Muette depuis trois matches, l’attaque du Stade Rennais n’est pas aidée par le reste de l’équipe, mais elle est attendue au virage contre Saint-Etienne, samedi 30 novembre (17 h) au Roazhon Park. Quelle sera la formule choisie par le coach Jorge Sampaoli, qui ne s’est pas privé cette semaine de bousculer un peu les ego de ses joueurs offensifs ?
306 minutes sans marquer ni se créer beaucoup d’occasions. Gouiri muet depuis la 1re journée contre Lyon, Kalimuendo incapable de marquer dans le jeu depuis la 4e journée contre Montpellier, et les autres guères plus brillants...
C’est déjà trop pour ce Stade Rennais qui ne peut pas se fier à grand-monde pour sortir de l’ornière. Apparemment, c’est ce que pense aussi Jorge Sampaoli, qui avait gardé son bonnet sur la tête mais enlevé ses gants vendredi en conférence de presse, à l’heure de décrire ce qu’il pense du rendement de ses joueurs.
Niveau de diagnostic global après quasiment trois semaines de travail ? "Certains ne sont pas à la hauteur de mon analyse faite avant d’arriver ici. Cela peut être lié au contexte, à la situation psychologique, ce qui fait que tout est plus complexe à présent…"
Prendre plus de risques sur le plan offensif ? "La priorité, c’est d’ordonner cette équipe, de la stabiliser. C’est uni et bien organisé qu’on réussira. On peut s’en sortir de manière anarchique, mais il nous faut des joueurs qui font la différence, gagnent des matchs tout seuls. Et à Rennes, je ne vois pas ce genre de joueur…"
Sur le billard à plusieurs bandes auquel joue Jorge Sampaoli, il y a sûrement une boule pour justifier l’ode au collectif qu’il récite depuis son arrivée. Mais aussi une boule pour préparer le mercato d’hiver, et une boule pour chatouiller l’ego d’une escouade offensive dont le rendement est à mille lieues de son coût financier pour le club...
Andres Gomez, vraie option en piston droit
C’est peu de dire que le réveil de l’attaque est attendu face aux Verts, 17e défense de l’élite, 25 buts encaissés en 12 matches. Cela passera aussi par des milieux plus inspirés pour créer la connexion, des pistons plus impactants, puisqu’on a compris que ni Vinicius ni Gyokeres ne jouent à Rennes. Et par des choix de Sampaoli, avec lequel personne n’est à l’abri d’aller faire un tour sur le banc.
On a interrogé le coach argentin sur l’opportunité de succomber à l’une de ses vieilles habitudes, à savoir l’utilisation d’un faux numéro 9 façon Luis Enrique : à Marseille, il avait offert une seconde jeunesse à Payet dans ce rôle que Gouiri pourrait éventuellement tenir. "Payet s’y était habitué très vite parce qu’il avait compris l’utilisation des espaces, et si on évolue avec ce genre de joueur, il faut que les autres s’y adaptent, avec des ailiers jouant dans la profondeur", a répondu Sampaoli.
Ils ne sont pas légion dans l’esprit du coach, lequel voit Blas et Jota comme des joueurs aimant repiquer à l’intérieur du jeu. Sampaoli pourrait-il du coup reconduire le trio Gronbaek - Kalimuendo - Gouiri ? L’option Andres Gomez piston droit, elle, est dans les cartons : "c’est un joueur que je connais depuis l’Amérique du Sud. J’aime ses capacités, il peut nous amener de la rapidité, de la profondeur..."
Il est question aussi de responsabilités à assumer bien davantage, chez ceux censés hausser le niveau de l’équipe. Notamment Gouiri, encore lui. « Aujourd’hui, il n’est pas un leader d’attaque, sans doute pour de multiples facteurs que je n’ai pas encore terminé d’analyser, assène Sampaoli. Avec Marseille, j’avais énormément souffert ici. Rennes était rapide avec et sans ballon. Ça, Rennes l’a perdu. Pour qu’il y ait un leadership, il faut que je retrouve ces joueurs qui soient déséquilibrants… »