À défaut d’offrir du spectacle et de l’émotion à son public pour la der’ de l’année au Roazhon Park, le Stade Rennais a été solide et efficace contre un faible Angers (2-0) dimanche 15 décembre. Dans sa situation en bas de tableau de Ligue 1, le SRFC s’en contentera, en attendant le mercato d’hiver et des jours meilleurs en 2025.
On n’a pas attendu le dernier match de l’année au Roazhon Park, dimanche, pour avoir du mal à reconnaître le Stade Rennais. On veut dire : celui d’avant, qui pensait d’abord attaque, avant de songer défense.
C’est peut-être ça aussi, le visage du SRFC structuré par Jorge Sampaoli. Tout du moins, celui qu’il est en capacité de nous offrir en cette fin décembre 2024. « On avance petit à petit, on aimerait proposer un jeu plus offensif, mais sur le chemin du rétablissement, c’est déjà bien d’engranger des points », a lancé son adjoint Diogo Meschine, préposé à la conférence de presse d’après-match, vu que l’Argentin était suspendu de banc contre Angers.
On va donc retenir l’essentiel. La victoire, infiniment précieuse par les temps qui courent, contre un concurrent direct du championnat du bas auquel ce SRFC participe en l’état : un constat que le contenu du match tend à confirmer. Rennes reste 12e, prend 4 points d’avance sur la zone rouge, en compte 7 de retard sur le top 6...
C’est aussi le 5e succès en 8 matches disputés Route de Lorient. Certes, peu de gros bras sont passés pour l’instant par la capitale de la Bretagne. Mais seize points grattés à domicile, seuls Paris, Monaco et Auxerre ont fait mieux jusqu’ici.
Le salut par le béton
Rennes a donc gagné « sale », bien aidé par l’extrême faiblesse offensive du Sco, avec un déploiement collectif nébuleux, une technique approximative, peu de mouvement, de décalages, de percussion (28 % de dribbles réussis…), de rythme. Mais des joueurs bien positionnés derrière à partir de leur système en 3-4-3, un jeu vers l’arrière rodé, et une efficacité au rendez-vous.
Pour l’intensité chère à Sampaoli, les envolées, la joie, les émotions, on attendra 2025, peut-être… « Certains joueurs comprennent vite, d’autres moins, d’autres ne comprendront jamais, balance encore Diogo Meschine. Avec le temps, j’espère qu’on va arriver à créer quelque chose de beau, comme on l’avait fait à l’OM… Aujourd’hui, on essaye d’approfondir, on apprend quelque chose de nouveau aux joueurs. Une fois que les principes seront assimilés, les joueurs se sentiront plus libérés. Les victoires aident pour cela. »
À l’écouter, cette équipe apprend donc à (re)marcher, ou à conduire, c’est selon. C’est vrai, elle ne concède pas grand-chose depuis que Sampaoli est à Rennes. Un progrès apparent, même si le niveau bas des derniers adversaires (avant Angers, Nantes et Saint-Étienne) fait relativiser. Le calendrier de janvier (Nice, Marseille, Brest, Monaco) ressemblera à un tout autre révélateur.
Dimanche, le SRFC a subi une tête hors cadre de Niane (45’), une volée hors cadre aussi d’Abdeli (76’), un coup franc rentrant de Ferhat boxé par Mandanda (81’). Point final.
On doute que cela suffise à contenter Sampaoli, mais comme il ne jure que par la sécurité et la structure dans son discours depuis qu’il est arrivé...
Les joueurs font du mieux possible…
Voir son équipe ultra-efficace, il paraît en tout cas que c’est le rêve de tout entraîneur, à l’ère du résultat roi. Gronbaek, qui avait remplacé très vite un Gouiri blessé, a planté une tête bien sentie sur un centre rentrant de Blas, au 3e ballon rennais (!) joué dans la surface angevine (1-0, 33’). Un but peu célébré...
Puis, dans les arrêts de jeu, Lefort a aidé Assignon à inscrire le but du break, sur une frappe que le défenseur du Sco a contré comme il fallait pour laisser coi Fofana (2-0, 90’+2).
7 tirs, 4 cadrés, 2 buts. Merci, au revoir. « On doit trouver d’abord un équilibre, et on a la sensation d’être plus solide, martèle Meschine. Angers était difficile à manœuvrer à l’extérieur jusque-là. Le football que Jorge aime, c’est un foot plus offensif. Les joueurs ne peuvent peut-être pas aller aussi vite dans la direction que l’on souhaiterait, mais ils font du mieux possible. »
Sampaoli et son staff réaliseraient donc ce qu’ils peuvent avec ce dont ils disposent pour l’instant, c’est-à-dire un effectif qu’ils n’ont pas choisi, au sein duquel ils ont constaté pas mal de limites. Après Bordeaux dimanche prochain en Coupe de France, ce sera l’heure du mercato…