Après avoir longuement réfléchi à son avenir, l'entraîneur restera à Rennes quoi qu'il arrive, avec la confiance d'un club misant sur la stabilité et la nécessité de s'améliorer dans le recrutement.

Alors qu'il lui reste deux ans de contrat à Rennes, qui l'avait prolongé en début de saison, Bruno Genesio a eu, dernièrement, une approche intéressante concernant la suite à donner à son avenir. Ceci peut expliquer cette période où il semblait interrogatif, fin mars-début avril, quand son équipe patinait et qu'une autre aventure pouvait se profiler, notamment à l'étranger. Cet épisode est derrière lui. Quoi qu'il arrive, et même si l'Europe n'était finalement pas au bout du chemin, il poursuivra à Rennes et le club breton ne le lâchera pas, privilégiant la continuité d'un banc assez mouvant en 25 ans d'ère Pinault (13 changements).
Parfois, les entraîneurs ont sauté dans un club plus grand (Halilhodzic au PSG, Bölöni à Monaco) quand le plus marquant, Julien Stéphan (Coupe de France et huitièmes de finale de Ligue Europa 2019), était parti de lui-même, ce qu'il a regretté récemment. En mars 2021, Genesio lui succédait et réalisait la saison la plus emballante sur le plan du jeu en 2021-2022 (101 buts marqués toutes compétitions confondues), avec l'éclosion de Martin Terrier.
Genesio (56 ans) a un profil qui colle bien à Rennes, valorisant la formation, exigeant et souple, posé et ambitieux, même s'il a beaucoup plus de mal à piloter son équipe depuis janvier et la grave blessure de son attaquant, notamment. Ici et là, il a souligné des carences (agressivité, inexpérience, vice, maturité, fragilité mentale, coups de pied arrêtés), qui se rejoignent et renvoient parfois au recrutement.
« On n'est pas aussi largués qu'on veut bien le dire »
Bruno Genesio, entraîneur de Rennes
D'ailleurs, la stabilité, celle de son association avec un jeune président, Olivier Cloarec (49 ans), et son ami directeur sportif, Florian Maurice, ne sera pas synonyme d'immobilisme, le but étant de rester dans le haut du pavé avec une équipe plus intense et plus enthousiaste dans l'état d'esprit. Genesio aura globalement plus de prise sur la constitution de l'effectif après un mercato estival 2022 qui n'a pas été géré de façon optimale, quand on se souvient notamment qu'il a fallu trouver un défenseur central fin juillet quand le départ de Nayef Aguerd était acté depuis des mois, le club ayant lambiné sur la piste Kim Min-jae. Avec l'expérience, le trio tâchera de se montrer plus efficace et d'identifier plus efficacement les profils selon les besoins. Il faudra notamment refonder le milieu et définir une défense axiale plus stable.
Pour l'heure, Rennes n'a pas non plus perdu toutes ses qualités, notamment dans l'animation offensive. Si l'équipe de Genesio a lâché assez tôt sa quête de podium, elle peut encore finir septième comme quatrième puisque les autres prétendants ont aussi des trous d'air. L'ancien coach de l'OL sait que sa formation marche au coup par coup : elle peut être incapable de marquer, être solide puis friable, efficace pour transpercer les défenses.
Le Stade Rennais arrive à Nice dans un moment où il est plus libéré à la maison et plus en difficulté à l'extérieur. Jeudi, le technicien cherchait à stimuler ses troupes : « J'observe qu'on a 56 points après 33 journées, comme l'an passé. Que disait-on alors ? Que c'était très satisfaisant. On a le même nombre de points, le même nombre de buts encaissés, juste moins de buts marqués. » Et presque le même nombre de revers (11, contre 12 la saison passée). « Et on était troisièmes, des équipes tournaient moins forts, ajoutait Genesio. Évidemment, on est conscients que la deuxième partie de saison n'est pas ce qu'on aimerait qu'elle soit, mais on n'est pas aussi largués qu'on veut bien le dire. »
Rester européen sans Terrier serait une performance, et si ce n'est pas le cas, Genesio avait indiqué que ce serait un échec personnel. Mais qui ne l'empêchera pas d'avancer encore avec Rennes.