Le premier face-à-face entre DAZN et la LFP au tribunal a révélé une fracture profonde : accusations, reproches et tensions marquent ce conflit déjà explosif.
Le tribunal de commerce de Paris a été, ce vendredi matin, le théâtre du premier round judiciaire entre DAZN et la Ligue de football professionnel (LFP). Alors que la LFP réclame les 35 millions d’euros de la dernière échéance des droits TV placée sous séquestre par DAZN, la plateforme britannique a choisi de contre-attaquer en assignant la Ligue pour non-respect des termes du contrat. Une bataille juridique qui s’annonce acharnée, et où chaque camp est prêt à tout pour l’emporter.
Un climat électrique dès l’ouverture
L’audience, présidée par Patrick Sayer, a rapidement plongé dans le vif du sujet, illustrant l’ampleur du fossé entre les deux parties. DAZN, qui a admis pour la première fois disposer de 500 000 abonnés en France, a justifié le blocage des fonds par l’insuffisance des mesures prises par la LFP contre le piratage. Loin de rester muette, la Ligue a riposté en affirmant que toutes ses obligations contractuelles étaient remplies et en dénonçant l’explosion du piratage depuis l’arrivée de DAZN et son offre à 40 euros par mois, un tarif bien plus élevé que celui d’Amazon la saison dernière (14 euros via Prime).
Piratage : le point de discorde majeur
Le piratage s’est imposé comme l’un des points les plus sensibles de cette audience. DAZN reproche à la LFP de ne pas assurer une gestion rigoureuse de son réseau de distribution, pointant notamment les flux étrangers accessibles en France via beIN Sports. La Ligue, de son côté, a souligné qu’elle demandait systématiquement aux diffuseurs internationaux de bloquer les cartes bancaires françaises, une mesure jugée insuffisante par DAZN, qui rappelle qu’aucun diffuseur ne pourrait garantir une obligation de résultat sur ce sujet.
DAZN – LFP, une fracture désormais assumée
Les échanges musclés et les accusations mutuelles ont mis en lumière une réalité : la rupture entre DAZN et la LFP semble consommée. DAZN, qui investit 400 millions d’euros par saison et plus de 2 milliards sur l’ensemble du contrat, défend sa position en insistant sur l’importance de l’exclusivité pour maintenir la valeur du produit. Face à une LFP intransigeante, le conflit semble loin d’être résolu. Une certitude : désormais, tous les coups sont permis.