Rennes s’enfonce dans une crise tactique inquiétante : Habib Beye apparaît dépassé, incapable d’adapter ses schémas à la réalité du terrain.
Le Stade Rennais traverse une crise sportive et tactique profonde sous la coupe de Habib Beye. Les résultats récents, combinés à des critiques venues de l’intérieur même du vestiaire, confirment qu’un fossé s’est creusé entre l’entraîneur sénégalais et son groupe. Ce malaise se traduit sur le terrain par des choix contestés, une stratégie figée et une équipe en perte de repères.
Des choix stratégiques qui coûtent cher à Rennes
Le 4-3-3 déployé face au Havre le 4 octobre en est l’exemple le plus parlant. Ce système, déjà critiqué lors des précédentes sorties, s’est à nouveau révélé inefficace, incapable d’assurer une transition défensive solide ni de proposer une animation offensive cohérente. Les pertes de balle au milieu se sont multipliées, ouvrant des brèches inquiétantes devant la surface rennaise. Selon Mohamed Toubache-Ter, le staff peine à faire adhérer les joueurs à des schémas jugés "trop figés" et inadaptés aux profils de cadres comme Seko Fofana ou Brice Samba. Ce manque d’ajustements en cours de match accentue le sentiment d’une équipe bloquée dans ses idées, minant peu à peu l’efficacité collective.
Les critiques ne s’arrêtent pas là. Plusieurs décisions d’Habib Beye sont pointées du doigt, notamment son remplacement tardif d’un milieu latéral à la 75e minute face à Lens, alors que le couloir droit était constamment débordé. L’absence de plan alternatif face aux blocs bas laisse l’équipe sans solution offensive dans les dix dernières minutes, tandis que le recours systématique au pressing haut désorganise les lignes et expose la défense centrale. Ces erreurs récurrentes ont coûté des points précieux et fragilisé la confiance du vestiaire, qui doute désormais de la capacité de son entraîneur à s’adapter aux réalités du jeu.
Le vestiaire de Rennes se rebelle face aux errements tactiques de Beye.
Le constat est renforcé par des statistiques préoccupantes. En trois matchs de Ligue 1 depuis fin septembre, Rennes ne compte qu’une seule victoire. Pire, l’équipe affiche une moyenne de seulement 1,2 tir cadré par match, un chiffre indigne d’un club aux ambitions européennes. Même la possession de balle, souvent supérieure, apparaît trompeuse lorsqu’elle n’est suivie d’aucune occasion franche. Ces données soulignent l’inefficacité d’un projet de jeu qui tourne à vide et peine à transformer sa domination en résultats.
Un besoin urgent de leadership tactique
La contestation grandissante des cadres, incarnée par Fofana et Samba, témoigne d’un besoin criant de leadership tactique. Les joueurs réclament désormais un entraîneur capable d’anticiper les aléas des matchs, d’ajuster ses plans en fonction des adversaires et d’exploiter pleinement le potentiel d’un effectif riche en talents. Rennes se retrouve ainsi à la croisée des chemins : persister dans un projet qui s’enlise ou opérer un virage stratégique avant que la saison ne bascule.
Rennes en est désormais là : sous Habib Beye, l’équipe semble avoir atteint ses limites. Son incapacité à faire évoluer ses schémas, à inspirer ses cadres et à répondre aux exigences de la Ligue 1 fragilise son avenir à la tête du club. La pression monte inexorablement pour un changement avant que la crise ne devienne irréversible.