Deux cartons rouges reçus, un but annulé, une huitième défaite en quatorze matches : le Stade Rennais ne va pas mieux et continue son parcours de relégable à l’extérieur. Vivement le mercato hivernal.
Changez le staff, changez certains joueurs, le naturel revient au galop : il va falloir s’y faire, le Stade Rennais ne peut pas jouer mieux que le maintien en l’état. C’est terrible, mais les limites de ce groupe sont mises en lumière un peu plus chaque week-end et au sortir de ce derby perdu, on peine à trouver des excuses au SRFC après cette défaite à Nantes (1-0). Il a d’abord livré une première mi-temps indigente. "On a gâché les 45 premières minutes. C’était une première mi-temps insuffisante, assez pauvre", livre Jorge Sampaoli.
Et, réduit à dix dans le second acte après l’expulsion de Faye (45’+4), il a tenu bon, eu le ballon par séquences avant de se faire piéger. Le rush de Simon dans une forêt de jambes montre à quel point les joueurs manquent de grinta et d’intensité dans les duels (89’). Et la fin de match hachée par un but refusé à Wooh pour une main réelle (90’+5), l’expulsion de Sampaoli et la VAR symbolisent la tension et les incompréhensions du moment.
On comprend bien ce que le coach argentin tente d’instaurer dans le jeu. Des phases de possession comme au handball avec la volonté de se projeter rapidement dès qu’une ouverture se présente. On le voit par séquences et l’intention est louable mais force est de constater que ses joueurs manquent de qualité, ou de confiance a minima. L’animation dans ce schéma en 3-4-3 a certes permis de retrouver une forme de stabilité défensive, mais au prix de la fluidité offensive (5 tirs et seulement 10 ballons touchés dans la surface adverse !).
Je n’ai pas reconnu Rennes
En infériorité numérique, Sampaoli a choisi de remplacer Gouiri par Nagida pour garder sa ligne de cinq (45’). Et dans le déroulé du match, lui qui aime tant le poste de milieu de terrain, a préféré faire remonter d’un cran Truffert à la sortie de James (remplacé par Wooh). "C’est la configuration du match qui m’a amené à prendre ce genre de décision. Nous n’avions pas le contrôle, les situations étaient avant tout défensives, c’est pour cela que j’ai fait rentrer des défenseurs, se défend-il. On a replacé Truffert au milieu de terrain et avec Nagida, ils devaient nous aider sur les situations de transition."
Malgré 55 % de possession au global, Rennes s’est montré particulièrement inoffensif avant le but refusé à Wooh. "Je n’ai pas reconnu Rennes, même avant l’expulsion. On a senti deux équipes tendues, crispées dans le jeu", relève Antoine Kombouaré, le coach nantais. Il a vu le SRFC version extérieur, battu pour la sixième fois en sept matches (et un nul)… De la même manière qu’il ne fallait pas croire au déclic après Saint-Etienne (5-0), il conviendrait sans doute de garder de la mesure après cette défaite dans des circonstances particulières. Il conviendrait oui…
Sauf qu’après ce huitième revers de la saison, on ne voit pas vraiment comment Rennes va s’en sortir avec ce groupe. Le mercato hivernal arrive dès le 1er janvier et il est évident que si le club veut continuer à croire en ses objectifs, il devra rééquilibrer l’équipe. Apporter de l’expérience de la Ligue 1 et du caractère. "Le caractère, on l’a ou on ne l’a pas, conclut le coach. On cherche surtout à insister sur la construction, sur une idée de jeu. Tout cela, c’est un processus. Ce que je voudrais, c’est que l’équipe se sente en sécurité pour être protagoniste sur tous les terrains." Le chemin est encore long.
