Après des mois éprouvants et un maintien acquis il y a peu, l'équipe rennaise finit la saison en roue libre, ce qui a le don d'excéder son entraîneur, Habib Beye. Ce dernier espère voir une réaction contre Nice et Marseille à l'occasion des deux dernières journées de L1.
Dubaï, Marbella, Zanzibar ou Miami, leurs sables fins, leurs paillotes et leurs transats aussi brûlants que vivifiants... C'est peut-être à tout cela que pense déjà une partie des joueurs rennais, au terme d'une saison qui aura été éprouvante de bout en bout. À tout cela, mais pas vraiment au terrain si l'on se fie à leurs deux dernières sorties, à Lyon le week-end dernier (1-4) et à Toulouse samedi (1-2). Après avoir assuré péniblement son maintien, l'objectif minimal auquel il a fallu se raccrocher après des mois de doute, marqués par deux licenciements de coaches, l'équipe bretonne semble avoir décidé d'achever prématurément sa saison lors du derby remporté face à Nantes (2-1, le 18 avril).
Depuis, les Rennais, distancés depuis un bail dans la course européenne et désormais spectateurs tranquillisés de la lutte contre la descente, n'ont plus rien en ligne de mire. Habib Beye en était conscient dès la victoire au Havre (5-1, le 13 avril), mais l'entraîneur a exhorté son groupe à conserver une bonne mentalité jusqu'au bout. Il n'a pas été entendu.
Excédé par des comportements à la limite du professionnalisme, matérialisés par un manque d'investissement flagrant en séances, l'entraîneur franco-sénégalais a sorti les gants de boxe aussitôt actée la défaite au Stadium, la 18e de Rennes en Championnat, du jamais-vu au 21e siècle. « J'ai dit aux joueurs que j'avais eu une équipe morte, cliniquement morte. C'est un mot fort, mais c'est ça que j'ai eu, a-t-il froidement déclaré en conférence de presse. Avec aucune intensité, aucune intention, aucune envie d'avancer. Si on veut finir le Championnat en roue libre, alors on doit continuer avec cet état d'esprit. »
Certains membres de l'effectif sur la sellette ?
Depuis sa prise de fonction, le 30 janvier, Beye a toujours véhiculé un message positif en interne comme auprès de la presse, animé par la volonté de redonner confiance à un effectif qui en manquait cruellement, et même s'il lui est arrivé de piquer certaines individualités, comme Brice Samba, Arnaud Kalimuendo ou Mousa Al-Tamari, le technicien a toujours cherché à protéger son équipe, même quand elle jouait à l'envers, comme face à Auxerre (0-1, le 6 avril). Mais la donne a changé depuis que certains joueurs, cadres inclus, ont relâché la pression. « Je vais être clair, j'aimerais que mes joueurs aient le même investissement que le staff au quotidien, et qu'ils aient la même peur qu'ils avaient lorsque l'on est arrivés, a lâché Beye. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. »
Cette sortie musclée de l'entraîneur rennais pose forcément question sur la suite à donner avec certains membres de l'effectif actuel. Prolongé automatiquement pour une année depuis qu'il a validé le maintien, Habib Beye attend de pouvoir faire un point global avec la présidence mais aussi avec Loïc Désiré, le futur successeur de Frederic Massara à la direction sportive, attendu durant la deuxième quinzaine de mai, et Laurent Bessière, qui arrivera dans un rôle de directeur de la performance. Mais avant, il s'agira de faire bonne figure contre Nice et Marseille pour finir la saison, et ce n'est pas gagné.