Pour faire face à la crise sanitaire et atténuer la baisse de revenus liée au conflit sur les droits télé, certains clubs sont parvenus à baisser les salaires de leurs joueurs ou se sont attaqués aux primes. D’autres, en revanche, n’ont pas bougé.Lens, Reims et Angers, les précurseurs
Dès la fin du mois de janvier, le RC Lens avait lui-même révélé l’information : « Un accord sur la baisse des rémunérations a été obtenu auprès de l’ensemble des collaborateurs du club ». Selon L’Équipe, les salaires seraient réduits entre 5 et 20 % avec plafonnement selon les tranches d’imposition des salariés concernés. Reims a également lancé le mouvement via une lettre ouverte rédigée par les joueurs : « Parce qu’il nous faut tous agir, parce que le football est l’exemple même de l’expression collective, nous avons échangé avec la direction du club et avons tous - absolument tous les joueurs comme les membres du staff - consenti spontanément à une baisse significative de nos salaires de janvier à juin 2021 ». Un effort qui permettrait au club de faire une économie de 2,7 à 3 M€.
Du côté d’Angers, l’idée est la même. Les joueurs et l’encadrement du club ont accepté des baisses de salaires allant de 10 à 30 % pour la fin de la saison.
Du cas par cas dans d’autres clubs
À Montpellier, ça n’a pas traîné non plus. Le club héraultais a été l’un des premiers à annoncer des baisses de salaires. Une grande majorité de joueurs aurait accepté de signer un avenant pour limiter les salaires et/ou les nombreuses primes prévues, jusqu’en juin. À Bordeaux, en l’absence d’accord collectif, des négociations au cas par cas auraient eu lieu. Selon L’Équipe, les éléments en fin de contrat en auraient été exemptés, à l’instar des jeunes qui ne gagnent pas assez pour être concernés.
Lyon : baisse de salaire contre acquisition d’actions
Jamais à court d’idées, Jean-Michel Aulas, le président lyonnais, a proposé à ses joueurs une baisse des rémunérations affectant les salaires supérieurs à 50 000 euros mensuels. Un effort compensé par des primes de résultats ou l’acquisition d’actions du club avec l’espoir d’une plus-value. Le 8 mars, l’OL a informé qu’une partie de ses joueurs et joueuses avait accepté sa proposition de devenir des actionnaires d’OL Groupe, en contrepartie d’une baisse de salaire temporaire pour faire face à la crise liée à la covid-19.
À Brest, plusieurs pistes à l’étude
Au Stade Brestois, où l’effort se veut collectif, les discussions sur les baisses de salaires ont été entamées avec les joueurs et le staff. Une réunion s’est tenue la semaine dernière, car « nous voulions attendre de savoir ce qui allait réellement nous manquer en fin de saison pour proposer quelque chose de précis, témoigne Grégory Lorenzi, directeur sportif. Les discussions sont en cours, elles sont constructives et nous avons prévu de refaire bientôt un point ». Plusieurs pistes sont à l’étude, comme un pourcentage commun sur une éventuelle baisse de salaires, ou l’ajustement du variable, comme les primes de match.
PSG : le grand flou
Au micro de RTL, il y a une dizaine de jours, Marquinhos a assuré que les joueurs ont une nouvelle fois fait des efforts financiers pour aider le club dans la crise. « Personne ne l’a dit mais ça a été fait, ça a été mis en place », a expliqué le capitaine du PSG. Pourtant, il est assez peu probable que le club parvienne à baisser les rémunérations de Kylian Mbappé et Neymar (les plus élevées de la Ligue 1) alors même qu’il négocie actuellement la prolongation de contrats de ses deux cracks.
Rennes, statu quo
Contrairement à d’autres écuries de Ligue 1, les joueurs du Stade Rennais n’ont, pour l’heure, consenti aucune baisse de salaires et aucune démarche n’a été entreprise en ce sens. Ce qui n’empêche pas le club de s’interroger sur la gestion des contrats signés cet été, et notamment sur ceux de longue durée (jusqu’en 2024 ou 2025).
Lorient : négociations en cours
Dans l’optique des négociations sur d’éventuelles baisses de salaires au FC Lorient, le président Loïc Féry a rencontré joueurs et staff du club le mois dernier. « Il nous a réunis de manière collective pour nous expliquer la situation financière du club, avait alors expliqué l’entraîneur Christophe Pelissier. Chaque membre du staff et joueur a aussi été reçu par la direction. Les négociations sont en cours ».
Haro sur les primes
Dans une interview accordée au journal So Foot, Jacques-Henri Eyraud, l’ancien président de l’OM, explique avoir demandé aux joueurs de renoncer à toutes les primes de match. « Ils ont accepté ma demande, révèle celui qui a depuis été remplacé par Pablo Longoria. Ce qui fait une jolie somme… » Idem à Bordeaux, où, selon L’Équipe, les primes de victoire (1 600 €) ont été gelées jusqu’à nouvel ordre.
Ligue 2 : Guingamp aussi
Si le conflit sur les droits télé impacte moins les clubs de Ligue 2, puisque les montants dont ils devaient profiter étaient nettement moins importants, certains ont toutefois entrepris des baisses de salaires pour atténuer, par ailleurs, les pertes liées à la crise sanitaire. C’est le cas à Guingamp notamment. « C’est en cours, a expliqué le président Fred Le Grand. Il y a d’ores et déjà des signes positifs de la part de plusieurs joueurs. On les a rencontrés et nous sommes en phase de finalisation ». Celle-ci devrait intervenir cette semaine.