Au-delà d’une infériorité numérique qui l’a plombé, le Stade Rennais a encore déçu dimanche 8 décembre à Nantes (1-0), et reste incapable de se transcender en déplacement. Les limites de cette équipe, coincée en bas de la Ligue 1 avant le dernier match de l’année contre Angers dimanche 15 décembre au Roazhon Park, s’illustrent aussi à travers des chiffres inquiétants.
Le Stade Rennais a été vaincu dans le derby, affichant un visage très décevant avant même l’expulsion stupide de Faye dans les arrêts de jeu de la première période.
Signes des temps maussades, c’est la première fois depuis mai 2022 que le SRFC baisse pavillon face au voisin, après quatre succès consécutifs.
Pire, Rennes est resté muet dans le match à ne pas perdre pour la première fois depuis janvier 2021, soit une série de sept matches où il avait toujours fait trembler au moins une fois les filets canaris.
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Le Stade Rennais est incapable de se transcender et d’oser loin du Roazhon Park, ce qui l’envoie par le fond. On n’avait pas vu un tel mal des voyages depuis 38 ans ! Rennes n’a pris qu’un point sur ses sept premiers déplacements cette saison en Ligue 1, et c’était à Brest grâce à une égalisation heureuse de Jota en toute fin de match (1-1). 1 nul, 6 défaites…
Les Bretons n’avaient donc plus compté si peu de points après 7 rencontres à l’extérieur depuis la saison 1986/87 (1 point également à l’époque).
Le SRFC est muet depuis trois rencontres de rang loin du Roazhon Park (Auxerre, Lille, Nantes). Cela ne leur était plus arrivé depuis novembre-décembre 2023.
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La « sécurité ». C’est l’un des mots martelés par Jorge Sampaoli depuis son arrivée. Mais que peut espérer Rennes, avec aussi peu de dangerosité offensive loin de chez lui ?
Rennes a tiré 5 fois ou moins lors de ses deux déplacements à Lille et Nantes (4 tirs à Lille, 5 à Nantes). Il ne faudrait pas que l’ère Sampaoli épouse la trajectoire prise entre 2013 et 2015 par le Stade Rennais de Philippe Montanier, qui avait alors enchaîné 12 déplacements avec un maximum de 5 tirs par match !
À Nantes, cela a ressemblé au premier vrai couac pour Sampaoli, dont le coaching en deuxième période a été perdant, même si l’équipe évoluait en infériorité numérique. Quand Simon a trouvé la faille (89’), Santamaria venait de rentrer à la place de Kalimuendo, et il n’y avait plus que Gomez en joueur offensif !
Dès la 70e minute, avec Wooh entré à la place de James (et Truffert propulsé au milieu), le SRFC n’avait plus que deux attaquants sur le pré… Les limites du béton.
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Rennes a perdu 8 de ses 14 premiers matches en Ligue 1 (4 victoires, 2 nuls), son plus haut total de défaites à ce stade depuis la saison 2002/03. À l’époque, le SRFC dénombrait 9 revers. Son classement final ? 15e.
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Voilà Rennes revenu à la merci de la zone rouge, un point devant Saint-Etienne (barragiste), deux devant Le Havre (premier relégable).
14 points en 14 matches, c’est peu ou prou le même temps de passage que la saison dernière, alors que Julien Stéphan venait de remplacer Bruno Genesio. Rennes comptait alors 15 points, mais avec moins de défaites (5). Le SRFC avait fini la phase aller avec 19 unités…
Cela n’avait pas empêché le club d’espérer à nouveau début 2024, grâce à une série de 6 victoires consécutives qui l’avait fait passer de la 13e à la 7e place mi-février.
Réussir ce genre de série va être évidemment indispensable, si Rennes ne veut pas passer sa saison à végéter dans le bas. Mais en est-il seulement capable, avec cet effectif-là, alors que Nice, Marseille, Brest et Monaco seront les quatre premiers adversaires de 2025 ? On peut en douter. Ou alors, il va falloir être très inspiré sur le mercato d’hiver, beaucoup plus que l’été dernier…