L'attaquant entame sa deuxième saison à Rennes et entend poursuivre sur sa lancée.
Avec 20 buts et 8 passes décisives en 47 matches toutes compétitions confondues (Dont 3 buts en 4 matches avec Montpellier.), Gaëtan Laborde a grandement contribué la saison passée à la quatrième place de Rennes, synonyme de Ligue Europa. Et cela même si l'attaquant a coincé sur la fin (1 but sur les 13 derniers matches). Après s'être marié en juin, l'attaquant landais (28 ans) s'est préparé pour aller encore plus haut. Jeudi, à l'issue d'un décrassage à la Piverdière, il est revenu sur la dernière année, l'arrivée de Steve Mandanda à Rennes et sa complicité avec Martin Terrier.
"Comment se sont passées vos vacances ?
Bien. On aimerait bien rester plus longtemps (sourire), surtout quand on sait ce qui nous attend dans une préparation, mais on doit en passer par là.
Vous êtes-vous entretenu ?
On est obligés, on a un programme, quinze jours pour bien couper et, après, on doit se remettre en route, courir, faire des séances d'abdos-gainage pour préparer le corps à encaisser la préparation.
Comment vous sentez-vous à deux semaines de la reprise (contre Lorient le 7 août) ?
Plutôt excité. On est qualifiés pour une belle Coupe d'Europe, on est un cran au-dessus de la saison dernière.
Avec le recul, cette 4e place vous comble-t-elle ?
On aurait signé en début de saison pour être 4e, parce que c'est compliqué. On l'a vu : à deux minutes près, on pouvait être 5e et à deux journées près, on pouvait être 2e (2). C'était excitant à jouer et c'est une belle place. À nous de progresser, notamment dans la gestion du tempo, d'essayer de faire mieux. On a réussi à créer quelque chose entre nous, il faut le garder, ne pas commencer à penser chacun pour sa gueule. Là où on est le meilleur, c'est en équipe, qu'on presse ou qu'on soit dans le dur.
(2) L'égalisation de Serhou Guirassy à Lille (2-2) lors de la dernière journée a refait passer Rennes
de la 5e à la 4e place au détriment de Nice ; la défaite à Nantes (1-2, 36e journée) avait sorti Rennes du podium.
Mieux, c'est le podium, donc...
Oui. Mais c'est un éternel recommencement. On doit réattaquer fort. La concurrence se renforce, nous aussi, on va se renforcer. Enfin je ne pense pas qu'il faille non plus bouleverser tout un effectif. On n'a pas eu beaucoup de départs pour l'instant, donc on fera avec nos forces.
"On ne peut pas me réduire à de l'efficacité et des buts"
Et avec Steve Mandanda. Qu'apporte-t-il, déjà ?
Il vient d'arriver, donc ce n'est pas évident pour lui de parler comme ça, mais il commence, comme mercredi contre Caen à la mi-temps (2-1). Il prend sa place tranquillement et puis il est tellement légitime quand il s'exprime. Il a un respect et une bonne vision des choses, il faut qu'on s'en serve et qu'on avance avec lui. Il va apporter son expérience, c'est vraiment top. On avait une défense plutôt jeune, sa présence ne peut nous apporter que du positif.
L'une des forces de Rennes a été votre association avec Martin Terrier. Quelle différence avec votre complicité précédente avec Andy Delort à Montpellier ?
J'ai un peu avec Martin le rôle qu'Andy avait avec moi à Montpellier. Andy était plus âgé et axial que moi et, à Rennes, je suis plus âgé et axial que Martin. Avec Andy, on se faisait beaucoup de buts-passes décisives mais ce n'était pas le même jeu et, en 3-5-2, on se recherchait aussi beaucoup. Ils ont tous les deux des pieds extraordinaires, ils peuvent mettre la balle quasiment où ils veulent. Martin est peut-être plus efficace et fin dans ses frappes, Andy est un tueur devant le but et un meneur d'hommes. Quand je les accompagne, ils me le rendent aussi.
Comment jugez-vous votre dernière saison ?
C'est la meilleure de ma carrière. Bon, j'aurais aimé finir aussi bien que j'ai commencé, car, derrière, les gens gardent l'image de la fin. Mais, pour moi, 20 buts et 8 passes décisives, c'était énorme. Il y a quelques années, un combo proche de 20, j'aurais trouvé ça énorme, donc proche des 30, c'est top, ça marque une progression. Et je ne veux pas m'arrêter là.
Pourquoi est-ce devenu plus difficile pour vous au printemps ?
J'ai eu moins de situations, pas d'occasions. J'étais plus dans le sacrifice pour mes coéquipiers et des équipes nous attendaient beaucoup plus bas. Mais je pense avoir fait mon job dans le sens où j'ai pu libérer des espaces pour Martin et "Bourige" (Bourigeaud), qui ont été inspirés aussi. J'ai été dans une très bonne période pendant six ou sept mois, un peu moins à la fin et ils ont pris le relais. Mais si j'ai été prolifique avant, c'était aussi grâce à Martin et aux milieux. Peut-être aussi que, physiquement, sur la fin, ça a été un peu plus compliqué après une préparation avec Montpellier qui n'était peut-être pas optimale pour enchaîner tous les trois jours. Mais on ne peut pas me réduire à de l'efficacité et des buts : j'essaie toujours d'amener de l'énergie, du pressing, un mental qui peut aider l'équipe."