Rennes a obtenu jeudi un accord de principe avec l'entraîneur argentin Jorge Sampaoli sur un contrat allant au-delà de la saison. De quoi bouleverser un club tombé ces derniers mois dans une forme d'apathie.
Les joueurs rennais n'ont encore reçu aucune communication de leur hiérarchie au sujet de l'identité du futur entraîneur, et c'est comme le commun des mortels, via leurs smartphones, qu'ils ont suivi l'actualité mouvementée autour du club. En interne, c'est pourtant comme si de rien n'était que Julien Stéphan et son staff ont assuré la séance d'entraînement jeudi matin. Avant que tout s'accélère à la mi-journée, quand le technicien breton de 44 ans a été convoqué par sa direction.
Elle lui a signifié sa mise à pied, ainsi que celle de ses adjoints Denis Zanko et Bouziane Benaraibi. Et l'annonce officielle de cette séparation unilatérale a eu lieu dans la foulée. En parallèle, les têtes pensantes rennaises ont avancé sur le successeur de Stéphan, et il est probable que quelques joueurs aient pu se tourner vers Steve Mandanda pour récolter des informations sur le profil de Jorge Sampaoli une fois que L'Équipe a révélé dans l'après-midi un accord de principe entre l'électrique coach de 64 ans et le club d'Ille-et-Vilaine. L'ancien gardien international connaît bien Sampaoli. Il l'a affronté (comme remplaçant) avec les Bleus lors du mémorable huitième de finale de la Coupe du monde 2018 face à l'Argentine (4-3), que le technicien dirigeait, puis il l'a fréquenté au quotidien durant quinze mois à Marseille, entre février 2021 et juillet 2022.
Le premier entraîneur étranger du club depuis Bölöni entre 2003 et 2006
L'ex-gardien de l'OM pourra en témoigner : avec l'entraîneur argentin, Rennes a opté pour un sacré changement de style, bien loin de ce que le club a pu vivre ces dernières années. Si les deux parties finissent par s'entendre sur les derniers détails de leur future collaboration, Sampaoli sera le quatorzième entraîneur de l'ère Pinault, entamée en 1998, et surtout le premier étranger depuis Laszlo Bölöni (2003-2006). Avec une approche beaucoup plus expansive - et c'est un euphémisme - que ce à quoi le Stade Rennais s'était habitué. Plongé dans une certaine forme d'apathie depuis une bonne année, que ce soit sous la direction de Bruno Genesio (sur la fin) ou celle de Stéphan, le club souhaitait casser les codes ? Il devrait être servi.
Du passage d'une grosse année de l'Argentin en Ligue 1, on se souvient forcément de son style de jeu attrayant, basé sur un pressing intense et la prise de risque, avec des un-contre-un fréquents, de ses résultats probants (2e de L1 en 2021-2022 et demi-finaliste de la Ligue Europa Conférence la même saison), mais aussi de ses nombreuses colères piquées dans sa zone technique, presque devenue un espace d'attraction quand les supporters marseillais y jetaient un oeil amusé.
Avec ce caractère, le vestiaire rennais peut donc s'attendre à être sacrément secoué, et cette venue peut contribuer à remobiliser certains joueurs qui se voyaient partir durant l'été ou des recrues dont l'adaptation tarde à se concrétiser. Emballé par le projet rennais, l'intéressé aurait conservé un regard attentif sur la L1 depuis le Brésil, où il est resté vivre après sa dernière expérience à Flamengo, achevée en septembre 2023.
Tambouret s'est vu confier l'animation des séances d'entraînement en attendant
Sûrs de sa capacité à régénérer l'effectif, les décideurs rennais lui auraient proposé un contrat allant au-delà de la saison actuelle, signe qu'ils souhaitent lui faire confiance sur une forme de durée malgré une propension à vivre des divorces relativement rapides, puisque sa plus longue expérience, ces douze dernières années, a été sur le banc de l'OM (67 matches).
Mais Sampaoli a eu les faveurs du Stade Rennais, et il devance notamment Habib Beye, avec lequel le contact avait été maintenu jusqu'à mercredi soir. Le club s'affaire désormais à finaliser la venue de son nouvel entraîneur. Reste encore à savoir quand celui-ci arrivera cette semaine. En attendant, le coach de la réserve (N3), Sébastien Tambouret, s'est vu confier l'animation des séances d'entraînement et sera chargé de répondre à la presse ce matin, à deux jours de la réception de Toulouse, dimanche. Sampaoli sera-t-il alors en place ? Il bénéficiera en tout cas de la trêve internationale, ensuite, pour découvrir son nouvel espace de travail.