Le Stade Rennais va se présenter à Brest, samedi 19 octobre (17 h) avec une pression accrue dont on peut ressentir les effets dans les discours. Notamment celui de Julien Stéphan, qui est fragilisé. Avant le derby, le coach a livré quelques-unes de ses perceptions, jugeant assez négative l’atmosphère autour du club depuis son retour il y a un an.
Jeudi en conférence de presse, Julien Stéphan a parlé Datas, lutte contre la culture de l’instant, ou espoir d’une série qui changerait le paysage pour le rendre moins gris.
Serait-il justement rendu trop gris par ce qu’on appelle "l’environnement" du Stade Rennais ? C’est l’avis du coach. "Est-ce que je trouve que l’atmosphère est lourde autour de moi ? Autour du club, depuis un an, oui je trouve, et cela m’avait déjà marqué, je l’avais dit en revenant ici… C’était assez noir, pessimiste, après il y avait certainement des raisons… Après, autour de moi, cela fait quelques mois que ça dure, je m’en suis accommodé, depuis déjà la fin de saison dernière."
Même s’il avait déclaré l’inverse, difficile pour Stéphan de faire mine d’être hermétique à tout ce qui se dit ou s’écrit. C’est factuel, la mauvaise dynamique de résultats s’étire et l’a fragilisé. Il navigue entre doutes, espoirs, frustration, agacement, sentiment d’injustice parfois, réflexe d’autodéfense face à l’opinion et aux supposées sphères d’influence qu’il considérerait à charge.
Je connais mon métier, les règles, plein de choses !
Sur l’importance du bloc de quatre matches qui arrive, et s’il déterminera son avenir, le coach a répondu ceci : "Si c’est le cas, c’est le cas… Mais je ne vais pas changer d’attitude par rapport à ça. Je connais mon métier, les règles, plein de choses ! On reste axé avec le staff et les joueurs sur le travail, le développement, la compétition et la volonté de progresser dans un groupe qui continue à se découvrir."
Beaucoup de perceptions s’entrechoquent sous la pression et créent du décalage avec l’extérieur, dans ce dérivé du seul contre tous.
Cela dit beaucoup aussi sur l’humain et les méandres du métier d’entraîneur. "Il avait fallu un mois de difficultés la saison passée pour balayer trois mois incroyables (de janvier à mars), que personne ne rappelle jamais, assène-t-il. Ces 11 victoires en 15 matches ne sont jamais considérées, jamais écrites ! C’est une manière de présenter les choses.» Elles remontent déjà à plus de sept mois... "E n interne on avance, on bosse et on reste hyper soudé : dans ces moments, c’est ce qui est nécessaire. Il faut continuer à croire en soi, en ce qu’on fait, croire en ses joueurs, continuer à les pousser."
Qu’en pensent les joueurs, justement ? Hans Hateboer appuie : "J’ai pu sentir un peu de négativité autour du club. Pour moi, c’est nouveau : j’ai longtemps été dans le même club (Atalanta Bergame) et je n’ai jamais eu ce type de pression. Mais si vous regardez les derniers matches, il n’y a pas un seul joueur qui ne donne pas tout. Et dans le stade, on ne sent pas d’atmosphère négative. C ’est peut-être plus ce que vous créez !"
Mardi, Jota nous avait confié ceci : "On est tous au courant de ce qu’est le club, ses objectifs, et pour moi c’est une pression positive…"