A quelques heures du coup d’envoi d’un match ô combien important pour le Stade Rennais, toute l’attention est concentrée sur celui qui suppléera Serhou Guirassy face à Krasnodar, Adrien Hunou. Forcément pour le Pippo breton, une lettre ouverte s’imposait.
Cher Adrien,
"Et là on va la foutre au fond, on va la foutre au fond, si on est bon et qu'on descend du bus, on va la foutre au fond." Il est pratiquement 11h00 et voilà 23 fois que je me remets en boucle le titre incontournable de Sébastien Patoche, qui est à la musique ce que Rémi Maréval est au foot. Qu’on s’entende, c’est un véritable supplice qui m’est infligé par le transistor avec ce lointain souvenir, mais pour mettre toutes les chances de son côté, il faut savoir faire des sacrifices.
Faute de déplacement en Russie, je me suis mis dans l’ambiance avec la saison 4 du Bureau des Légendes, lancée avant de me coucher. Autant te dire que le brillantissime de cette idée effleurait celui de Raymond lorsqu’il a choisi de créer son Barbeuc Vertical pour L'Inventeur de l'Année, puis de se ridiculiser dans un clip que Youtube aimerait oublier. Cette horreur de son dans les oreilles, j’empile les cafés comme tu empiles les buts dans la surface, pour garder les idées claires. Et je les ai. Ce soir Adri, tu seras notre Malotru.
Pippo ou Malotru ?
J’y ai pensé toute la nuit en regardant Mathieu Kassovitz duper tout son monde, et celui des autres. En l’absence de Serhou Guirassy, les Rennais placent tous leurs espoirs en toi, le Pippo breton. Et s’il y a bien un soir où il va falloir déjouer les plans des Russes, c’est aujourd’hui. On a bien failli y croire à cette histoire de "SuperSub", le remplaçant magique, le douzième homme. Avec trois buts au compteur, tu as entretenu l’illusion, masquant bien ton jeu. Toujours là où on ne l’attend pas… Mais cette fois il s’agit de sortir de l’ombre.
On a peut-être pas les cravates de Jean-Pierre Darroussin, mais avant cette rencontre si tu veux, on angoisse comme Mathieu Amalric. Ah ça, tu devrais voir les crises de panique nocturnes que je me tape depuis la défaite face à Bordeaux. Ce ne sont pas des gens qui parlent que j’ai entendu dans mon salon, mais des bruits de ballons s’écrasant sur une transversale.
Mais ce soir fini les montants ! Déjà parce que les taper 12 fois en 12 matchs, ça mériterait de finir en question aux 12 coups de midi. Ensuite parce qu’il va bien falloir retrouver la piste du but. Tout Malotru que tu es, cette enquête est faite pour toi, ta connaissance de la surface de réparation, ta faculté à t’introduire dans les cinq derniers mètres du camp adverse. Julien Stéphan tient ici le meilleur élément de son Bureau, capable de renverser la vapeur.
Bon je te laisse, j’ai une saison 5 à m’envoyer avant le coup d’envoi. Ici aussi, mes aptitudes de glande me permettent d’effectuer cette mission sans accroc.
Footballistiquement,
Thomas Rassouli