Philippe Diallo a dévoilé son projet de réforme majeure du football français, avec la suppression de la LFP et le remplacement du poste de président par un modèle de gouvernance inspiré de la Premier League. Une évolution soutenue par Vincent Labrune, mais qui marque également la fin de son mandat à la tête de la Ligue.
À l’issue d’une réunion avec les acteurs du football français, Philippe Diallo a dévoilé un plan ambitieux pour transformer en profondeur le football professionnel, en réponse aux tensions internes, à la crise des droits TV et aux difficultés financières de nombreux clubs. Il a ainsi annoncé la fin de l’actuelle Ligue de football professionnel (LFP), remplacée par une «?société de clubs?», qualifiée de «?projet de rupture?».
Cette nouvelle entité, de nature commerciale, regrouperait les clubs en tant qu’actionnaires et mettrait fin au statut associatif actuel. Autre réforme annoncée : le passage d’«?un président élu actuellement?» à «?un directoire de professionnels recrutés qui seront des mandataires nommés par les clubs?», marquant ainsi une évolution «?d’un système électif à un système de nominations?». Si cette réforme devrait donc réjouir nombreux acteurs du football, elle risque cependant de déplaire à un homme : Vincent Labrune. Élu président de la Ligue de football professionnel le 10 septembre 2020 par le conseil d’administration, Labrune a été réélu en 2024 pour un mandat de quatre ans.
Philippe Diallo ne veut pas encore trancher
L’une des réformes majeures proposées par Philippe Diallo entraînerait ainsi la disparition de la LFP, ce qui mettrait fin au poste actuellement occupé par Vincent Labrune. Mais ce dernier ne s’y oppose pas, bien au contraire : «?je suis très favorable à une évolution vers un modèle proche de celui de la Premier League, qui a largement démontré son efficacité. Le football professionnel français a tout à gagner à s’en inspirer. C’est une orientation que je défends de longue date, et je me réjouis qu’elle soit désormais au cœur des discussions. Ce modèle doit reposer sur une société commerciale où les clubs sont actionnaires aux côtés de la Fédération, afin de renforcer la gouvernance et accroître l’attractivité de nos compétitions. » Son entourage, cité par RMC Sport, confirme : «?Vincent Labrune accompagne cette réforme qu’il soutient depuis le début et qui implique la suppression du poste de président de la Ligue et donc par définition, qu’il n’aille pas au terme de son mandat. »
Interrogé également à ce sujet, Philippe Diallo n’a pas souhaité trancher, mais a précisé les intentions du projet : «?Vincent Labrune a été élu récemment, il participe aux travaux, ce n’est pas à moi de définir quel sera son avenir. Chacun déterminera s’il rentre dans le cadre de ce projet ou pas.?» Il a ajouté : «?Labrune ? Il partage les options proposées. (…) Si la proposition de loi va à son terme, le président, que je vois plus comme un CEO, aura été choisi par les clubs, comme dans un entretien d’embauche. Ma première démarche n’est pas de destituer les uns et les autres, mais de faire une analyse et des propositions. Après viendra le temps des hommes, à savoir ceux qui seront les plus aptes à mener ces projets. Si Vincent veut se présenter, il peut. Mais il y aura un changement profond de la gouvernance, car cela signifie la disparition de la LFP. Ce que je souhaite, c’est que le futur dirigeant de cette société commerciale soit quelqu’un qui soit recruté en tant que salarié, pour son expérience et ses compétences, et choisi par les clubs.?» Le message est passé.