Après avoir été européen durant six années de rang, le Stade Rennais est assuré de ne plus jouer l'Europe à l'issue de cette saison 2023-2024. Alors que le club breton visait le Top 4 en début d'exercice, ses nombreux manques l'ont rattrapé. Les Rouge et Noir vont maintenant devoir se remettre en question. Et s'offrir un lifting plus ou moins prononcé. Avec les questions que cela engendre.
C'est un échec. Il n'y a pas d'autres mots possibles après cette saison. Après six années consécutives en Europe, le Stade Rennais devra se passer de compétition continentale pour rythmer le cœur des semaines lors du prochain exercice. Le nul contre Lens (1-1) dimanche a mis fin à ses espoirs. Un coup d'arrêt fracassant pour le projet du club breton aux ambitions de Top 4 affichées en début de saison. "Ça fait partie de la vie d'un club. On a échoué. (…) On doit se remettre en question pour avancer", a lancé dans Ouest-France Arnaud Kalimuendo, dont l'avenir pourrait s'écrire loin de la Bretagne.
Comme pour la situation de Kalimuendo, les questions sont cependant légion après ce revers cinglant. Une révolution va-t-elle avoir lieu au sein du club breton aussi bien en coulisses que dans l'effectif ? Quels joueurs vont rester ? Le Stade Rennais a-t-il les reins assez solides pour vivre une année sans Europe et repartir de l'avant ? Certaines réponses seront apportées à ces interrogations dans les prochaines semaines. Mais il faudra faire preuve de patience pour savoir si le club rouge et noir n'a pas mis un terme à sa période la plus faste avec cette saison commencée par des rêves de C1 et si décevante au final.
Ce sera une période importante pour le club
Une chose est sûre alors qu'il reste un match pour conclure cet exercice 2023-2024 : l'été qui arrive sera en tout cas charnière pour le Stade Rennais. Car des changements plus ou moins profonds sont attendus. Si Julien Stéphan semble être assuré de continuer sur le banc rennais après avoir prolongé jusqu'en 2026 en mars dernier, la situation est un peu plus floue pour le directeur technique Florian Maurice au coeur des critiques et notamment sur le dernier mercato où il n'a pas renforcé l'axe de défense. Alors qu'il était sur le départ en novembre avant de décider finalement de rester, L'Equipe le dit "éprouvé" et annonce que des proches de François Pinault militent pour Bruno Cheyrou.
Dans les tous cas, le visage de l'équipe bretonne devrait elle s'offrir un lifting alors qu'une fin de cycle est évoquée dans les travées du Roazhon Park. Quelques minutes après la fin du match contre Lens, Stéphan a ainsi mis les points sur les i. "C'est certain que ce sera une période importante pour le club", a glissé le coach dans des propos repris par le quotidien régional de référence en Bretagne. "Il faudra avoir plus d'expérience, de maturité, de puissance aussi, en gardant la qualité des joueurs, la qualité technique, comme base essentielle." Si tous les secteurs vont être plus ou moins concernés par cette remise en question indispensable, la défense est notamment la plus concernée.
Un mercato animé en perspective
Si les Bretons dans l'ensemble ont affiché beaucoup trop de limites pour tenir leur rang, l'arrière-garde rennaise a cristallisé les frustrations tout au long de cet exercice. Ses errances et sa fragilité ont plombé le Stade Rennais. Et après s'être montré inactif pour renforcer l'axe cet hiver, ce sera assurément le chantier numéro 1 de Florian Maurice cet été. Mais la mission sera peut-être plus corsée que lors des marchés des transferts récents.
Sans Coupe d'Europe à son tableau, le Stade Rennais va être moins attractif pour certains profils. Il faudra alors se montrer à nouveau rusé pour réussir à séduire. Mais si du sang neuf est attendu pour relancer le club, tout n'est pas à jeter non plus. Et les dirigeants bretons vont devoir réussir à conserver les éléments clefs pour ne pas repartir d'une feuille blanche même si l'exercice 2022-2023 avait déjà montré quelques limites avec une qualification européenne arrachée à la dernière journée. "Il faudra être capable de garder un maximum de bons joueurs et pouvoir en attirer, sinon ça va être compliqué de lutter", annonce Stéphan, qui cite Lyon et Monaco comme modèles à suivre.
L'idée reste de toute manière de garder ses aspirations. Alors que le désir de François Pinault de construire un nouveau stade a été révélé par le Mensuel de Rennes en début de mois, le Stade Rennais compte poursuivre sa progression. Et cherchera donc cet été à démontrer que cette saison n'est que la fin d'un cycle mais pas la fin des ambitions en Bretagne. "Les gens savent aussi que ça peut faire partie de la vie d'un club. En même temps, il ne faut pas s'en satisfaire, mais très vite être en capacité de rebondir, de repartir, de redéclencher des choses et en modifier d'autres pour retrouver des objectifs importants la saison prochaine", conclut Stéphan. Mais pour cela, l'été sera bien encore un peu plus déterminant, à plus d'un titre.