Alors que le Stade Rennais a lancé une étude de faisabilité pour la construction d’un nouveau stade, son directeur général adjoint, Benoît Müller, évoque les nouvelles règles du fair-play financier et les nouveaux enjeux du club pour développer ses recettes.
Benoît Muller, directeur général adjoint du Stade Rennais, a tenu ce jeudi 19 octobre un point presse au Roazhon Park, pour évoquer les nouvelles règles du fair-play financier et les contraintes qu’elles imposent au SRFC, lancé dans une réflexion sur l’augmentation de ses recettes. Avec le débat sur l’agrandissement du Roazhon Park ou la construction d’un nouveau stade.
Quel impact des nouvelles règles du fair-play financier ?
Dans le fair-play financier aujourd’hui, il y a trois piliers : ne pas avoir de dette échue ; l’équilibre financier ; et désormais, la volonté de ne pas dépenser plus de 70 % (à partir de 2025, contre 90 % aujourd’hui) de ce que vous générez dans l’équipe professionnelle, c’est-à-dire les salaires, l’amortissement des contrats des joueurs et les commissions d’agents.
On connaît les règles depuis un certain temps donc on pilote nos dépenses en fonction de ce que l’on a le droit de faire. Et l’on sait qu’aujourd’hui, les règles du fair-play financier ne nous facilitent pas la tâche dans un développement logique. On sait que l’on a des désavantages forts par rapport à nos concurrents européens, notamment en termes de charges patronales, alors qu’ils doivent apporter les mêmes réponses que nous. Si le Stade Rennais était de l’autre côté du Rhin, il dépenserait plusieurs dizaines de millions d’euros de charges sociales en moins tous les ans.
L’enjeu des futurs droits TV
On prend des hypothèses prudentes, puisque l’idée du Stade Rennais n’est pas de faire une fuite en avant. On sait que si les droits TV pour la Ligue 1 sont au même niveau qu’aujourd’hui (663 millions d’euros par an jusqu’en 2024), on touchera moins d’argent puisque le fonds d’investissement CVC viendra rémunérer son apport initial sur les droits futurs.
Une balance positive de près de 100 M€ lors du dernier mercato
Clairement, le fair-play financier rentre en compte, même s’il n’y a pas que cela. Financièrement, il n’est pas possible de réinvestir toutes les sommes de ce que l’on vend, parce que cela nous emmènerait vers un coût d’équipe beaucoup trop élevé pour les règlements 2024 et 2025. Et je pense qu’il y a un caractère exceptionnel au marché de cet été, même si l’on n’en sait rien.
L’éventualité d’un nouveau stade
Il faut suivre l’ambition sportive du club, qui est grande. C’est du long terme, mais si l’on n’étudie pas toutes les pistes qui s’offrent à nous, on ne fait pas notre travail d’anticipation de l’avenir. Si l’on reste dans l’immobilisme, on est sûrs que le dimensionnement du club sera un frein aux résultats de l’équipe. Les investissements matériels ne rentrent pas en compte dans les règles du fair-play financier. De la même manière que les travaux de la Piverdière ne vont pas impacter directement nos comptes. Les règlements du fair-play financier encouragent les investissements dans les actifs physiques.