Deux revers d'affilée ont refroidi Rennes, qui n'est pas prêt après moult changements. La difficulté pour Stéphan, s'il n'est pas sous pression, est d'avoir à la fois le temps de créer un collectif et d'obtenir des résultats.
Ils ne sont que dix plus quelques jeunes durant cette trêve à Rennes. Julien Stéphan ne récupérera ses internationaux qu'en fin de semaine prochaine et n'aura guère pu affiner les automatismes avant de recevoir Montpellier (le 15 septembre). C'est après qu'« on rentrera dans la phase active de développement de l'équipe, de la création d'un esprit de groupe indispensable », soulignait-il vendredi dernier. Ensuite se succéderont Lens, le PSG et Monaco. Son équipe sera-t-elle plus avancée ?
Souffle court
Rennes a démarré sa saison au Roazhon Park en perforant un OL lent derrière (3-0, le 18 août). Un succès avec panache en trompe-l'oeil puisqu'il a engendré deux revers avec failles défensives, limites dans le jeu et la finition.
Contre l'OL, Benjamin Bourigeaud était encore présent et au premier accroc sans lui à Strasbourg (1-3, le 25), Stéphan a changé un système en losange travaillé depuis plusieurs semaines pour un 4-4-2 classique dont Reims a pris la mesure dimanche (2-1), avec un Albert Gronbaek moins à l'aise sur un côté que dans l'axe.
Rennes a plus cherché à s'adapter à Reims et ne l'a pas désorienté. Pour une équipe qui veut retrouver l'Europe avec un match par semaine, il y a beaucoup à faire dans l'utilisation du ballon et le mouvement, en sachant que les Terrier ou Le Fée ne sont plus là pour dynamiser le jeu, comme Bourigeaud pour fédérer.
Pas tous dans le même mood
Stéphan a vu arriver vendredi le milieu offensif Jota, sans doute une carte maîtresse, et le milieu polyvalent Naouirou Ahamada, pas prêts à jouer à Reims. On pourra sans doute mieux jauger Rennes quand ils seront opérationnels, alors que Stéphan a encore peu utilisé le Gallois Jordan James, l'un des nombreux jeunes joueurs à développer, comme l'ailier Carlos Gomez, le défenseur axial Mika Faye ou l'attaquant Henrik Meister.
Plutôt piston à l'Atalanta Bergame, le latéral droit Hans Hateboer semble encore loin de son meilleur niveau, et le milieu Glen Kamara a peiné à Reims. Arnaud Kalimuendo et Adrien Truffert doivent se remettre dedans après avoir été traversés par l'idée d'un départ, comme Lorenz Assignon.
Ludovic Blas, lui, a démarré fort alors qu'il n'était plus forcément dans les plans. Il y a donc encore des éléments à assimiler, à stimuler, à remonter psychologiquement ou physiquement, en ayant plus d'ambition dans le jeu.
Un basculement sur les épaules de Stéphan
Au printemps, Rennes a raté l'Europe, des joueurs voulaient changer d'air, de Le Fée à Bourigeaud en passant par Terrier, d'autres étaient programmés pour un départ, comme Désiré Doué, et la défense axiale était à changer.
Après Florian Maurice, Frederic Massara est allé chercher des joueurs ou des potentiels dans des Championnats moins cotés mais aussi à Naples, à l'Atalanta ou au Barça, quand Maurice avait plus recruté en L1. « Il y a une transformation qui était envisagée, avec des joueurs qui viennent avec une autre culture, ce qui est bénéfique pour tout le monde », considérait Stéphan début août. Il n'est pas sous pression, mais l'attente est forte après l'échec de la saison passée, qui avait mal commencé avant lui et qui s'est mal terminée avec lui.
Lors de son premier mandat (décembre 2018-février 2021), il fut fragilisé à l'automne 2019 après un mercato aussi animé. Rennes était 12e après 10 journées, il avait relancé la machine et fini 3e après l'arrêt Covid. Mais il restait sur une saison historique (Coupe de France, 8es de finale de C3). Là, il doit relancer tout un club.