Les supporters du Stade Rennais sont remontés contre leur équipe, à nouveau battue (2-1), samedi 18 janvier 2025, face à Brest (Finistère). Une réunion avec les dirigeants du club s’est tenue, mardi 21 janvier, pour tenter de renouer le dialogue.
Mardi 21 janvier 2025, 18 h, des voitures franchissent, les unes après les autres, la grille d’accès au centre d’entraînement du Stade Rennais, à la Piverdière à Rennes (Ille-et-Vilaine). En ce début de soirée, loin de l’effervescence des soirs de match, des représentants des trois clubs de supporters (Allez Rennes, les Socios et le Roazhon Celtic kop) ont rendez-vous avec Arnaud Pouille, le président du Stade Rennais, Jorge Sampaoli, son entraîneur, et le directeur sportif Frederic Massara.
L’heure est grave : il faut absolument renouer le dialogue entre dirigeants et supporters, après les tensions apparues, le week-end dernier, à l’issue d’une nouvelle défaite à domicile, sur la pelouse du Roazhon Park, contre Brest (Finistère).
Qu’espèrent les fidèles des Rouge et Noir d’une telle réunion ? "Il y aura, certainement, beaucoup de blabla, je connais un peu la maison, sourit Marcel Géraux, 76 ans, président du club "Allez Rennes", depuis 1994, et présent au stade depuis 1964. "Nous allons demander aux dirigeants s’ils ont prévu de recruter des joueurs. L’équipe est défaillante en défense comme en attaque où il manque un buteur. Et il y a urgence : dès samedi, il y a le déplacement à Monaco" Le dialogue suffira-t-il à calmer les esprits ? Pour l’instant, rien n’a filtré sur la rencontre de mardi soir. Mais dans l’environnement du club, beaucoup espèrent une forme d’union sacrée dès la réception de Strasbourg le dimanche 2 février (17 h 15).
Le malaise est profond
Samedi dernier, quelques supporters, refoulés par les CRS, ont tenté, de rage, d’envahir la pelouse du Roazhon Park au coup de sifflet final. Une scène rarement vue à Rennes et que Marcel Géraux ne cautionne pas.
"Je respecte les autres clubs de supporters, précise-t-il. Mais, des gens encagoulés, qui tentent des coups de force, n’ont pas leur place au stade. Si on n’est pas content, on reste chez soi." Soit. Mais, les résultats catastrophiques de cette saison ont de quoi miner le moral des plus tolérants. "En termes de gestion, c’est la pire, depuis 1994 et la montée du club en Ligue 1. Comment c’est possible, alors que le budget du Stade Rennais est deux fois supérieur à celui du Stade Brestois"
Beaucoup de supporters déplorent que l’aspect commercial l’emporte, aujourd’hui, sur l’intérêt sportif. "Trop de joueurs importants ont été vendus à l’intersaison, estime Pauline Romé, 35 ans, la présidente des Socios. Le malaise est profond. Le Stade Rennais ne s’appuie plus sur son centre de formation. Depuis Eduardo Camavinga, on ne voit plus de jeunes joueurs, formés à Rennes, dans l’effectif professionnel. (le Stade Rennais possède le meilleur centre de formation de France depuis deux ans selon le classement de la FFF et a sorti de nombreux joueurs depuis Camavinga, notamment Désiré Doué ou Mathys Tel NDLR) Les supporters viennent au stade, non plus pour voir un match qui sera de toute façon décevant, mais par habitude, pour se retrouver entre amis."
95 % d’inquiets
95 % des internautes, sollicités par Ouest-France, se disent inquiets de la situation actuelle. Pas moins de 450 ont confié leur opinion sur le Stade Rennais. "Le club a perdu son âme depuis 18 mois, exprime Hervé Goinvic dans un avis qui revient souvent. Je n’ai plus envie de me rendre au stade alors que c’est un club et un stade que j’adore depuis 50 ans…"
Si les hommages à la famille Pinault sont nombreux, les critiques sur leurs choix également. "Les Pinault permettent au club d’avoir une assise financière rassurante, mais question management, c’est le contraire, souligne Jean-Michel Alesi. Valse des présidents, projets mal structurés, choix ratés des directeurs sportifs, entraîneurs vite au bout du rouleau, le tout dans un club "pépère" sans rigueur, ni pression salutaire. Depuis un an, voire davantage, le club s’enfonce, pire, désormais, il chute".
Autre sujet d’inquiétude : la constitution du groupe. "Les journées s’enchaînent et on ne voit aucune envie, aucun respect pour le maillot. Avant on avait des joueurs symboles à qui on pouvait s’identifier. Aujourd’hui on a des mercenaires du foot", lance Mickaël Pirot.