la Ligue 1 Uber Eats et de la Ligue 2 BKT lors de la cérémonie des Trophées UNFP. Ils sont de conception identique aux ballons officiels 2022-2023. On retrouve les douze panneaux thermocollés spécifiques à ces ballons et leur qualité de trajectoire. Néanmoins, ils affichent de nouveaux designs inspirés des sons du football et des reliefs de l’Hexagone.

La version 2023-2024 du ballon officiel de la Ligue 1 Uber Eats revêt les couleurs dark blue et vert lime de la compétition. Le tout rehaussé par un rose électrique. Les formes graphiques colorées ont été étendues. Elles sont magnifiées par des diagonales -caractéristiques du logo de la Ligue 1 Uber Eats, ondulées, qui rappellent des vibrations sonores. Les sons du football (chants des supporters, frappe de balle, claquement des crampons sur le sol, ballon effleurant un filet…) apparaissent ainsi avec discernement et incarnent cette expérience immersive universelle qui parle à chaque fan de football. Les noms des champions de France, comme un hommage à l’héritage passé, restent annotés sur le ballon, répartis selon leur zone géographique sur le territoire national.
La saison du Stade Rennais va bientôt arriver à son terme, à l’issue d’une 38e journée à Brest qui s’annonce épique dans la course à l’Europe. Mais le club rouge et noir a déjà planché sur la préparation de la prochaine saison. La reprise de l’entraînement aura lieu le 7 juillet et un match amical est prévu face à West Ham le 29 juillet au Roazhon Park.

Le Stade Rennais s’apprête à disputer un match décisif en vue d’une qualification européenne à Brest ce samedi (21 h). En cas de succès, les Rouge et Noir sont assurés de disputer au moins la Ligue Europa Conférence, voire la Ligue Europa en fonction du résultat de Lille à Troyes à la même heure samedi.
Mais la saison prochaine est déjà en préparation du côté des Rouge et Noir. Selon nos informations, la reprise a été fixée au vendredi 7 juillet, soit près de cinq semaines après la fin du championnat.
Un stage en Angleterre début août
Les Rennais ne devraient pas effectuer leur traditionnel stage à Dinard cet été, mais se préparer à la Piverdière avant d’effectuer leur stage de préparation du 1er au 5 août à Saint George’s Park, le centre d’entraînement des équipes d’Angleterre, situé à Burton upon Trent, dans le centre du pays. Sur ce stage, deux matches sont prévus : le premier certainement le 2 août, contre un adversaire à définir, le second le 5 août à Wolverhampton, qui clôturera le stage à une semaine de la reprise du championnat.
Avant cela, les Rennais devraient donc se préparer à la Piverdière, avec un premier match amical sans doute contre Concarneau, un second contre Brest à Dinan le 26 juillet. Le troisième match de cette prépa aura, lui, des allures de match de gala : un Rennes – West Ham au Roazhon Park le samedi 29 juillet. Les Hammers, où évolue Nayef Aguerd cette saison, sont toujours en lice pour remporter la Ligue Europa Conférence.
Au total, les Rennais devraient donc disputer cinq rencontres de préparation.
Le programme
- Vendredi 7 juillet : reprise de l’entraînement
- Date et lieu à définir : Rennes – Concarneau
- Mercredi 26 juillet : Rennes – Brest à Dinan
- Samedi 29 juillet : Rennes – West Ham au Roazhon Park
- Du 1er au 5 août : stage à Saint George’s Park (Angleterre)
- Mercredi 2 août : match à définir
- Samedi 5 août : Wolverhampton – Rennes
- Samedi 12 août : reprise de la Ligue 1
Le métier d’intendant, son parcours, les superstitions de Gouiri, Bourigeaud ou Terrier, les imprévus les soirs de match… Entretien avec Yoann Renaud, qui boucle sa 18e saison avec le Stade Rennais.

Quelle est votre histoire personnelle avec le Stade Rennais ?
Déjà, je suis né à Rennes et, ensuite, mon père est intendant au Stade Rennais depuis 1979 ! Quelques années plus tard, en 1988, quand j’avais deux ans, mon père est devenu le gardien du Stade de la Route de Lorient donc j’habitais dans le stade et je voyais les matchs de la fenêtre de ma chambre ! Le logement se trouvait dans un virage du stade. Comme mon père était intendant, je passais mes week-ends au stade, à courir dans les tribunes, dans les vestiaires… Je suis donc tombé dedans tout petit et c’est le club que je supporte depuis toujours !
Comment vous êtes-vous retrouvé intendant au Stade Rennais ?
J’ai commencé par un remplacement lors de l’été 2004. Il y a souvent besoin de renfort à cette période-là avec les congés des uns et des autres. Derrière, j’ai fait mon année de terminale et j’ai eu mon bac. Je comptais m’inscrire en BTS mais le club cherchait quelqu’un car il y avait eu un départ. Je suis retourné bosser comme intendant, d’abord pour les deux mois d’été, puis j’ai été prolongé jusqu’à la fin de la saison et… aujourd’hui, 18 ans plus tard, j’y suis toujours !
Vous savez si vous êtes les seuls père et fils à travailler ensemble comme intendants d’un club professionnel français ?
C’est aussi le cas à Sochaux depuis peu mais sinon, je crois qu’on est les seuls. L’avantage, c’est qu’on se connaît bien, qu’on peut s’arranger pour les plannings, mais à l’inverse, ça peut être compliqué lorsqu’il y a un repas de famille. L’un de nous deux doit forcément travailler. Il y a eu une exception tout de même : le jour de mon mariage, on jouait à Marseille et ce sont les team managers qui se sont occupés de l’intendance du match pour que mon père puisse venir !
En famille, vous devez parler du Stade Rennais en permanence, non ?
Ma mère nous l’interdit ! Chez mes parents, on n’a pas le droit de parler boulot ou foot avec mon père et mes frères. Enfin, ça, c’est la règle, parce qu’on finit souvent par en venir à parler du Stade Rennais !
"On n’hésite pas à blaguer avec les joueurs"
Quelle est votre définition du métier d’intendant ?
Être au service des joueurs. On est là pour faire en sorte que les joueurs ne pensent qu’au terrain. Il ne faut pas qu’ils se demandent s’ils vont bien avoir leurs chaussettes ou leurs chaussures, si les crampons sont bien serrés… Un intendant est là pour rendre service, en restant à sa place. On ne doit pas se prendre pour des entraîneurs ou des kinés, donner des conseils aux joueurs, sauf s’ils viennent nous chercher bien sûr.
Au quotidien, comment s’organise votre équipe ?
Nous sommes deux intendants à Rennes. Avec mon père, on touche à tout même si je m’occupe davantage de tout ce qui est saisie informatique. La saison commence par la commande des équipements avec les teams managers. On réceptionne, on floque puis on range. Ensuite, on s’occupe de laver les équipements, tout le textile et les chaussures qui ont été utilisés, et de les ranger à nouveau. On se charge des équipements de A à Z.
Quelle part occupe l’aspect humain dans votre métier ?
Il nous arrive d’échanger avec les joueurs sur leur vie de tous les jours. On parle entre jeunes papas car, moi aussi, j’ai des enfants en bas âge. On peut échanger des conseils et on parle du hors foot, de la vie "normale". On n’hésite pas à blaguer avec les joueurs ou à les chambrer, gentiment bien sûr.
Jouez-vous parfois un rôle de confident pour des joueurs qui traversent une mauvaise période ?
Ça peut arriver. Les joueurs aiment traîner avec nous pour boire un petit café ou décompresser. A table aussi, on discute parfois ensemble, que ça tourne autour des équipements ou de discussions sur un peu tout et rien.
"4 500 maillots rien que pour les professionnels"
A quoi ressemble une semaine type ?
Après un match, il faut laver et ranger tous les équipements qui ont servi, ce qui prend une bonne demi-journée. On s’occupe aussi des tenues de l’académie. Le reste du temps, il y a beaucoup de flocage. On floque quasiment tous les jours, en essayant d’avoir toujours deux matchs d’avance. A J-2 du match suivant, on prépare les malles d’équipements, qu’on fait partir dans le car pour les matchs à l’extérieur.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le flocage ?
Chaque joueur de champ a deux maillots par match, les gardiens en ont quatre car on doit préparer deux couleurs au cas où. Au total, ça fait donc une cinquantaine de maillots. A Rennes, les joueurs gardent – ou plutôt offrent – presque tous leurs maillots. Sur la cinquantaine de maillots qu’on prépare, on doit en récupérer 3-4 à la fin donc il faut floquer de nouveaux maillots pour chaque match ! Et, en avant-saison, on reçoit tous les maillots pour l’année vers le 20 juin. Il y a une quinzaine de palettes de textile à ranger, par catégorie d’âge, par couleur… Chez nous, tout arrive vierge.
C’est-à-dire ?
On doit tout floquer : les sponsors, les initiales des joueurs ou du staff, les numéros, les noms… Avec parfois des sessions en dernière minute quand un joueur choisit son numéro sur le tard ou qu’il y a des recrues en fin de mercato. En tout et pour tout, ça prend environ cinq minutes de s’occuper d’un maillot, entre le moment où on va le chercher et le moment où il est prêt. Cette saison, on a par exemple 5 sponsors devant et sur les manches, le badge de la LFP, le nom, le numéro et une dernière publicité en bas du dos.
Combien y a-t-il de commandes de maillots par saison ?
Une seule. On reçoit tout d’un coup en juin. Ça représente 4 500 maillots rien que pour les professionnels. On table sur 50-55 matchs, on prévoit large. Et comme je l’ai signalé plus tôt, il y a besoin de davantage de maillots pour les gardiens, qui auront par exemple trois couleurs différentes la saison prochaine.
Quelles sont les règles quand les joueurs offrent leurs maillots de match ?
Chez nous, les joueurs ont donc deux maillots par match. Quand on gagne, le club leur en offre un et ils paient le deuxième s’ils souhaitent le garder ou l’offrir. Les joueurs sont généralement très généreux. Ça arrive que certains me demandent des maillots supplémentaires car ils sont venus à bout de leur quota avant la fin de la saison tellement ils ont de demandes. Il y a aussi des règles spéciales : un joueur qui enchaîne les buts va essayer de garder le même maillot alors qu’à l’inverse, un joueur qui se troue va vouloir se débarrasser de son maillot plus vite ! Dans le même genre, je me souviens de Peter Hansson qui avait mis ses chaussures à la poubelle après la finale de Coupe de France perdue en 2009.
"Il fallait aider Sylvain Armand à retirer son alliance"
A quoi ressemble un jour de match au Roazhon Park ?
Après avoir passé une bonne heure et demie sur la préparation la veille du match, on arrive au stade le matin vers 9-10 heures. Il y a encore deux heures de préparation pour disposer les maillots, les chaussures et tout le reste dans le vestiaire. Je reviens ensuite au stade une heure avant l’arrivée des joueurs pour terminer la préparation du vestiaire, m’occuper des ballons, du matériel pour les délégués et les arbitres, comme les bombes de peinture par exemple.
Et en déplacement ?
Si on joue loin, le car part deux jours avant le match. Si on joue un dimanche, on va donc préparer toutes les malles le jeudi pour les charger le vendredi matin. Tout ça arrive au stade quatre ou cinq heures avant le coup d’envoi, histoire que tout soit carré lorsque les joueurs seront là.
Et ensuite, que se passe-t-il pendant le match ?
Chez nous, les joueurs arrivent sur la pelouse avec une veste de présentation qu’il va falloir récupérer et aller ranger dans le vestiaire. Je fais un petit tour pour ramasser ce qui pourrait traîner. Je vérifie ensuite que les remplaçants ont bien pris leurs maillots, leurs chasubles et leurs parkas car les oublis arrivent de temps en temps. Après, moi, je suis le match depuis un banc additionnel, situé derrière ou à côté du banc du staff et des remplaçants. Un peu avant la mi-temps, il faut aller au vestiaire vérifier que tout est bon. En deuxième période, je commence à ranger dans les malles tout ce qui ne servira plus, ce qui prend 15-20 minutes et me fait rater beaucoup de buts en général (rires) !
Ça peut arriver d’avoir à gérer des imprévus ?
On a des joueurs qui s’aperçoivent pendant l’échauffement qu’ils préféreraient d’autres chaussures donc il faut faire un aller-retour express jusqu’au vestiaire. C’est déjà arrivé qu’il y ait des oublis de maillots. Parfois, il a fallu floquer un short au fer à repasser au dernier moment car de l’huile jaune avait été renversée sur un short blanc. En dehors de ça… Ah si, à l’époque, il fallait aider Sylvain Armand à retirer son alliance car elle était particulièrement difficile à enlever et, comme il voulait s’échauffer avec, il y avait toujours un petit suspense juste avant le début du match !
"Bruno Génésio ne veut pas de marqueur vert !"
Vous avez pu observer certaines superstitions chez les coachs du Stade Rennais ?
Je ne crois pas que ce soit une superstition mais Bruno Génésio ne veut pas de marqueur vert car ça lui évoque Saint-Etienne ! Pareil pour les vêtements, le vert n’est pas vraiment le bienvenu ! Sinon, lors de mes premières années au club, László Bölöni prenait toujours une douche au moment de l’échauffement. Rolland Courbis avait, lui, toujours besoin d’un petit café.
Quels sont vos souvenirs de match les plus marquants ?
Le premier match que j’ai fait, c’était au Vélodrome et je me souviens encore de Franck Ribéry, de la vitesse de ses jambes ! Même chose à Rennes avec Ousmane Dembélé et Ismaïla Sarr. Entre la tribune et le bord de la pelouse, il y a une grosse différence sur la perception de la vitesse ou même de la taille des joueurs. Quand j’ai croisé Gianluigi Donnarumma au Parc, j’avais l’impression qu’il mesurait 3 mètres !
Et votre meilleur souvenir ?
La victoire en Coupe de France en 2019 ! Personnellement, c’était ma 4e et on avait perdu les trois premières. On pourra difficilement faire mieux puisqu’on était menés 2 à 0, qu’on a réussi à revenir au score avant de l’emporter aux tirs au but… C’était incroyable !
"Jirès Kembo-Ekoko a dû s’échauffer avec les chaussures du doc"
A quelles situations originales avez-vous dû faire face ?
Je me souviens qu’à Chaban-Delmas, à Bordeaux, il y avait un tunnel immense entre le vestiaire et le terrain. Stéphane Mbia me demande d’aller lui chercher une paire de crampons pour l’échauffement. J’y vais, je ramène celles dont il ne voulait plus et je lui apporte celles qu’il m’avait demandées. Mais à la fin de l’échauffement, il me redemande sa première paire…
Et avez-vous des anecdotes de débrouille en tête ?
Au-delà des changements de crampons en dernière minute, il m’est arrivé de devoir recoller des chaussures à la glu. Il a parfois fallu fabriquer des protège-tibias avec le carton d’un pack d’eau, soit parce qu’il y a eu des oublis, soit par choix. Jérôme Leroy faisait ça pour que les arbitres croient qu’il avait des protège-tibias au moment du contrôle des équipements ! A domicile, on a un vélo au stade qui nous permet de filer au centre d’entraînement pour réparer un oubli. Ce sont les joueurs qui doivent mettre leurs chaussures dans une malle après le dernier entraînement donc c’est déjà arrivé qu’il y ait des oublis. Je me rappelle qu’une fois, Jirès Kembo-Ekoko a dû s’échauffer avec les chaussures du doc de l’époque !
Les joueurs rennais ont-ils des rituels et des superstitions qui entraînent des demandes spécifiques ?
Il y a les caleçons fétiches… Celui d’Olivier Monterrubio ou celui de Romain Danzé, qui devait avoir 22 trous mais il lui fallait toujours le même depuis le centre de formation. Certains joueurs comme Amine Gouiri ou Martin Terrier aiment qu’on leur vérifie les crampons une dernière fois juste avant le match, même s’ils ont été vérifiés en amont. Il faut également découper toutes les étiquettes des équipements de Martin. D’autres joueurs souhaitent que ce soit moi qui découpe leurs chaussettes, comme Benjamin Bourigeaud, Hamari Traoré, Dogan Alemdar… Il y en a aussi qui prennent toujours une petite boisson booster à la caféine ou un chewing-gum.
"Camavinga et Raphinha nous ont envoyé des maillots"
Quels joueurs vous ont le plus marqué ?
Comme je suis au club depuis tout petit, quand je suis arrivé au contact du groupe pro, il y avait des stars comme Alexander Frei, Olivier Monterrubio, Kim Källström, Yoann Gourcuff… Moi, j’étais tout timide ! Pareil avec Sylvain Wiltord qui était un joueur que j’adorais, enfant, et qui est revenu au club à la fin des années 2000. Au-delà de ce côté star, il y a des joueurs qui m’ont marqué par leur gentillesse. Par exemple, un soir, j’étais au restaurant à Rennes et quand je demande l’addition, on me dit que quelqu’un a payé pour moi. C’était Alex Frei, qui était là également mais que je n’avais pas vu !
Et parmi les joueurs plus récents ?
Je suis encore en contact avec Benoît Costil, Sanjin Prcic ou Adrien Hunou par exemple. Eduardo Camavinga et Raphinha sont aussi des chouettes gars qui nous ont envoyé des maillots lorsqu’ils sont partis de Rennes. On a souvent des petits cadeaux, des petites attentions, d’anciens du club. Ça a été le cas avec Damien Da Silva et Clément Grenier dernièrement. Parfois, ils nous offrent leurs maillots. Je dois en avoir une vingtaine chez moi, ceux de Jimmy Briand, Yoann Gourcuff ou celui de Petr Cech, qu’on avait affronté quand il était à Arsenal. Le jour où j’ai commencé au Stade Rennais, lui partait, on ne s’était donc croisé qu’une fois !
Entre votre arrivée au club et aujourd’hui, il y a presque 20 ans. Qu’est-ce qui a évolué dans votre façon de travailler avec les joueurs ?
Plus ça va, plus on floque ! A mes débuts, les joueurs gardaient moins les maillots. La qualité des équipements a bien progressé aussi. A l’époque, on n’avait que deux tailles. Je revois Etienne Didot obligé de replier ses manches. Maintenant, on a une multitude d’équipements : les sous-maillots, les collants, les pantacourts, les pantalons trois quarts… On a aussi changé de génération. Quand j’ai commencé, Internet n’était pas aussi présent.
Intendant du Stade Rennais en chiffres :
- 300 ballons par saison
- 40 ballons par match (15 pour chaque équipe et 10 pour la rencontre)
- 4 500 maillots commandés par saison
- 50 jeux de maillots emmenés par match officiel
- 22 malles de 35 kg chacune et une dizaine de sacs pour emmener le matériel nécessaire pour un match
- 2 heures pour disposer le vestiaire avant un match (sans compter les préparatifs en amont)
Il y a un an, une bande de copains rennais a fondé l'US Pub Gall, une équipe de football d'entreprise. Récents vainqueurs en coupe de Bretagne, ils sont coachés... par le gardien du Stade Rennais Romain Salin.

Sur le bord du terrain de l'Espérance Sportive de la Bouexière, une voix résonne : "Prends le, dès le départ, même s'ils jouent en oblique ! Bien joué Clem' !" Cette voix, c'est celle de Romain Salin, gardien de but professionnel au Stade Rennais. Et cet habitué des stades de Ligue 1 se prend particulièrement au jeu dans ce contexte champêtre.
Sur le terrain, l'US Pub Gall, qu'il coache, dispute une finale de coupe de Bretagne de football entreprise face à Orange. Cette équipe de copains, qui porte le nom d'un célèbre bar de nuit rennais, a été fondée il y a un an. "Cette équipe s'est crée en soirée, explique Florent, le président et arrière droit de l'équipe. Pour les joueurs c'était assez facile : c'est une bande de potes, tous clients réguliers du Pub Gall (rires) !" "C'est parti d'un délire derrière le bar, embraye Hugo, capitaine de l'équipe et gérant du Pub Gall au quotidien. On a sondé les copains, qui étaient tous des footeux, qui ont joué pour la plupart à un bon niveau et c'était parti. On joue ensemble pendant deux mi-temps et on rigole ensemble pendant la troisième", résume-t-il. C'est l'esprit de l'US Pub Gall.
Romain est un ami avant d'être notre coach
Romain Salin s'est rapidement greffé au projet, plusieurs joueurs étant ses amis dans la vie de tous les jours : "En fait je suis venu voir le premier match, explique le gardien de but. Et là il y en a un qui explique qu'il a pas joué depuis sept ans, un autre qui à l'inverse joue en R1... Un qui veut presser, l'autre qui dit qu'il ne sait pas faire ça. Je sens que ça part un peu dans tous les sens, donc je propose d'encadrer les choses."
Et le Mayennais se prend vite au jeu : "Je vois que ça répond très vite, parce qu'il y a quand même un QI foot, il y a des joueurs qui ont joué au Stade Rennais chez les jeunes, et la plupart ont joué dans les meilleurs clubs du département. Donc ils ont vite fait ce qu'il fallait pour que ça se passe bien." Mais Hugo, le capitaine, rappelle l'essentiel : "Romain, c'est un ami avant d'être notre coach ! Mais il s'est pris dans le délire, et il nous a beaucoup aiguillé, conseillé, et on a besoin de lui sur le bord du terrain." Mathieu, arrière gauche de l'équipe, acquiesce : "C'est un très bon coach ! Mais pour lui, c'est aussi redécouvrir le football amateur, le football plaisir entre copains."
Romain Salin savoure ces moments, lui qui vit une situation compliquée au Stade Rennais, exclu du groupe par Bruno Genesio depuis quelques semaines. Mais il a réussi au cours de la saison à allier son quotidien dans le foot pro et les matchs sur le banc de l'US Pub Gall : "Les matchs sont le vendredi soir, donc sauf si on joue le vendredi à l'extérieur en Ligue 1 ou qu'on est en mise au vert, ça ne pose pas de problèmes." Et à 38 ans, le gardien qui a encore un an de contrat avec Rennes pense aussi au futur, et garde un esprit compétiteur : "Ici, je ne me prends pas au sérieux, je suis plus accompagnateur que coach. Mais oui j'ai une passion pour le jeu, et j'aime les gens, que les gens soient heureux à la fin d'un match. Donc c'est toujours mieux de gagner !" Pas un hasard si dès sa première année, l'US Pub Gall a remporté la coupe de Bretagne et est toujours en lice pour gagner le championnat régional de foot entreprise.
Le gardien n'en dit pas plus sur une possible reconversion de coach dans le futur. Toujours est-il qu'avec ses amis de l'US Pub Gall, il a trouvé une technique infaillible pour faire passes ses choix auprès des remplaçants : "S'il y en a un qui fait la gueule, je lui paye un coup (rires) !"
Le chouchou du public est entré un peu plus dans la légende du club après la victoire contre Monaco samedi (2-0), en devenant le joueur le plus décisif de l’histoire, en égalant Olivier Monterrubio.

Il a déjà une chanson en son honneur, qu’on lui fasse maintenant une statue devant le stade, comme Thierry Henry à l’Emirates ou à côté de Jean Prouff dans l’enceinte du Roazhon Park. Car oui, Benjamin Bourigeaud est le joueur le plus important de l’histoire du Stade Rennais.
Samedi, il est entré encore un peu plus dans la légende en devenant le joueur le plus décisif avec Olivier Monterrubio. En six saisons à Rennes, Bourige totalise désormais 48 buts et 54 passes décisives. "Ça fait plaisir, c’est quelqu’un que je regardais quand j’étais petit, il a joué à Lens en plus. C’est quelqu’un qui a une qualité de passe incroyable, pouvoir atteindre ce record c’est important", a déclaré le milieu de terrain à l’issue de la magnifique victoire des Rouge et Noir.
Benjamin Bourigeaud en a été un des grands artisans. Il est les jambes, le cœur et la tête de cette équipe du Stade Rennais. Infatigable, jamais blessé, il a joué 36 des 37 matchs de Ligue 1 de la saison, manquant seulement la réception de Paris, suspendu après le seul carton rouge de sa carrière reçu à Clermont.
Des ailes en cette fin de saison
Il n’y a jamais le moindre doute, pas le moindre débat sur sa titularisation. C’est déjà en soi une performance. Et chaque fois il répond présent. Même quand il n’est pas au top, il est important. Alors quand il élève son niveau comme samedi, il est essentiel, indispensable, décisif. "Il a donné l’exemple, à l’image de ce qu’il fait sur le deuxième but, quand tout le stade pense que le ballon est perdu sauf lui, admire Bruno Genesio. Il est resté connecté au jeu et a donné le ballon à Amine qui a fini. Il a été très bon, très précieux dans son intelligence avec ou sans ballon. Il règle beaucoup de choses grâce à ça."
Ces deux dernières saisons, son niveau de jeu est stratosphérique comme en témoignent ses statistiques (6 buts et 11 passes en 22-23 ; 12 buts et 16 passes en 21-22), au point que son nom a circulé en équipe de France. Il a d’ailleurs reçu une pré convocation. Mais le sélectionneur n’a jamais daigné l’appeler, ni même venir l’observer. "Je suis en pleine confiance en ce moment ça a mis beaucoup de temps à arriver, c’est important d’avoir des ailes pour cette fin de saison. C’est une bonne chose en tout cas pour atteindre notre objectif", admet-il.
Lien particulier avec le public
En effet, son hiver a été un peu plus compliqué, à l’image de l’ensemble de l’équipe. Heureusement son talent refleurit au printemps. S’il fallait lui trouver un défaut, tout juste lui reprocherait-on ses débuts de saison un peu poussifs. "C’est un joueur très important pour l’équipe, régulier à la fois par la qualité technique et son influence statistique sur l’équipe : les passes clés, décisives, les buts. Mais aussi l’importance dans l’équilibre tactique. Il a un état d’esprit irréprochable et met ça au service du collectif", complimentait Genesio avant le seul qu’il a manqué.
C’est d’ailleurs pour cette grinta permanente, l’énergie qu’il déploie et qu’il dégage que le public l’adore. Ça se voit sur le flocage des maillots rouge aux abords du stade et ça s’entend dans les bars tard les soirs de match. Preuve aussi de ce lien particulier avec le public, il est passé dimanche au tournoi de palet organisé par le club au Roazhon Park.