Le projet de nouveau stade, souhaité par la famille Pinault, est suspendu en raison de l’opposition de la ville de Rennes, confirme le président du conseil d’administration du Stade Rennais Alban Gréget à Ouest-France. "Le projet étudié, c’est celui de la rénovation et de l’extension du Roazhon Park", ajoute-t-il. En l’état, seules les données techniques du projet ont été étudiées entre la ville et le Stade Rennais.
Nouveau centre d’entraînement… puis nouveau stade ? Le rêve d’une "arena Pinault' de 45 000 places, exprimé par le propriétaire François Pinault, a du plomb dans l’aile. "C’était le souhait du Stade Rennais, mais en l’état, ce n’est pas la piste privilégiée, confie Alban Gréget, le président du conseil d’administration. Nous avions des vues sur un terrain (1) qui aurait pu servir pour créer un nouveau stade plus moderne, avec plus de places et un certain nombre d’avantages. Ce site n’est plus d’actualité. En tout cas, ce n’était pas le souhait de la ville. Or, c’est un projet qui se fait nécessairement ensemble. Le projet étudié, c’est le projet de rénovation et d’extension du Roazhon Park."
Celui-ci, révélé dans nos colonnes en novembre dernier, avait été commandé par la ville puis rendu aux élus à l’été 2024. Il s’agirait surtout de rehausser la tribune Vilaine (côté fleuve), au-dessus des loges et de la reculer, pour permettre de créer jusqu’à 13 000 places supplémentaires.
Ce serait un vrai plus à terme pour le club
La capacité du stade (environ 29 000 places aujourd’hui) atteindrait alors un peu plus de 40 000 places. "Nous avons regardé avec la mairie les données pour l’instant techniques, reprend Alban Gréget. Après, il y a d’autres enjeux qui vont être du registre juridique et financier, qui n’ont pas encore été ni abordés, ni tranchés. Donc pour l’instant, le projet en est là."
Il nécessiterait notamment l’installation d’une structure pour remonter les tribunes hautes, alors que la Vilaine borde le stade. "Cela fait aussi partie des discussions. Mais en tout cas, techniquement, c’est faisable. Y compris l’emprise sur la Vilaine, qui a été étudiée de manière très précise par les services compétents."
L’aspect financier est aussi épineux : qui payerait une facture qui serait estimée à quelque 100 millions d’euros, alors que le Stade Rennais n’est pas propriétaire du Roazhon Park, qu’il le loue à la ville contre environ 1 million d’euros par an, et que la ville rembourse toujours une partie des 35 millions d’euros liés à la rénovation de 2002 ?
L’option de l’agrandissement pourrait nécessiter deux ans de travaux, soit deux saisons à jauge réduite, sans compter le temps préalable de la prise de décision. Un aboutissement serait de toute façon difficilement envisageable avant 2028, au plus tôt.
Le Stade Rennais, en tout cas, se dit ouvert. "On a des contraintes aujourd’hui de jauge qui font qu’on a beaucoup de supporters qui aimeraient s’abonner et ne peuvent pas (2), termine Alban Gréget. On a un stade globalement plein. Si on pouvait avoir une jauge plus importante, ce serait un vrai plus à terme pour le club."
(1) : L’ancien site industriel de la Barre Thomas, situé près de Roazhon Park, mais de l’autre côté de la rocade.
(2) : le SRFC, qui a dû bloquer à 16 000 son nombre d’abonnés, compte une liste d’attente de 14 000 demandes supplémentaires.