Une semaine après son entrée en fonction, l'entraîneur argentin du Stade Rennais Jorge Sampaoli met peu à peu ses principes en place avec un effectif dont les internationaux reviennent au compte-goutte.
Voilà une petite semaine que Jorge Sampaoli a découvert le cadre bucolique de la Piverdière, dont l'habituelle quiétude est bouleversée depuis plusieurs mois par les travaux de modernisation du centre d'entraînement. L'Argentin sera, à partir de janvier, le premier entraîneur rennais à bénéficier d'un bâtiment flambant neuf destiné aux pros et, parce que le parallèle s'impose de lui-même, l'avenir dira si le nouveau coach du club breton aura lui aussi avancé, d'ici là, dans ses travaux de (re) construction d'une équipe jusqu'ici privée de fondations solides.
Au bout de sept jours, il est encore bien tôt pour déceler des premiers signes de convalescence, a fortiori durant une trêve internationale qui a ponctionné dix joueurs de l'effectif. Et puisque Sampaoli (64 ans) s'inscrit dans un projet, il faudra sûrement patienter quelques mois pour que l'on se fasse une idée précise de l'impact de son travail. Mais à un tiers du Championnat, le "Pelado" (chauve) se sait attendu et l'on pourra sans aucun doute relever sur le chemin quelques signes révélateurs, dont les origines auront pris leurs racines sur les premiers jours de son mandat.
Au cours de sa conférence de presse d'intronisation, mardi dernier, l'Argentin avait posé les jalons de l'immense chantier qui l'attend dans le redressement d'un club (13e) ne possédant qu'un point d'avance sur la place de barragiste. "Mon premier objectif sera de mieux connaître l'équipe, pour qu'on puisse développer un fonctionnement collectif et une identité de jeu", avait-il annoncé.
En même temps qu'il continue son diagnostic sportif, l'énergique sexagénaire avance aussi sur les contours de son staff. Il devrait profiter de l'arrivée, pas encore finalisée mardi, d'un nouvel adjoint, avec le Portugais Abel Pimenta. Transfuge de Braga, ce dernier pourrait intégrer la cellule de performance dans un rôle élargi, entre l'analyse vidéo et la charge des coups de pied arrêtés. Comme d'autres assistants de Sampaoli, le Brésilien Diogo Meschine et l'Argentin Pablo Fernandez, il parle français, un atout que l'ancien coach marseillais, déjà lancé dans des cours de langue, cherche lui aussi à maîtriser.
Sur le terrain, le staff enregistre au compte-goutte le retour de ses internationaux. La majorité d'entre eux (Gouiri, Ostigard, Seidu, Lembet, Gronbaek, Kamara) est rentrée en début de semaine, tandis que Christopher Wooh, Jordan James et Arnaud Kalimuendo sont attendus aujourd'hui. Andrés Gomez, qui a joué la nuit dernière contre l'Équateur, arrivera en dernier.
"Ça bosse dur, le coach veut montrer que ça va cravacher"
Un observateur du groupe
Comme ses coéquipiers, le Colombien découvrira alors quelques nouvelles mises en place, comme une pesée tous les deux jours, et un rythme soutenu, cadencé par la grosse voix de Sampaoli, dont les cris ont fait tout drôle à certains joueurs. "Ça chauffe à l'entraînement, il y a beaucoup d'investissement physique, tout le monde est mis sous pression", relève un proche d'un joueur. "Ça bosse dur, le coach veut montrer que ça va cravacher", abonde un observateur du groupe.
En complément des séances, Sampaoli, qui s'est déjà entretenu en individuel avec une bonne partie de ses hommes, a mis en place des retours vidéo personnalisés afin d'indiquer à chacun d'entre eux ce qu'il en attend, sans que l'on sache encore quelle animation il souhaite mettre en place, dimanche, pour son premier match à Lille.