Le Stade Rennais est en train de mener un important remaniement interne, dans plusieurs sphères de décision, où l’implication des Pinault ne se dément pas. Alors que la direction sportive va voir arriver l’Italien Frédéric Massara, c’est l’organisation du conseil d’administration du club breton - avec le bras droit de François-Henri Pinault promu à sa tête - qui va voir se concrétiser les premiers changements ce mercredi 29 mai.
Comme révélé la semaine dernière dans nos colonnes, une réunion du conseil d’administration du Stade Rennais, programmée ce mercredi 29 mai, va matérialiser le début d’une réorganisation d’ampleur au sein du club breton.
C’est l’heure des manœuvres au SRFC, qui sortait d’une période de stabilité longue de presque trois ans, de mars 2021 (après la nomination de Bruno Genesio) à novembre 2023 (le moment de son départ subi).
Deuxième propriétaire de club de foot le plus riche du monde selon le site américain OLBG.com, via la holding Artémis, la famille Pinault a toujours été le cœur du réacteur depuis le rachat du Stade Rennais en 1998. Et même si François a 87 ans, l’implication ne faiblit pas, bien au contraire.
Si elle n’est pas nouvelle, l’influence de François-Henri, toujours en lien étroit avec son père, se remarque dans les opérations en cours. C’est son bras droit Alban Greget (directeur général adjoint d’Artémis) qui va être propulsé à la tête du conseil d’administration (CA), l’organe de contrôle de gestion du SRFC, à la place de Jacques Delanoë. Lequel va quitter le CA et se voir confier la gestion de la Fondation du Stade Rennais, qui est en cours de création.
Cloarec arrive aussi au CA, gens de confiance à tous les étages
Parmi les cinq membres de ce CA, il y aura trois collaborateurs directs d’Artémis, un nouveau membre de la famille Pinault (le petit-fils Louis, comme annoncé par France Bleu), et un autre homme de confiance de l’actionnaire, qui sera bien Olivier Cloarec. En tant que président exécutif, il est chargé aussi de diriger tout l’opérationnel du club, en binôme notamment avec le directeur général adjoint Benoît Müller.
Cloarec a mené les discussions avec Frédéric Massara, qui va être nommé directeur sportif une fois la situation de Florian Maurice (en partance pour Nice) réglée. Le réseau italien et milanais de François-Henri, qui dirige aussi Kering (deuxième plus gros conglomérat mondial dans l’industrie du luxe), a forcément pesé dans l’ouverture de cette piste rapidement sur le haut de la pile.
Directeur sportif, conseil d’administration, entraîneur aussi, puisque c’est l’actionnaire qui avait choisi en novembre Julien Stéphan, tenu en estime par le patriarche depuis le succès de 2019 en Coupe de France... Le poids des Pinault s’exerce dans toutes les strates, au terme d’une saison très difficile dont ils ont évidemment peu goûté la tournure. Ils représentent un actionnariat toujours très présent, quoique globalement moins interventionniste que dans certains autres clubs puissants financièrement.
Le Stade Rennais reste leur investissement de cœur, une affaire de famille sur laquelle ils ne transigent pas, et une forme de legs pour la postérité que la construction d’un nouveau stade de 40 à 45 000 places - à la charge du propriétaire - pourrait symboliser.
Après le nouveau centre d’entraînement de la Piverdière 2 (financé déjà par les Pinault), dont la livraison sera effective dans les prochains mois, le projet du stade est toujours dans les cartons, mais se heurte notamment à des obstacles politiques au sein de la municipalité, ce qui a eu le don d’agacer prodigieusement la famille…