Avec le Stade Brestois, le gardien Tony Heurtebis découvre son troisième club professionnel. A 29 ans, c'est peu, c'est bien et quelque part extrêmement rassurant pour le club de la cité du Ponant. Le garçon n'est pas un mercenaire et en signant à Brest, il revient dans sa région.
Tony a beau être né à Saint-Nazaire, ses origines sont bel et bien bretonnes. Du Morbihan, très précisément, puisque papa Heurtebis est de Camors et maman de Plouay. Alors, on comprend mieux que l'ex-portier de Troyes et de Rennes glisse en ce moment à qui le sollicite, cette sensation et "cet énorme plaisir de retrouver la mer". Bref, un grand coup de chaud au coeur.
177 matchs de Ligue 1
Le bientôt trentenaire n'est pas un loup des océans. Non. Une carrière de gardien professionnel ne laisse guère de place à autre chose. Peut-être encore moins chez Tony Heurtebis, lui qui conserve intact ses ambitions : "J'espère rester haut et le plus longtemps possible", dit-il, fort de ses 177 matchs de Ligue 1. "Oui, enfin à peu près. Je ne calcule pas", savoure-t-il. La Champagne lui a plu et il a vécu avec le club troyen une bonne aventure. Cinq ans passés là, huit autres au Stade Rennais, ce fidèle débuta le football précocement (quatre ans et demi !), sous la houlette de son papa Jean-Yves, à l'Atlantique Club Nazairien. Mais retrouver le bout du monde, il avait cette idée fixée dans la tête. "La Bretagne est une terre de football et Brest l'illustre parfaitement. Le projet me plaît car il est cohérent. Puis le fait que les dirigeants souhaitaient vraiment ma venue m'a convaincu". D'un discours pesé et d'une voix sereine, Heurtebis ne fait pas le fanfaron. Il est à Brest pour apporter sa pierre à l'édifice, tout simplement et ne se vante pas d'un joli curriculum.
International Espoirs
"Le foot ? C'est un milieu difficile, tout peut aller très vite. Mais je crois que c'est quand même un bon métier, il y a plus d'avantages que d'inconvénients. On découvre d'autres endroits, d'autres cultures, d'autres gens". La Coupe Intertoto avec Rennes, la Coupe de l'UEFA avec les Troyens (après une victoire en Intertoto en 2001), Tony Heurtebis a vécu plusieurs bons moments. Comme ceux passés avec l'équipe de France Espoirs, au milieu des années 90. Souvenirs en vrac, époque où les partenaires se nomment Vieira, Giuly, Trezeguet, Henry, Diawara, Grenet... N'en jetez plus, ce gardien au style bondissant n'a plus rien à prouver ! Le Morbihannais vous dira le contraire, avec une concluante conviction : "Je peux encore progresser et cela passera par des résultats". Pas question de traîner en route "car ce championnat sera aussi dur que le précédent. L'an passé, jusqu'à la mi-mars, dix équipes pouvaient encore prétendre à la montée. Tout se joue sur la durée des performances".